Le couturier Jacques Doucet, bibliophile et décorateur de Pierre Legrain, remarque son travail lors d'une visite du Pavillon de Marsan où quelques étudiants de l'École de l'Union Centrale des Arts Décoratifs montraient leurs reliures[7]. Elle exerce en premier lieu ses talents pour la bibliothèque littéraire du collectionneur aux côtés de Pierre Legrain. Elle affectionne particulièrement les peaux lisses tel le veau et le parchemin. Elle fait, comme Pierre Legrain, travailler les meilleurs artisans de l'époque pour réaliser ses créations, dans la lignée des relieurs maquettistes.
Rose Adler participe à la création d'un système d'éclairage pour la maison de verre de Pierre Chareau[6]. Elle réalise aussi des meubles. Elle affectionne l'utilisation de matériaux modernes comme la laque industrielle (duco) ou la galalithe (matière à base de caséine et d'aldéhyde formique).
En avril 1941, Paul Léautaud écrit dans son Journal que Marie Dormoy (directrice de la bibliothèque littéraire Jacques-Doucet) a reçu une lettre de Rose Adler, en zone libre, où "elle écrit qu'elle aime mieux le camp de concentration, ou partir à l'étranger, plutôt que de s'abaisser à aller faire état de belles actions ou de services rendus pour être épargnée (mesures contre les juifs)". Léautaud ajoute : « Hélas! elle était 'Front populaire' dans l'âme, grande admiratrice de Léon Blum… »[8]
↑Archives de Paris acte de décès no 348 dressé le 15/03/1959, vue 6 / 31
↑Un de ses frères est l'écrivain Claude Roger-Marx, qui choisit comme pseudonyme, les nom et prénom de leur père, auxquels il ajouta un "trait d'union".
↑Hélène Leroy, « Rose Adler, L'accord Sensible », in Portfolios Modernes Art-Déco, sous la dir. de Francis M. Lamond et Stéphane-Jacques Addade,, (lire en ligne, consulté le )
↑ abcdefghij et kLa reliure en France : art nouveau-art déco 1880-1940, , p. 186
François Chapon, « Rose Adler », Le Jardin des Arts, , p. 53-55.
Alastair Duncan et Georges de Bartha (trad. Solange Schnall), La reliure en France : art nouveau-art déco, 1880-1940, Paris, Éditions de l'amateur, , 200 p.
Hélène Leroy, Rose Adler et la bibliothèque Doucet, mémoire pour le diplôme de Master II de l'École du Louvre, dir. Sabine Coron et Hélène Klein, 2010.
Alice Caillé, Les Reliures et emboîtages de Rose Adler (1922-1933), mémoire pour le diplôme de Master II de l’École pratique des hautes études, dir. Jean-Michel Leniaud, 2013.
Alice Caillé, Au seuil du livre : les reliures de Rose Adler (1922-1959), thèse pour le diplôme d'archiviste paléographe, dir. Élisabeth Parinet, 2014.
Hélène Leroy, « Rose Adler, l'accord sensible », in Portfolios Modernes Art-Déco, sous la dir. de Francis M. Lamond et Stéphane-Jacques Addade, Paris, Éditions Norma, 2014.
Hélène Leroy (éd.) (préf. François Chapon), Rose Adler, Journal 1927-1959, Paris, Éditions des Cendres, coll. « Inédits de la Bibliothèque littéraire Jacques-Doucet », .
Hélène Leroy, « Rose Adler et Étienne Cournault, l'amitié au service de la création », in Étienne Cournault, la part du rêve (1891-1948), sous la direction de Christian Debize, Gand, Éditions Snoeck, 2015.