Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Géographie
La commune fait partie du Ried, cette zone allant de Colmar jusqu'au sud de Strasbourg.
Le village est à 6 km au sud-est de Benfeld, entre Herbsheim et Witternheim, Rossfeld est un des derniers villages au nord du Grand Ried. Il s'est développé de part et d'autre de la rivière Zembs - en particulier sur sa rive gauche - sur une levée récente bordant le Ried de l'Ill à l'ouest. Sur la levée dominent les cultures, dans le Ried (Ried gris) les prés, et les bois.
La Zembs, d'une longueur de 25 km, prend sa source dans la commune de Hilsenheim et se jette dans le canal d'alimentation de l'Ill à Nordhouse, après avoir traversé onze communes[3]. Les caractéristiques hydrologiques de la Zembs [Ried] sont données par la station hydrologique située sur la commune de Herbsheim. Le débit moyen mensuel est de 1,6 m3/s[Note 1]. Le débit moyen journalier maximum est de 8,07 m3/s, atteint lors de la crue du . Le débit instantané maximal est quant à lui de 8,24 m3/s, atteint le même jour[4].
Le Hanfgraben, d'une longueur de 15 km, prend sa source dans la commune de Bœsenbiesen et se jette dans la Zembs sur la commune, après avoir traversé sept communes[5].
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Ill Nappe Rhin ». Ce document de planification concerne la nappe phréatique rhénane, les cours d'eau de la plaine d'Alsace et du piémont oriental du Sundgau, les canaux situés entre l'Ill et le Rhin et les zones humides de la plaine d'Alsace. Le périmètre s’étend sur 3 596 km2. Il a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est la région Grand Est[6].
La vallée de l'Ill comme l'ensemble du département a connu plusieurs inondations importantes. On peut citer au 20e siècle, les crues de 1910, 1919, 1947, 1955, 1983 et 1990 notamment qui ont causé de nombreux dégâts (destructions de ponts, inondations de zones industrielles et d’ agglomérations). Les inondations de l'Ill ont lieu essentiellement en période hivernale et printanière à la suite de pluies abondantes parfois associées à la fonte du manteau neigeux. Les crues de 1983 et de 1990 ont présenté une période de retour entre 20 et 50 ans. Afin d'anticiper et de gérer une éventuelle inondation, un Plan de prévention des risques d'inondation de l'lll a été approuvé par arrêté préfectoral le [7].
31 % de la superficie du ban communal sont concernés par le risque inondation. Plusieurs secteurs de la zone urbanisée sont concernés par des aléas faible ou moyen de la zone inondable : le quartier rue de Witternheim – rue des Orchidées – rue Kreuzel, celui des rues de la Division Leclerc - Rue Ignace Dambach - Rue de Huttenheim – Rue du Moulin et le secteur rue du Stade et le fond des parcelles rue Principale[8].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 612 mm, avec 7,8 jours de précipitations en janvier et 9,6 jours en juillet[9]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Sélestat Sa », sur la commune de Sélestat à 15 km à vol d'oiseau[11], est de 11,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 621,1 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 39,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −17 °C, atteinte le [Note 3],[12],[13].
Au , Rossfeld est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[16].
Elle est située hors unité urbaine[17]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Strasbourg (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[17]. Cette aire, qui regroupe 268 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[18],[19].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (61,7 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (64,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (32,9 %), forêts (29,8 %), zones agricoles hétérogènes (23,5 %), zones urbanisées (8,5 %), prairies (5,3 %)[20]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Toponymie
Du germanique hros («cheval») et feld (« champ »).
Histoire
Il était une fois une belle ferme cachée dans la forêt riveraine de la Zembs, entre l'Ill et le Rhin et dont le nom était « Rosevelt ». C'était à l'aube du XIVe siècle. Les habitants se livraient à la pêche, à la chasse, au défrichement de la forêt et surtout à la culture des terres ainsi gagnées.
