Rosalie de Fitz-JamesRosalie von Gutmann
Rosalie von Gutmann, par son mariage comtesse Robert de Fitz-James, est une aristocrate française née le à Vienne et morte le à Paris 7e[1]. BiographieAutrichienne de petite naissance mais issue d'une famille de banquiers juifs très fortunés, elle épouse le le comte Robert de Fitz-James (1835-1900) qui a vingt-cinq ans de plus qu'elle et réside dès lors uniquement à Paris. Son mari lui apporte son grand nom et la lance dans la haute société parisienne de l'époque, bien qu'il soit engagé dans une ancienne liaison. Le couple n'a pas d'enfants. Elle est surnommée par le gratin « Rosa Malheur » (par allusion à Rosa Bonheur), tellement son mari est volage et gagne ainsi l'affection de ses proches[2]. Petite, mince, boitant légèrement, les traits accusés, des yeux sombres pleins de vivacité, un sourire désarmant et des cheveux blanchis prématurément, « malgré sa rapide ascension, elle avait gardé un maintien plein de réserve et de modestie, ce qui est assez rare en semblable circonstance. Elle avait su se faire aimer »[3]. Avant la Première Guerre mondiale, le prestige de son salon, qui attire une foule cosmopolite, est très grand, en dépit des réserves de quelques irréductibles du Faubourg Saint-Germain. Ainsi l'impitoyable comte Aimery de La Rochefoucauld (1843-1920) déclare: « Elle a voulu avoir un salon, elle n'a eu qu'une salle à manger[2]. » Elle reçoit entre autres Marcel Proust dans les années 1890[4], Keyserling pendant son séjour parisien de 1903-1906, ou l'abbé Mugnier[2]. « Intelligente et fine, Mme de Fitz-James connaissait l'art de recevoir et son salon fut bientôt très brillant, ses invitations très recherchées. Elle donnait des dîners où elle réunissait un maximum de huit à dix convives, tous triés sur le volet. »[5] Ses déjeuners littéraires du mercredi sont l'antichambre de l'Académie française. Parlant parfaitement anglais et allemand, la maîtresse de maison reçoit également des personnalités de toute l'Europe. Paul Bourget, proche de la comtesse de Fitz-James, est l'un des fidèles de ces réunions où l'on retrouve également le marquis de Modène, le comte et la comtesse d'Haussonville, Charles Haas, le comte du Lau, le prince Giovanni Borghèse, Henri Costa de Beauregard, l'abbé Mugnier, la princesse Marthe Bibesco, la princesse Paley, le comte Arthur de Vogüé, le comte Alexandre de Laborde, Paul Hervieu, Robert de Flers, Henri de Régnier, le marquis de Ségur, Ernest Seillière, les ambassadeurs de France Jules Cambon et Maurice Paléologue, l'ambassadeur d'Allemagne, le prince von Radolin, l'ambassadeur d'Autriche, le comte Czechen, l'ambassadeur d'Argentine, Enrique Larreta, George Graham, attaché à l'ambassade du Royaume-Uni, Charles de Chambrun, Olivier Taigny, etc. La comtesse de Fitz-James est longuement évoquée par Edith Wharton dans son livre de souvenirs : A Backward Glance. Résidences
Notes et références
Bibliographie
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