SchuhplattlerLe schuhplattler est une danse folklorique principalement pratiquée en Haute-Bavière et en Autriche. HistoireLe nom de « Schuhplattler » (de Schuh, « chaussure » en allemand, et platteln, « frapper » en dialecte bavarois, soit la danse du « frappe-chaussures ») vient du bavarois au XIXe siècle. La danse en elle-même est toutefois antérieure à sa dénomination. Le plus ancien témoignage de son existence est un document rédigé par un moine anonyme, probablement un bénédictin de l’abbaye de Tegernsee, qui décrit vers l'an 1030 dans le Ruodlieb (de) une danse aux gestes et aux mouvements ressemblant à ceux du schuhplattler. À l'origine, un danseur mettait un autre au défi de réaliser des figures acrobatiques et l'emporter. Ce schuhplattler originel aurait consisté à tourner sur soi-même en tapant des mains ou à danser une valse avec son partenaire – une tradition qui serait née entre Bad Tölz et Ruhpolding en Allemagne, et les vallées de la Salzach et de la Drave en Autriche. Selon une théorie controversée[1], les pas s'inspireraient de l'observation du Grand Tétras durant sa parade amoureuse : au printemps, le mâle fait la roue avec sa queue et frappe le sol avec les ailes pour impressionner la femelle. Le schuhplattler demeure une danse de couple. Cependant sa forme est libre et sans règles. Dans une mesure à trois temps d'un ländler, le danseur effectue une série de sauts et de sautillements au rythme de la musique. Ensuite, il se claque (plattelt) sur les jambes, les genoux et les pieds puis gifle (pascht) dans ses mains et tape des pieds. Il termine par une danse en rond. Cette forme est celle pratiquée au Tyrol du Sud. À Luson, on pratique une danse à quatre figures sur huit temps appelée « danse allemande ». La première méthode est écrite en 1824 par les Rainer, une famille de musiciens originaires du Zillertal en Autriche et présentant des spectacles qui s'inspirent de cette danse. Les clubs de danse folklorique se créent en Bavière dans les années 1880. Platteln signifie taper des pieds et frapper des mains, cuisses et semelles, en sifflant et poussant des petits cris aigus d'allégresse. Des danses folkloriques comparables, comprenant des frappes de la main sur les cuisses et les chaussures accompagnées de figures acrobatiques et réalisées en costume traditionnel, existent dans d'autres pays tels que la Hongrie, la Norvège, la Suisse, la Roumanie, l’Ukraine… et plus généralement à travers l’Europe centrale. En Roumanie subsiste par exemple une communauté allemande implantée depuis le Moyen Âge : les Allemands de Roumanie, eux-mêmes subdivisés en plusieurs communautés de Transylvanie. Ceci pourrait expliquer que la danse y ait été importée et modifiée, non sans humour, par les populations locales. Le schuhplattler traditionnelCuivres champêtres, frappe des mains et des piedsLa forme traditionnelle est toujours pratiquée au sein d'associations de promotion d'une culture folklorique, en costume traditionnel, donnant lieu à des tournois entre deux individus ou entre groupes, avec un jury jugeant de la précision, de l'originalité et de la difficulté technique de la danse. Tyroliennes et yodelsLe refrain est souvent alterné de chanteurs folkloriques entonnant joyeusement un yodel ou une tyrolienne. RépertoireLe répertoire traditionnel comprend une cinquantaine de morceaux de musique en rythme ternaire (3/4, rythme de ländler) et binaire (2/4, polka ou marche), chacun d'entre eux étant associé à des figures spécifiques pour la danse, qui peuvent mettre en jeu des accessoires typiques de la région (bancs de bois, billot et scie, cloches de vaches…). La musique est jouée par la fanfare du village pour les fêtes et par un accordéoniste (accordéon diatonique de Styrie : steirische Ziehharmonika) pour les répétitions.
Accordéon de Styrie
Clochettes de table
Ciseaux à froid
Ensembles folkloriques réputés
Le schuhplattler contemporainAu début du XXe siècle, l'image du danseur apparaît dans la publicité. Dans les années 1950, la version à quatre temps avec des garçons s'impose pour présenter la danse aux touristes. Aujourd'hui, de nombreux groupes acceptent les filles et donnent un style jeune et moderne à cette danse en y incluant de nouvelles figures contemporaines et de la musique actuelle. Les interprétations classiques et modernes cohabitent dans les festivals, les émissions de télévisions et autres événements consacrés au schuhplattler. Les touristes en visite en Autriche, notamment au Tyrol, apprécient généralement les spectacles et concerts folkloriques liés à ces traditions et coutumes ancestrales, étant souvent entraînés par des organisateurs enthousiastes à y participer en fin de spectacle. DisquesPlusieurs disques, notamment parus sur le label allemand Ariola, ont été exportés en France, et quelques-uns furent supervisés par Pierre-Marcel Ondher, notamment : Musique aux sommets (1964), Curiosités tyroliennes Vol. 1 (1971) et Fête au Village tyrolien (2011). Source, notes et références
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