Le nom du hameau grandissant a évolué et nous trouvons Rossefeld en 1450, Rossenfeldt en 1359, puis couramment Rossfald et Rossfeld dans les écrits du XVIe siècle. Le village, de vocation surtout agricole, semble avoir été dès l'origine la propriété des évêques de Strasbourg et ceci jusqu'à la Révolution française. Il n'y est jamais question de résidence seigneuriale, encore moins de château. La population, qui comptait un peu plus de trois-cents habitants au début du XIXe siècle, a doublé en l'espace de cent ans, (698 habitants en 1900) et ce chiffre, après une petite baisse au milieu du XXe siècle, est remonté aujourd'hui à 777 habitants (2005).
Le blason primitif du village est le « coutre de charrue posé en bande sur fond d'azur ». Mais la résonance « chevaline » l'a facilement emporté, même dans les documents officiels, puisque lors d'une grande entreprise d'abornement des limites communales, on a fait sculpter officiellement dans la pierre le fer à cheval pour marquer le côté Rossfeld. Plus d'une vingtaine de ces bornes au fer à cheval et portant les dates de 1746 ou 1747 en font foi aujourd'hui encore sur la limite orientale du ban. D'ailleurs l'imposant bâtiment de la mairie actuelle, construit en 1867, porte bien fièrement un grand fer à cheval sculpté dans sa façade.
Rossfeld, au point de vue politique, a toujours été une commune indépendante ; il n'en fut pas de même de la vie paroissiale où le village faisait longtemps partie de la paroisse voisine de Herbsheim.
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En 1810, le conseil municipal obtient l'autorisation de construire une chapelle dans le cimetière au centre du village pour éviter aux habitants le trajet aller et retour à Herbsheim pour les offices.
En 1820, Rossfeld devient paroisse indépendante rattachée au doyenné de Benfeld ; arrivée du premier curé-administrateur[21].
En 1835, la commune fait construire le premier bâtiment public qui sera la mairie-école en vue de l'instruction des garçons et des filles ; une classe unique et mixte, mais ni obligatoire, ni gratuite.
En 1838, le conseil municipal décide la construction d'une église, la chapelle existante ne pouvant recevoir que la moitié des paroissiens. Le village a 550 habitants (déc. du 4 nov. 1838).
La même année : suppression du pâturage communal (Allmend) de 20 ha par division en 133 lots qui seront retournés et loués presque gratuitement à chaque ménage. C'est l'origine des « Umbruch ». La coupe des très nombreux chênes du pâturage rapportera la somme de 35 518 F pour la construction de l'église qui coûtera 90 000 F ().
En 1841, le cimetière est transféré à la lisière ouest du village et la chapelle démolie.
Le conseil municipal vote la gratuité de l'enseignement primaire et la commune prend à sa charge l'écolage mensuel de 40 centimes que chaque écolier devait payer à l'instituteur. La moyenne des enfants scolarisés était de 95 à 105 en hiver, de 30 à 40 en été. (Ext. des déc. du C.M. du 18 nov. 1841).
En 1842, la construction de l'église est réalisée rapidement grâce à l'aide bénévole de nombreux paroissiens de toutes les professions ; le couronnement sera l'acquisition d'un orgue neuf Stiehr en 1843 pour 10 000 F.
En 1849, achat d'une maison avec jardin en vue d'en faire une école de filles ; celle-ci ouvrira ses portes en 1851 et sera dirigée jusqu'en 1877 par des sœurs de Ribeauvillé.
En 1867, construction de l'imposant bâtiment de la mairie sur la rive gauche de la Zembs.
En 1900, le pont de bois de la Zembs est remplacé par un pont de pierre.
En 1901, la rue Principale est ré-empierrée ; les rigoles auront un nouveau tracé et les trottoirs seront bordés de pierres de taille.
En 1912, fondation de la chorale Sainte-Cécile, sous l'impulsion du directeur d'école J. Ph. Witz et du curé Martin Blumstein arrivé dans la paroisse en juillet.
En 1918, Armistice et fêtes du retour de l'Alsace à la France.
En 1921, érection du monument aux morts, en souvenir des vingt victimes de la Première Guerre mondiale et baptême de deux cloches en remplacement de celles qui avaient été enlevées par les Allemands pendant la guerre.
En 1922, création du corps des sapeurs-pompiers de Rossfeld dont le premier chef de corps fut Alfred Hurstel, le forgeron du village.
