Richard ChandlerRichard Chandler
Richard Chandler est un helléniste et archéologue britannique, né dans le Hampshire en 1738 et mort dans le Berkshire le . Marié en 1785, il a eu deux enfants. ÉducationIl fréquente le Winchester College à Winchester, The Queen's College à Oxford (1755) puis le Magdalen College également à Oxford (1757). VoyagesLes publications de Elegiaca Graeca. et de Marmora Oxoniensia. lui permirent d'être présenté par Wood à la Société des Dilettanti qui devait l'envoyer explorer l'Asie Mineure. Chargé de faire des recherches sur les monuments antiques, il parcourut du au l'Ionie, l'Attique, l'Argolide, l'Élide, et y recueillit une ample moisson de matériaux qu'il apporta en Grande-Bretagne et dont il publia la description. Le but du voyage avait été fixé par la Société des Dilettanti : étudier le plus précisément possible les régions visitées afin de donner l'idée la plus complète possible de leur état ancien et de leur état actuel, en se concentrant plus spécifiquement sur les monuments antiques. Chandler était le chef et le trésorier de l'expédition. Il devait se charger de tout l'aspect historique des travaux de l'équipe. Il devait aussi tenir un journal. Il eut pour compagnons : William Pars et Nicholas Revett. Les récits de ces expéditions ressemblent plus à la Périégèse de Pausanias qu'à un compte rendu de recherches. L'archéologie reste alors une archéologie du visible. Les seules choses attirant l'attention étaient les monuments ou restes de monuments (colonne brisée, élément architectural réutilisé, ...) qui étaient directement appréhendables. Les fouilles de vérification étaient exceptionnelles. La mission confiée par les DilettantiDans la lignée de l'expédition de Stuart et Revett à Athènes, la Société des Dilettanti décida d'envoyer en Ionie (Instructions données à MM Chandler, Revett et Pars., Préface de Voyages en Asie-Mineure et en Grèce) :
Organisation matérielleLes Dilettanti réunirent un historien, Richard Chandler, qui dirigeait l'expédition, un architecte, le même que pour l'expédition d'Athènes, Nicholas Revett, et un peintre William Pars, même si les dessins d'architecture revenaient à Revett. L'Ionie fut prise dans son acceptation la plus large, puisque le petit groupe parcourut, de 1764 à 1766, depuis Smyrne où ils avaient installé leur "camp de base", selon les instructions de la Société, toute la côte d'Asie Mineure, de Troie au Nord à Statonicée au Sud, poussant jusqu'à Sardes et même Laodicée à l'Est, mais aussi, au retour s'arrêtant à Athènes, Sounion et Égine. Leur parcours de l'Asie Mineure se déroula ainsi : dans tous les villages et petites villes traversées, toutes les antiquités rencontrées étaient recensées. Installés à Smyrne, il visitèrent le pays, guidés par Strabon, afin de localiser les villes antiques qu'ils désiraient explorer et décrire. Mais la Géographie. de Strabon ne fut pas leur seul guide ou référence. Ainsi, en décrivant Smyrne, Chandler fit appel à la situation de 1675, donc au voyage de Spon et Wheler :
Il utilisa aussi le récit de R.Pococke, A Description of the East., datant de 1745 :
Comme on peut le constater, la référence à ces prédécesseurs n'était pas innocente, mais destinée à mettre en valeur une rectification effectuée par Chandler. Les précurseurs servaient de guide, au même titre que Strabon ou Pausanias ; mais on ne les suivait pas aveuglément, sachant s'en détacher voire les critiquer. Archéologie du visibleComme Stuart et Revett, ce fut à une archéologie du visible que se livrèrent Chandler, Revett et Pars. Chandler écrivit :
Sur la Chersonèse:
L'exemple d'ÉphèseLorsqu'elle explora Éphèse, l'expédition Chandler se trompa d'abord dans la localisation, prenant la ville turque d'Aïasaluck pour l'ancienne ville grecque, d'où une grande déception devant le peu de vestiges. Ayant enfin découvert l'emplacement de la ville, ils en décrivirent, comme l'annonça le titre du premier des chapitres consacrés à Éphèse, le trente-cinquième de l'ouvrage :
