Les saiin(斎院, saiin?) sont des proches parentes de l'empereur du Japon (appelées saiō) qui servent comme grandes prêtresses au Kamo-jinja. Les saiō servent aussi au Ise-jingū. Les princesses saiin sont généralement issues de la famille impériale (内親王, naishinnō) ou princesse (女王, joō). En principe, les saiin restent célibataires mais il y a des exceptions. Certaines saiin deviennent épouses de l'empereur, appelées nyōgo en japonais.
L'ordre des prêtresses saiin existe tout au long des époques de Heian et Kamakura.
Saiin est aussi le nom donné au palais où résident les prêtresses du même nom et où elles servent les divinités shinto.
Saiin en littérature
Le Dit du Genji, célèbre œuvre de la littérature japonaise, raconte l'histoire d'un homme nommé Hikaru Genji qui aspire à une princesse saiin nommée Asagao, mais Asagao maintient une relation platonique avec Genji.
Le Sagoromo monogatari, conte du XIe siècle, raconte l'histoire d'un amour non partagé entre le protagoniste et Genji no Miya, qui devient plus tard la saiin Kamo[1].
Saiin historiques
Princesse Shikishi (式子内親王)
Princesse Shikishi (Shikishi Naishinnō), troisième fille de l'empereur Go-Shirikawa et de Fujiwara no Seishi, est nommée grande prêtresse du Kamo-jinja en 1159, à l'âge de six ans. Elle démissionne de son poste en 1169 pour cause de maladie. Après sa démission, Shikishi devient une poétesse accomplie. Au moins 399 de ses poèmes nous sont parvenus.
Liste des saiin
810-831, princesse Uchiko (有智子内親王) (807-847), fille de l'empereur Saga[2]
831-833 : princesse Tokiko (時子内親王) (?-847), fille de l'empereur Ninmyō
833-850 : princesse Takaiko (高子内親王) (?-866), fille de l'empereur Ninmyō
850-857 : princesse Akirakeiko (慧子内親王) (?-881), fille de l'empereur Montoku
857-858 : princesse Jutsushi (述子内親王) (?-897), fille de l'empereur Montoku
859-876 : princesse Gishi (儀子内親王) (?-879), fille de l'empereur Montoku
877-880 : princesse Atsuko (敦子内親王) (?-930), fille de l'empereur Seiwa
882-887 : princesse Bokushi (穆子内親王) (?-903), fille de l'empereur Kōkō
889-892 : princesse Naoiko (直子女王) (?-892), fille du prince Korehiko
893-902 : princesse Kimiko (君子内親王) (?-902), fille de l'empereur Uda
903-915 : princesse Kyōshi (恭子内親王) (902-915), fille de l'empereur Daigo
915-920 : princesse Nobuko (宣子内親王) (902-920), fille de l'empereur Daigo
921-930 : princesse Shōshi (韶子内親王) (918-980), fille de l'empereur Daigo
931-967 : princesse Enshi (婉子内親王) (904-969), fille de l'empereur Daigo
968-975 : princesse Sonshi (尊子内親王) (966-985), fille de l'empereur Reizei
975-1031 : princesse Senshi (選子内親王) (964-1035), fille de l'empereur Murakami
1031-1036 : princesse Kaoruko (馨子内親王) (1029-1093), fille de l'empereur Go-Ichijō
1036-1045 : princesse Kenshi (娟子内親王) (1032-1103), fille de l'empereur Go-Suzaku
1046-1058 : princesse Baishi (禖子内親王) (1039-1096), fille de l'empereur Go-Suzaku
1058-1069 : princesse Shōshi (正子内親王) (1045-1114), fille de l'empereur Go-Suzaku
1069-1072 : princesse Yoshiko (佳子内親王) (1057-1130), fille de l'empereur Go-Sanjō
1073 : princesse Atsuko (篤子内親王) (1060-1114), fille de l'empereur Go-Sanjō
1074-1089 : princesse Seishi (斉子内親王), fille de Ko-Ichijo In (prince Atsuakira)
1204-1212 : princesse Reishi (礼子内親王) (1200-1272), fille de l'empereur Go-Toba[5]
Résidence
Lors de la fouille archéologique de ruines d'une demeure de haut standing dans l'arrondissement Nakagyō-ku de Kyoto, on a mis au jour un tesson sur lequel était écrit le kanji sai(齋?), ce qui permet de faire l’hypothèse selon laquelle le bâtiment aurait servi à Uchiko, la première saiin[6].