Sara utilise, dans tous ses albums, comme dans son film À Quai, la technique du papier déchiré. La plupart de ses albums sont sans paroles. Ils sont réalisés en papiers déchirés et collés.
Biographie
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Esthétique
L'esthétique de Sara lui donne un rôle à part dans le monde de l'édition jeunesse, entre art et illustration, entre art contemporain et arts appliqués.
Dans son entrevue avec J. Kotwica pour La revue des livres pour enfants[4], Sara dévoile la relation particulière qu'elle entretient avec le langage : « [Beaucoup de gens] privilégient l'idée d'une image, le concept intellectuel qui la sous-tend, alors que pour moi c'est l'impression qu'elle dégage qui est importante. […] Il y a, dans mon geste lorsque je déchire, une immédiateté, une proximité avec mes sentiments, que je n'éprouve pas de cette manière avec les autres techniques. […] Ce n'est pas une technique d'illustration. […] Mes images n'illustrent pas. En quelque sorte, elles sont le texte. […] Déchirer du papier, c'est un langage. J'utilise cet autre langage. »
Thèmes
Il est difficile de distinguer les thèmes esthétiques des thèmes purement scénaristiques.
La ville, la mer, les animaux sont présents dans la majorité de ses albums. Mais le thème récurrent, au sens scénaristique du terme, de l’œuvre de Sara s’articule autour de la solitude et de la rencontre entre deux êtres.
L'imagier de Sara, publié par la galeriste Marie-Thérèse Devèze[5], a révélé une cinquantaine de thèmes récurrents dans toute l'œuvre. L'originalité de l'imagier est de s'intéresser autant aux œuvres picturales qu'aux papiers déchirés.
Techniques
Sara utilise la technique du papier déchiré pour deux sortes d’œuvres : les albums, publiés chez des éditeurs jeunesse, et les tableaux de papier déchiré. Une série de tableaux parisiens en papier déchiré a été exposée à plusieurs reprises depuis sa création au cours de l’année 1995.
Outre ces albums et tableaux, elle a réalisé en 2004 un court-métrage d’un peu plus de quatre minutes entièrement en papier déchiré. L’esthétique et la narration sont complètement entremêlées chez cette artiste, et bien avant qu’elle ne s’ouvre au cinéma les critiques ont mis en avant un mode de narration cinétique, voire cinématographique.
Le filmÀ Quai, qui circule régulièrement dans les festivals internationaux, est vendu en DVD en accompagnement de l’album À Quai, réalisé à sa suite et édité aux Éditions du Seuil. La dualité de médias narratifs permet de donner deux points de vue sur une même histoire.
Références artistiques
Parmi ses deux sources d’inspiration, l’une est très classique et l’autre concerne des dessinateurs de bande dessinée, comme Hugo Pratt.
Sara se dit très influencée par les fresques de Michel Ange à la chapelle Sixtine, dont elle raconte avoir admiré des heures durant les reproductions lorsqu’elle était adolescente, ainsi que par Leonard de Vinci, et plus proche de notre siècle, Henri Matisse. Du côté de la bande dessinée, il semble que le trait libre de Hugo Pratt, avec sa série Corto Maltese, ait joué sur les choix artistiques de Sara. Le peintre Giorgione, souvent cité par l’artiste, constitue plus un modèle d’admiration qu’une source d’inspiration.
Filmographie
2005 : A Quai - Film réalisé par Sara et Pierre Volto, avec la musique de Radikal Satan.
Claude Hubert-Ganyaire, « Tête à tête avec Sara », La revue des livres pour enfants, no 140, été 1991, p. 28-31lire en ligne. PDF (consulté le 23 août 2022)
Ulrike Blatter, « À propos de Sara. Interview », Parole, no 2/06, 2006, p. 2-3
Nathalie Beau, « Sara et l'album "Du temps" », Images des livres pour la jeunesse. Lire et analyser, Paris, Thierry Magnier-SCEREN, 2006, p. 36-51
Sara, « La curieuse sensation du temps », Griffon, no 207, avril-juin 2007, p. 12
Michelle Charbonnier, Anne Clerc, Hélène Sagnet, « Sara et le "langage de l'image" », entretien avec Sara et Valérie Dayre, Lecture jeunesse, no 127, septembre 2008, p. 23-25
Simon Roguet, « Le petit théâtre de Sara », entretien, Citrouille (Association des librairies spécialisées jeunesse), no 49, 2008, p. 9-11
Séverine Lacourthiade et Thierry Opillard, « Sara, le processus de création à la croisée des langages », Les actes de lecture (Association française pour la lecture), no 108, décembre 2009, p. 21-26(lire en ligne) (consulté le 23 août 2022)
« Sara entre 4 yeux », entretien, Livres au trésor. Sélection 2009 (Centre de ressources en Seine-Saint-Denis sur le livre de jeunesse, 2009, p. 10-12
Ghislaine Chagrot, « Comment Sara révèle Blanche-Neige », La Revue des livres pour enfants, no 301, 2018, p. 172-179(lire en ligne) (consulté le 23 août 2022)
« De Kalīla wa Dimna à La Fontaine - Voyage à travers les fables », Catalogue de l'exposition co-organisée par le Louvre d'Abu Dhabi, la Bibliothèque nationale de France et France Muséums, présentée au Louvre d'Abu Dhabi du 27 mars au 21 juillet 2024