Rue des Brigittines (Lille)
La rue des Brigittines (cour ou passage des Brigittines) est un passage situé au cœur de l’unique îlot préservé de l’ancien quartier Lille-Saint-Sauveur Situation et accès
Origine du nomSon nom rappelle que la voie donnait accès au Couvent des Brigittines fondé en 1604 et disparu en 1795. Ce couvent fut le théâtre au début du XVIIe siècle de scènes de sorcellerie et de procès d'exorcisme. HistoriqueLe couvent des Brigittines fut fondé en 1604 par Anne Dubois lilloise née en 1574 religieuse chez les Brigittines de Termonde avec l’appui de Nicolas de Montmorency seigneur de Vendegies et chef du Conseil des finances, auteur de plusieurs pesants traités d’ascétisme. Il établit Anne Dubois avec 3 religieuses de Termonde à Lille. Après de premiers troubles qui se seraient manifestés dès 1608, des religieuses se contorsionnent, vocifèrent, renversent l’abbesse et dansent sur l’autel à la Pentecôte 1612. Une des plus pieuses religieuses, Marie de Sains, s’accuse de possession du Diable. Après un premier procès du juge ecclésiastique sans suite, Nicolas de Montmorency fait intervenir deux exorcistes réputés. Sous la pression, Marie de Sains finit par avouer avoir conclu un pacte avec le Diable et être la princesse des Magiciennes. Elle décrit avec beaucoup de détails sa participation chaque nuit avec 3 autres religieuses complices à des Sabbats, orgies débridées entre humains mais aussi avec des incubes et des succubes. Marie affirme prendre plus de plaisir dans ses relations avec le diable que dans celles avec des êtres humains. Ces aveux sont le reflet des fantasmes des exorcistes. Par la suite le Couvent ne défraie plus la chronique. Un passage ouvert en 1673 rue du Ban de Wedde, actuelle rue Gustave-Delory permettait d’y accéder. Le couvent vendu comme bien national en 1794 fut divisé en plusieurs maisons. Les façades sont en partie celles de l'ancien couvent. À l'origine, le passage était une impasse. Après la disparition du Couvent le passage très étroit et sinueux fut prolongé jusqu'à la rue Saint-Sauveur.
La Cour des Brigittines fut préservée de la destruction programmée vers 1960 avec celle de l'ensemble du quartier Saint-Sauveur grâce à l'intervention d'un membre du Conseil municipal, le docteur Jules Defaux[4]. Le passage comprenait encore en 1980 un atelier de couture[5].
Bâtiments remarquables et lieux de mémoireLa rue des Brigittines en 2017L’entrée de la cour des Brigittines s’effectue par un passage voûté dans l’immeuble du 58 rue Gustave Delory. La façade et toiture sur rue de l’immeuble et le passage voûté qui date de 1673 sont inscrits comme Monument historique par arrêté du . Le passage est entouré par les seuls ensembles d'immeubles anciens préservés de la rénovation de 1960, rue de Paris comprenant le refuge de Marchiennes hôtel particulier classé et rue Gustave Delory où se situent 2 hôtels particuliers également inscrits comme Monuments historiques. N’ayant plus d’activité économique depuis les années 1980 la cour des brigittines est un îlot de calme à proximité du centre. C’est une rue résidentielle recherchée. La rue forme un coude à gauche. Au-delà le passage se prolongeait par un parcours tortueux (un deuxième coude à droite) jusqu’à la rue Saint-Sauveur. Cette partie a été détruite et remplacée par un immeuble des années 1960 le long de la rue Saint-Sauveur. Les démolitions entre cet immeuble et la rue des Brigittines ont laissé un espace vide qui sert de parking au départ de la Gustave-Delory. On peut donc accéder à la rue des Brigittines par cette entrée. La rue est donc en forme de U. À l'arrière, sur le parking, on aperçoit au-dessus des garages, l'étage et la toiture de l'ancien couvent divisé en plusieurs maisons avec un jardin moins étendu que celui d'origine. En se retournant on a vue sur le refuge de Marchiennes.
Notes et références
AnnexesArticles connexes |
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