Pourtant, on reste dans le domaine du visible :
Plus loin, Chandler identifia un gymnase et il nota :
Les identifications de Chandler sont confirmées par les travaux des archéologues contemporains puisque la stoa appartient à l'Agora et que l'Odéon et le Gymnase dit "des jeunes filles" sont, par exemple, correctement localisés. Ainsi, pratiquant uniquement une archéologie du visible, interprétant les vestiges situés au-dessus du niveau du sol, les érudits de l'expédition Chandler furent capables, grâce à leur connaissance de la littérature antique, surtout Strabon et Pausanias, ainsi que grâce à leur expérience d'habitués à l'étude de l'art et de l'architecture antique, d'identifier une bonne partie des ruines d'Éphèse. Pourtant, le symbole d'Éphèse ne fut pas découvert :
Pourtant, Chandler fit appel à toutes ses connaissances de l'histoire et des textes antiques, parcourant les récits de Xerxés aux Goths puis au Christianisme, citant même les mesures prises par Pline. Il tenta de le localiser près du Stade, dans la plaine, pas trop loin de la ville, sur les ruines de ce qui fut ensuite identifié comme le Gymnase de Védius. Il ne subsiste rien de visible de ce temple, situé au pied de la colline d'Aïasaluck. Seules des fouilles, menées par des archéologues autrichiens à partir de 1895 ont pu le révéler. Des fouillesCependant, parfois, Chandler se livra à des fouilles de dégagement, pour repérer avec plus de précision un monument. À Athènes, il réussit à situer le théâtre de Dionysos, pourtant toujours invisible en 1828, sous le monument de Thrasyllos, là où on ne voyait alors qu'une cuvette cultivée, pour cela il aurait pratiqué des sondages afin de découvrir des traces de maçonnerie pour étayer sa localisation. RésultatsCette expédition ne ramena en Grande-Bretagne que quelques inscriptions originales, dont une provenant de l'Érechthéion, données par la Société des Dilettanti au British Museum en 1785. En effet, tous les résultats des travaux, dessins, journaux de bord ou antiquités collectées appartenaient en propre à la Société qui avait apporté les fonds. Il est cependant intéressant de constater que l'expédition Chandler fut la première à associer la recherche d'antiquités, comme les agents des nobles anglais du XVIIe siècle, à un travail scientifique d'études des monuments, comme Spon, Pococke ou Stuart. Si Chandler avait utilisé Strabon, Spon ou Pococke, il devint lui aussi ensuite une référence. En effet, à propos d'Éphèse, un voyageur de la fin du XVIIIe siècle, J.B.S Morritt of Rokeby écrivit :
Il ajouta :
Il ne faut pas condamner cette archéologie du visible, malgré l'aspect superficiel de son travail, car elle fut une étape de la redécouverte de la Grèce antique. En n'étudiant que les vestiges au-dessus du niveau du sol, elle fut capable de reconnaître et de localiser bon nombre de bâtiments. Chandler, Revett et Pars posèrent les grands jalons d'une étude d'abord continuée dans la même voie, celle du visible, par leurs successeurs immédiats, mais très vite, ceux-ci changèrent leur recherche, passant d'un intérêt pour les monuments à un intérêt pour les objets, lorsque la mode fut aux collections d'antiquités, mettant ainsi en place un nouveau type de recherches. Carrière universitaireSon voyage lui permit de gravir les échelons de l'Université (1772 senior proctor, 1773 BD en avril et DD en décembre), avant de la quitter pour se marier et de se retirer comme pasteur près de Reading. Chandler fut surtout le guide officiel pour tous les voyageurs partant en Grèce, en tout cas avant la naissance des Guides Baedeker à la fin du XIXe siècle. On l'emportait pour savoir quoi voir et quoi regarder. PublicationsAvant ses voyages :
Après son retour
Source partielleMarie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Richard Chandler » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource) Liens externes
|
Portal di Ensiklopedia Dunia