Plan de la rue d'Orléans et de la voirie avoisinante à la fin du XVIIIe siècle, avant sa disparition définitive lors du percement des rues Berger et du Louvre ; en superposition, le tracé des rues actuelles.
Le plus ancien nom connu de cette rue, qui se prolongeait, du XIIIe siècle jusqu'en 1572, jusqu'à la place Saint-Eustache est celui de « rue de Nesle » car elle passait le long de l'hôtel de Nesle, qui est devenu l'hôtel de Soissons, sur l'emplacement duquel la halle au Blé a été construite en 1763 puis la Bourse de commerce de Paris en 1885.
Catherine de Médicis, devenue propriétaire du couvent des Filles-Pénitentes, fait de nombreuses acquisitions pour agrandir cet emplacement sur lequel elle voulait construire un palais, l'hôtel de la Reine. En 1577, elle supprime presque en entier la partie de la rue d'Orléans comprise entre la rue des Deux-Écus et la rue Coquillière et ne laisse subsister du côté de cette dernière qu'une impasse qui, en 1763, était devenue la rue Oblin[4].
Au XVIe siècle, on la trouve sous la dénomination de « rue d'Orléans dite des Filles-Pénitentes » et « rue d'Orléans dite des Filles-Repenties » parce que cet hôtel avait été occupé en partie à cette époque par cette association religieuse[3].
Elle est citée sous le nom de « rue d'Orléans », dans un manuscrit de 1636 dont le procès-verbal de visite, en date du , indique qu'elle est « salle, boueuse et remplie d'immundices et de plus avons particulièrement veu quantité de fumiers compiliez avec boues, qui arrestent le cours des eaues des ruisseaux ». Elle fut dénommée « rue d'Orléans-Saint-Honoré » afin de la différencier des autres rues d'Orléans de Paris.
Une décision ministérielle du 17frimairean XI (), signée Chaptal, fixe la largeur de la rue d'Orléans à 8 mètres.
Évolution de la rue d'Orléans de 1230 à 1763
1230 - Hôtel de Nesle.
1388 - Hôtel de Bahaigne/d'Orléans.
1497 - Monastère des Filles-Pénitentes/Hôtel d'Albert.
1572 - Hôtel de la Reine.
1600 - Hôtel de Soissons.
1763 - Halles aux Grains (avec confusion entre la rue de Varenne.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
No 13[5] (numérotation royale) : le Grand hôtel d'Aligre ou de Verthamont fut à la Révolution remplacé par une entreprise de roulage[3]. L'origine des hôtels particuliers connus qui se sont succédé à cet emplacement remonte à celui appartenant dans la seconde moitié du XVIe siècle à André Blondel de Rocquencourt (†1558), contrôleur-général des finances sous le règne de Henri II et protégé de Diane de Poitiers (†1566), duchesse de Valentinois, à laquelle il le donne par testament[6]. Cet hôtel est ensuite dénommé[7] :
Hôtel de Bouillon (?-1606) lorsqu'il échoit en partage à la fille aîné de Diane de Poitiers, Françoise de Brézé (vers 1515-1577), duchesse de Bouillon par son mariage (1538) avec Robert IV de La Marck (†1556) dont les descendants le conservent jusqu'en 1606 ;
Hôtel de Puisieux (1606-1640), après son acquisition par Nicolas Brulart (1544-1624), marquis de Sillery, seigneur de Puisieux, qui le lègue à son fils Pierre (1583-1640), marquis de Sillery, vicomte de Puisieux, baron du Grand-Pressigny, dont la veuve, Charlotte d'Etampes, le vend en 1640.
De 1640 à 1689, Achille de Harlay (1606-1671), deuxième du nom, maître des requêtes, puis son fils, également prénommé Achille (1639-1712), conseiller au Parlement, en sont propriétaires, avant de nouveaux renommages en :
Hôtel de Verthamon (1686) ainsi nommé d'après François-Michel de Verthamon (†1738), fils de Michel de Verthamon, seigneur de Bréau, marquis de Manœuvre, maître des requêtes, conseiller d'État et de Marie d'Aligre (1633-1724), 1er président du Grand Conseil (voir Famille d'Aligre). Il est également appelé hôtel de Pizieux ;
Hôtel d'Aligre dit Grand hôtel d'Aligre, pour éviter la confusion avec le premier hôtel d'Aligre ou « de Schomberg et d'Aligre » (XVIIe siècle, disparu), situé à proximité, dans la rue Saint-Honoré.
↑No 11, selon Fréderic Lock, Dictionnaire topographique et historique de l'ancien Paris avant l'annexion, Paris, L. Hachette, 1855, p. 289 (en ligne).
↑Jacques Pernetti, Recherches pour servir à l'histoire de Lyon, ou Les Lyonnois dignes de mémoire, t. 1, Lyon, Frères Duplain, 1757, p. 317 (en ligne).
↑Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, t. 1, éd. de Minuit, pp. 674-675.