L'appellation officielle de cette partie de la double monarchie, un État autonome, se réfère à son parlement commun, le Conseil d'Empire (Reichsrat) siégeant à Vienne. Les représentants des pays de la Couronne de saint Étienne avaient quitté cette assemblée en 1867. Avant l'éclatement de la Première Guerre mondiale, la partie prit la dénomination officielle des « pays autrichiens ». La dénomination utilisée par la population germanophone était simplement « Autriche », une notion qui provoquait une certaine résistance de la part des populations slaves.
Les pays de la Cisleithanie ont un gouvernement autonome présidé par le ministre-président d'Autriche. Le ministère a été nommé par l'empereur d'Autriche de la maison de Habsbourg-Lorraine, le détenteur du pouvoir exécutif. Seuls les sujets concernant l'armée commune, l'une des composantes des forces armées austro-hongroises, ainsi que la Marine austro-hongroise et la politique étrangère incombaient à un Conseil des Ministres des affaires communes, représentant conjointement les deux parties de l'Autriche et de la Hongrie. Les autorités de la Cisleithanie sont désignés par les lettres k.k. (kaiserlich-königlich, « impérial-royal » pour l'empereur d'Autriche et le roi de Bohême), à la différence de l'abrévation k.u.k. (kaiserlich und königlich, « impérial et royal ») qui ne se réfèrent qu'aux institutions communes de l'Autriche-Hongrie.
Le pouvoir législatif de la Cisleithanie est exercé par le Conseil d'Empire (Reichsrat) à Vienne. Cette assemblée parlementairebicamérale comprend une Chambre des députés (Abgeordnetenhaus) composée d'élus au suffrage direct et une Chambre des seigneurs (Herrenhaus(de)) composée de seigneurs héréditaires, de prélats et de membres nommés. Il fut créé en 1861 en tant que parlement de l'empire d'Autriche et maintenu lors du Compromis austro-hongrois de 1867. L'assemblée est un des symboles de l'appartenance commune des pays autrichiens après la sortie des pays de la Couronne de saint Étienne. Le gouvernement était responsable devant le Conseil d'Empire. Toutefois, il ne pouvait pas révoquer les ministres de leurs fonctions. Avec les années, la fragmentation multiple de l'assemblée a sensiblement pesé sur ses travaux parlementaires.
La Cour d'Empire (Reichsgericht) était le plus haut tribunal en matière d'affaires civiles et pénales de la Cisleithanie, siégeant au Palais de Justice à Vienne. De plus, la Cour administrative (Verwaltungsgerichtshof) fut fondée après promulgation d'une loi lors du compromis austro-hongrois et commence ses activités en 1876.
L'administration des pays est entre les mains des statthalter en tant que représentant l'empereur. Depuis l'adoption de la Patente de février en 1861, dans chaque pays il y a une diète provinciale (Landtag) avec un comité exécutif (Landesausschuss) sous la direction d'un Landeshauptmann. Les territoires étaient divisés en districts politiques, ainsi que villes statutaires.
La Cisleithanie recouvrait les territoires actuels de :
Duché de Haute- et de Basse-Silésie (de) Herzogtum Ober- und Niederschlesien (pl) Księstwo Górnego i Dolnego Śląska (cs) Vévodství Horní a Dolní Slezsko
Comté princier de Gorizia et Gradisca (sl) Poknežena grofija Goriška in Gradiška (it) Contea principesca di Gorizia e Gradisca (de) Gefürstete Grafschaft Görz und Gradisca
↑Le Dalmate cesse d'être parlé à la mort du dernier locuteur, Tuone Udaina
↑Allgemeines Verzeichnis der Ortsgemeinden und Ortschaften Österreichs nach den Ergebnissen der Volkszählung vom 31. Dezember 1910 (éditions K.K. Statistische Zentralkommission, Vienne, 1915) (Gazetteer, registre des communautés, recensement de 1910).
[Ducreux 2012] Marie-Élizabeth Ducreux, « Nommer l'État et définir l'Empire : monarchie des Habsbourg, Autriche-Hongrie », Monde(s) : histoire, espaces, relations, vol. 1re année, no 2 : « Empires », , p. I (« Dossier : Empires »), I.A (« Notions d'Empire »), art. noI.A.2, p. 39-65 (DOI10.3917/mond.122.0039, résumé, lire en ligne, consulté le ).
[Gautier 2002] Laurent Gautier, « La problématique Deutsch-Österreich en Autriche (-) : essai de sémantique discursive », dans Louise Arana-Serratrice, Danièle Beltran-Vidal et Roselyne Mogin-Martin (éd.), Fin(s) d'Empire(s) : recherche de nouvelles identités nationales, Chambéry, Université de Chambéry – Savoie, coll. « Annales de l'université de Savoie » (no 29), , p. 79-91 (lire en ligne).