En 1939, Seconde Guerre mondiale suivie de l'occupation nazie en 1940 et de l'incorporation de force des jeunes Rossfeldois en 1942.
En 1944, le ; ce dimanche matin, les troupes du général Leclerc libèrent rapidement le village ; mais le , les troupes allemandes reprennent le village par la bataille de Rossfeld. Un tiers de la population a pu s'enfuir sous les bombardements pour se réfugier dans l'arrière-pays jusqu'au où le village sera libéré une seconde fois. Il y eut vingt victimes civiles et de nombreuses destructions. La reconstruction sera longue et difficile.
À ce sujet, lire l'article sur le site Internet de la Compagnie des chars de France Libre : bataille de Rossfeld
Extraits : Nous avons été particulièrement touché par l'accueil chaleureux de la Municipalité et de la population de Rossfeld. Le souvenir des combats de 1944 prélude à la délivrance y est reste très vivace. Nous avons voulu marquer notre passage a Rossfeld avec nos remerciements à Monsieur le maire en lui offrant un exemplaire de notre livre "Le chemin le plus long. Aussi nous reproduisons ces quelques pages où il est question des événements de à Rossfeld.
En 1947, le clocher, gravement atteint, sera abattu à la dynamite et reconstruit : l'église, restaurée, est bénite et rouverte au culte le .
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[26].
En 2021, la commune comptait 1 030 habitants[Note 5], en évolution de +5,53 % par rapport à 2015 (Bas-Rhin : +3,22 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Adeline Vetter, élue Miss Alsace 2023[29] dimanche 10 septembre, deux jours après avoir obtenu son diplôme de docteur en pharmacie[30].
Cédric Jaeg[31], conseiller du commerce extérieur de la France à Taiwan, nommé par Décret du Premier ministre le 4 août 2020[32] et renouvelé dans sa fonction le 26 juillet 2023[33].
Lieux et monuments
Ancien moulin
parties constituantes : cour ; jardin
époque de construction : 3e quart XVIIIe siècle
année : 1767
historique : ancien moulin dont ne subsiste que le logis daté de 1767, emblème de meunier
gros œuvre : bois ; pan de bois
couverture (matériau) : tuile plate
étages : 1 étage carré ; étage de comble
couverture (type) : toit à longs pans brisés ; croupe.
historique : une église est attestée en 1758, mais elle existait certainement auparavant ; l'église actuelle est construite entre 1842 (inscription) et 1844 (plans de réception) par Antoine Ringeisen ; la tour actuelle conforme au relevé de Ringeisen est une restauration de 1951 consécutive aux dommages de guerre
gros œuvre : grès ; moellon sans chaîne en pierre de taille ; pierre de taille ; enduit partiel
couverture (matériau) : tuile plate ; ardoise.
Ferme
éléments remarquables : porte
époque de construction : 2e quart XVIIIe siècle
historique : logis construit en 1726 par Henri Botz : date sur la porte d'entrée sculptée ; porte piétonne datée 1742
gros œuvre : bois ; pan de bois
couverture (matériau) : tuile mécanique
étages : 1 étage carré ; étage de comble
décor : sculpture
couverture (type) : toit à longs pans ; demi-croupe
escaliers : escalier intérieur ; escalier en équerre
typologie : pan de bois décoratif ; loggia de pignon ; cave haute à l'arrière
Croix de chemin
époque de construction : 1re moitié XVIIIe siècle ; 2e quart XIXe siècle
auteur(s) : maître d'œuvre inconnu
historique : croix vraisemblablement sculptée dans la 1re moitié du XVIIIe siècle par le maître anonyme dit du calvaire d'Eschau ; croix rénovée en 1843 par F. Schen, maire
gros œuvre : grès
décor : sculpture
représentation : Christ en croix ; Vierge de Pitié
Livre : Rossfeld, mémoires d'un village du Ried, sur France Bleu Alsace[34]
Notes et références
Notes
↑Les moyennes interannuelles (écoulements mensuels) ont été calculées le 21/05/2024 à 02:05 TU à partir des 218 QmM (débits moyens mensuels) les plus valides du 01/06/2004 au 01/04/2024.
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )