Sainte-Mère-Église
Sainte-Mère-Église est une commune française, chef-lieu de canton du département de la Manche, dans la région Normandie, peuplée de 2 965 habitants[Note 1]. La commune est connue pour être l'une des premières communes de France continentale libérées le lors de la bataille de Normandie. Le , elle est créée sous le statut de commune nouvelle après la fusion des communes de Sainte-Mère-Église, Beuzeville-au-Plain, Chef-du-Pont, Écoquenéauville et Foucarville[1] étendue le à Carquebut et Ravenoville[2]. GéographieLocalisationSainte-Mère-Église est une commune du département de la Manche, dans la région Normandie. Elle est située à 14 km de Carentan et à 37 km de Saint-Lô. HydrographieSainte-Mère-Église est traversée par la rivière le Merderet[4] AccèsLa commune est traversée dans le sens nord-sud par la RN 13 (2 × 2 voies). Transport inter-urbainSainte-Mère est associée aux transports en commun départementaux par bus (Manéo) via la ligne 1 : Cherbourg-Octeville - Valognes - Carentan - Saint-Lô. ClimatEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[5]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[6]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[7]. Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 10,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 667 mm, avec 12,9 jours de précipitations en janvier et 6,9 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont à 7 km à vol d'oiseau[8], est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 890,0 mm[9],[10]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11]. UrbanismeTypologieAu , Sainte-Mère-Église est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12]. Elle est située hors unité urbaine[13] et hors attraction des villes[14],[15]. La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[16]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[17]. ToponymieLe nom de la localité est attesté sous les formes Sancte Marie Ecclesia en 1080 - 1082 (Lucien Musset, Abbayes Caennaise, 8), en 1155 et vers 1160 ; Saincte Mariglise en 1317 (Livre rouge Bayeux CCVIII)[18]. Au cours de la période révolutionnaire de la Convention nationale (1792-1795), la commune a porté le nom de Mère-Libre[19]. Ce toponyme qui signifie « Sainte-Marie-Église », a été altéré en Sainte-Mère-Église[18]. En effet, les formes anciennes impliquent une référence à Marie[20], sans rapport donc avec Méréglise (Eure-et-Loir) qui est attesté sous la forme Mater ecclesia « église-mère »[18]. Remarque : Cette appellation est du même type que Saint-Pierre-Église[18] et plus loin, que Arthéglise, également situé dans la Manche, ainsi que Martin-Église (Seine-Maritime) et Buglise (Seine-Maritime). Cependant, le premier élément dans ces trois derniers exemples ne représente pas une dédicace à un saint, mais un simple nom de personne, respectivement Arnketill, Martin et Búi. À cette liste s'ajoute également Yvecrique « église d'Yves », dont le deuxième élément -crique représente le mot scandinave kirkja « église »[21]. En effet, ce type de formation Hagionyme / anthroponyme + -(é)glise est caractéristique de la France du nord et lié à l'influence germanique, plus précisément anglo-scandinave en Normandie. L'ordre roman habituel serait dans ce cas église Sainte-Marie ou église de Sainte-Marie. Le gentilé est Sainte-Mère-Églisais. HistoireL'histoire de la commune est celle des anciennes communes fusionnées. En 2018, deux communes ont exprimé le souhait de rejoindre la commune nouvelle : Ravenoville[22] alors que cette dernière avait rejeté l'option en 2015[23] et Carquebut[24]. En 2019, un arrêté complémentaire a été pris le pour rétablir un accent aigu sur le mot Église[25]. Seconde Guerre mondialeLe , au cours de la bataille de France, les Allemands font leur entrée dans le bourg et placent sur la mairie un immense drapeau à croix gammée. L'occupation va durer près de quatre ans à Sainte-Mère-Église. Le à 23 h, un incendie se déclare dans un bâtiment en face de la place de l'église[26]. Les pompiers et la population tentent de maîtriser l'incendie en se passant des seaux de mains en mains, surveillés par une cinquantaine de soldats allemands armés de fusils[27]. C'est dans ce contexte que des parachutistes américains atterrissent par erreur dans le village. Les Allemands tirent sur les parachutistes qui s'abattent sur le sol, l'un d'eux se dirige vers l'incendie. L'un des parachutistes, John Steele, est emporté par son parachute sur le clocher de l'église où il reste accroché deux heures[28], pendant que les combats font rage en dessous de lui. Les parachutistes qui tombent dans les tilleuls bordant la place ou qui y restent accrochés seront tous tués[27]. Des parachutistes atterrissent en-dehors du bourg et battent les Allemands en une heure. Saint-Mère-Eglise est ainsi la première commune français libérée de l'occupant (source D-DAY et la bataille de Normandie d'Antony Beevor). Ce célèbre événement sera repris dans le film Le jour le plus long mais certaines libertés scénaristiques seront faites, comme la blessure au pied de John Steele (qu'il ne s'est pas faite à cause d'une balle tirée par un soldat allemand situé en bas de l'église comme dans le film, mais simplement en retombant du clocher) ou encore le fait qu'il devienne sourd à cause des cloches. Il faut savoir également que dans la version du film, John Steele est positionné dans l'orientation de la place du village, à la manière du mannequin situé sur l'église. Cependant, dans la réalité des faits, John Steele était situé de l'autre côté du clocher, donnant sur la rue du Général Koenig, mais pour des raisons pratiques du tournage, on a donc changé sa position. Un autre parachutiste, du nom de Kenneth Russell, a aussi atterri sur l'église, six mètres plus bas, et cette fois-ci bien du côté de la place du village, mais préférant donner de la popularité à John Steele et ne voulant pas faire parler de lui, il restera pendant longtemps très discret à ce sujet[29],[30]. Politique et administrationAdministration municipaleJusqu'aux prochaines élections municipales de 2020, le conseil municipal de la nouvelle commune est constitué de tous les conseillers municipaux issus des conseils des anciennes communes. Le maire de chacune d'entre elles devient maire délégué[1].
Liste des mairesJumelages
Population et sociétéDémographieL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis sa création. En 2021, la commune comptait 2 965 habitants[Note 2], en évolution de +16,27 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %). SantéUne pharmacie et plusieurs médecins sont présents dans la commune. EnseignementSainte-Mère-Église est rattachée à l'académie de Caen. Économie et tourismeLa commune dispose d'un parc d'activité avec la zone artisanale « les Crutelles ». Depuis février 2010, Sainte-Mère-Église forme avec Ravenoville et Sainte-Marie-du-Mont un groupement de « communes touristiques »[34]. Pour les services, la commune dispose d'un bureau de poste, d'un office de tourisme et d'une gendarmerie. Pour les loisirs, on trouve notamment un complexe sportif avec salle omnisports et stade. Il y a aussi une bibliothèque. Le musée Airborne est situé sur la commune. La commune est labellisée Village étape depuis 2018. Culture locale et patrimoineLieux et monumentsLes lieux et monuments de la commune sont ceux des anciennes communes déléguées. Personnalités liées à la commune
Héraldique
Voir aussiBibliographie
Bande dessinée
Notes et références
Notes
Références
Articles connexesLiens externes |