Robert de Douai

Robert de Douai
Biographie
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Décès
Activités

Robert de Douai, en latin Robertus Douaco, mort le 20 mai 1268[1], est un homme d'Église français du XIIIe siècle, qui a participé aux côtés de Robert de Sorbon à la création du collège de Sorbonne[2]. Sous le règne de Louis IX, il fait partie, comme Robert de Sorbon, des proches du roi de France.

Biographie

Origines familiales et formation

Sa ville d'origine, Douai, fait alors partie du comté de Flandre, fief du royaume de France dirigé par la puissante maison de Flandre, qui à cette époque est maître de Constantinople (Jeanne de Constantinople et Marguerite de Constantinople)[3].

Carrière

Dans l'Église, il est clerc puis chanoine du diocèse de Senlis[4].

Il est aussi[5] médecin de la reine Marguerite de Provence, épouse de Louis IX, mais aussi clerc du prince d'Achaïe, maître d'un des États de Grèce byzantine issus de la quatrième croisade.

Un homme riche

Robert de Douai a une fortune diversifiée : des maisons à Paris, des terres (129 arpents, près de cent hectares) et des liquidités, qui font de lui un homme riche. Il a reçu ces terres du seigneur de Montmirail, de la comtesse de Chailly et surtout de la comtesse de Boulogne[6]. Ces propriétés foncières se trouvent à Roulers et Boulogne, ainsi qu'à Longjumeau et à Louans. Il a à Douai des rentes provenant de l'héritage de son père.

Le testament de Robert de Douai en faveur du collège de Sorbonne

Le collège de Sorbonne au XVIe siècle.

Par son testament du 18 mai 1258[7], Robert de Douai lègue « quinze cents livres parisis pour de nouveaux écoliers » ainsi que tous les livres de théologie de sa bibliothèque, à l'établissement créé par Robert de Sorbon vers 1255, par la suite appelé « collège de Sorbonne ».

Il lègue à une certaine Marie de Cauda, non identifiée, dix arpents de terres arables, deux de vignes et deux de prés.

Mort et funérailles

Il meurt deux jours après avoir fait son testament[8]. Ses exécuteurs testamentaires sont Robert de Sorbon et Jean de Benis, chapelain du collège de Sorbonne.

La confrérie des clercs parisiens de Douai (1330-1778)

Robert de Douai est indirectement à l'origine d'une institution douaisienne de la fin du Moyen Âge et de l'Époque moderne, analogue, à une moindre échelle, à l'académie des Jeux floraux de Toulouse, un des éléments de la réputation de Douai comme l'« Athènes du Nord »[9].

Un historien régional du XIXe siècle, André-Joseph-Ghislain Le Glay, écrit en 1840 à propos de Douai : « La confrérie des Clercs parisiens y fut érigée dès l'an 1330 dans l'église Notre-Dame par de jeunes écoliers qui, revenus de Paris où les entretenait la munificence de Robert de Douai, voulurent continuer au sein de leur ville les exercices littéraires et poétiques auxquels ils s'étaient livrés. Nommés tour à tour Clercs et Écoliers de Paris, Clercs du Grand-Pui de Notre-Dame, du Pui de Douai, ils subsistèrent jusqu'en 1778 où Le Grand de Laleu emporta le prix pour la dernière fois. »[10]

Ils s'agit donc au départ d'anciens étudiants de l'université de Paris ayant bénéficié du legs de Robert de Douai au collège de Sorbonne.

Personnalité homonyme

Hommages

  • Salle Robert de Douai à Douai (rue Fortier)[12]
  • Rue Robert de Douai, aussi à Douai[13]

Notes et références

  1. Ou 1258.
  2. Abbé Ladvocat, 1748, [1]. Ouvrage mentionné dans la section Bibliographie.
  3. À la suite de la quatrième croisade, qui a abouti à la conquête de Constantinople par les croisés.
  4. Verger, 2019. Ouvrage mentionné dans la section Bibliographie.
  5. Ladvocat, 1748.
  6. Glorieux, 1965, page 326 [2]. Ouvrage mentionné dans la section Bibliographie.
  7. Testament authentifié par l'évêque de Senlis, Adam de Chambly.
  8. Palémon Glorieux écrit : « Robert mourut le 20 mai 1258... En 1262, Robert de Sorbon et Jean de Benis poursuivaient encore l'exécution du testament ».
  9. Le Glay, ouvrage cité infra. Le Glay mentionne aussi les Jeux floraux de Toulouse.
  10. André-Joseph-Ghislain Le Glay, Mémoire sur les bibliothèques publiques et les principales bibliothèques particulières du département du Nord, Lille, Société royale des Sciences, 1840, page 111, en ligne sur Google Livres.
  11. Jacques-Paul Migne, Troisième et dernière Encyclopédie théologique, volume 27, 1857, en ligne sur Google Livres.
  12. site ville de Douai
  13. Voir Google maps.

Bibliographie

  • Abbé L'Advocat (Jean-Baptiste Ladvocat), « Réponse à M. Piganiol de la Force sur le fondateur de Sorbonne », Mercure de France, 1748, en ligne sur Google Livres.
  • Palémon Glorieux, Aux origines de la Sorbonne, Paris, Vrin, 1965 (ISBN 978-0-320-05442-6), page 326,en ligne sur Google Livres
  • Jacques Verger, « Deux maîtres parisiens du XIIIe siècle dans la société de leur temps, à travers leurs testaments », dans Itinéraires du savoir de l’Italie à la Scandinavie (Xe – XVIe siècle) Études offertes à Élisabeth Mornet, Paris, Éditions de la Sorbonne, collection « Histoire ancienne et médiévale », 2019, (ISBN 979-10-351-0177-0), en ligne sur le site Openedition.

 

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