Rendement agricoleEn agriculture, on appelle habituellement rendement la quantité de produit récoltée sur l'unité de surface cultivée. Il est souvent exprimé en quintaux métriques (1 q = 100 kg) par hectare pour les grains, ou en tonnes par hectare pour les produits riches en eau (racines et tubercules, fruits...). Ce terme, consacré par l'usage, est impropre, puisqu'un rendement est une grandeur sans dimensions, le numérateur et le dénominateur ayant la même unité. Le vrai rendement serait donc le rapport entre la quantité récoltée et la quantité de semence, qui a été utilisé pendant des millénaires (« un rendement de 5 pour 1 », disait-on par exemple). Ou bien un rendement énergétique, rapport entre la quantité de calories produites et celle dépensée pour la produire. Expression du rendementLe rendement est exprimé de différentes manières suivant la forme de la récolte attendue.
Composantes du rendementLe rendement, quelle que soit la culture (excepté le vin, exemple qui sera traité plus loin), est une valeur quantitative dépendant d'interactions, parfois complexes entre 3 types de paramètres :
On peut analyser et isoler différentes composantes du rendement effectif d'une culture a posteriori, pour mieux comprendre quelles conditions n'ont pas été réunies au cours de la culture et ont empêché la plante d'atteindre son rendement optimal. Dans le cas d'une culture où l'on récolte les graines uniquement (blé, orge, sarrasin, pois fourrager ou féverole par exemple), les deux composantes principales de rendement sont le nombre de grains par hectare et le poids moyen d'un grain. Ceci permet, par une formule très simple, d'arriver au rendement effectif :
Ces composantes peuvent être découpés en d'autres composantes dans le cas d'une céréale :
L'intérêt de séparer ces composantes de rendement est qu'elles sont reliées chacune à un effet de l'environnement à un moment donné. Si l'environnement n'était pas optimal à un instant donné, le rendement atteignable ne pourra plus être le rendement potentiel, mais pourra toujours être majoré. C'est ainsi qu'en appliquant ces méthodes aux céréales, les agronomies ont permis « révolution verte » des années 1960-1970, qui a considérablement accru les rendements de trois grandes cultures mondiales : blé, riz et maïs, mais pas nécessairement leur qualité organoleptique ni nutritionnelle[1]. Dans le cas d'une céréale, ces composantes sont bien séparées dans le temps, par contre, dans le cas d'une féverole ou d'un pois, elles se chevauchent. Ce qui rend l'analyse de l'élaboration du rendement plus complexe. Rendement et qualité nutritionnelleLes hausses, parfois spectaculaires de rendement agricoles ont parfois été accompagnées d’une baisse de contenu des produits cultivés en certains nutriments et oligoéléments ; c'est notamment le cas pour les fruits et légumes selon le Worldwatch Institute et par exemple en 2005 selon un article du biochimiste Donald Davis (université du Texas) [2].
Rendement maximum et rendement optimumDans les deux dernières décennies, en particulier dans l'Union européenne, les nouvelles contraintes environnementales (plan de diminution des produits phytopharmaceutiques, essai de limitation des rejets en nitrates et en phosphore) ont encouragé les agriculteurs à rechercher un rendement optimum et non un rendement maximum. Le rendement agronomique optimum pour une culture est défini comme étant le point où le rendement marginal s'annule. Cependant, le rendement optimal peut aussi se calculer pour une exploitation ou une rotation, incorporer des éléments économiques (investissements, décisions sur la main-d'œuvre) ou sociétaux (contraintes environnementales. Ainsi le rendement agronomique des cultures en TCS est-il en général moindre, mais le rendement économique peut être meilleur et plus proche de l'optimal. Évolution continue des rendementsCertains chercheurs pensent que pour certaines céréales comme le blé et le maïs, l'amélioration de la productivité a atteint un plateau, d'autres pensent que le potentiel d'amélioration est toujours existant mais que d'autres facteurs limitant peuvent intervenir[3]. Selon l'Académie américaine des sciences (PNAS), le rendement du blé risque de diminuer de 6% pour chaque degré Celsius supplémentaire, et de 7,4% pour le maïs, conséquence du changement climatique[4] et des études récentes montrent que l'augmentation du taux de CO2 (à température équivalente) augmente les rendements en céréales (tant qu'elles ne manquent pas d'eau et de nutriments), mais en diminuant le taux de protéine et d'huile et de certaines vitamines . Cas particulier du vinDans le cas des rendements de vignes, on utilise l'hectolitre par hectare. L'utilisation du rendement en produit fini, et non en produit produit, vient du fait que pour le vin, on ne cherche pas à récolter toutes les grappes produites, on sélectionne celles qui seront intéressantes pour produire le vin souhaité. Il existe des réglementations pour les grands crus classés où il n'est pas possible de récolter un rendement supérieur à une norme donnée, afin de garantir que les raisins récoltés soient les meilleurs de l'année. Évolution des rendementsLe progrès technique ainsi que la sélection des plantes a permis au cours des siècles une forte augmentation des rendements agricoles. Le progrès technique a toujours eu pour but d'améliorer les conditions liés à l'environnement et dont dépend le rendement, on peut citer le travail du sol et le labour jusqu'à l'utilisation d'engrais et de pesticides. De son côté, l'homme après avoir domestiqué les espèces sauvage pour les cultiver les a sélectionnées afin d'améliorer leurs paramètres génétiques. La sélection s'est effectuée par le choix des plus belles graines ou des plus beaux épis (cas du maïs en Amérique centrale et du sud), par l'utilisation de populations s'adaptant à chaque cycle aux conditions du milieu ou plus récemment, par l'utilisation de croisement, d'hybrides ou par l'insertion de gènes étrangers (OGM par exemple). Un rapport rendu en 2019 par un groupe d'experts de l'ONU souligne que la dégradation des sols a réduit la productivité agricole sur 23% de la surface terrestre. Et la chute des populations d'insectes pollinisateurs met en danger les cultures, un risque que les experts évaluent entre 235 et 577 milliards de dollars par an[5]. Productivité du travail (« rendement » par unité de main d'œuvre)La productivité du travail agricole est le rapport entre la production récoltée et le temps de travail nécessaire pour l'obtenir. Les rendements (soit par surface soit par homme) peuvent être très différents : concernant les céréales, si le rendement par unité de surface varie à l'échelle mondiale au moins de 1 à 30, une fois calculé par unité de main d'œuvre la variation des rendements est de 1 à 3000. [source ?] ExemplesGlobalement en France, on constate les rendements moyens suivants pour ces grandes cultures :
Attention, pour calculer le rendement global d'une parcelle, il faut tenir compte des intrants nécessaires à la culture (engrais, eau, traitements phytosanitaires) et de l'indispensable rotation des cultures. En tenant compte de ces éléments, Miscanthus et Jonc sont les cultures qui présentent le meilleur rendement en matière sèche. Voir aussiRéférences
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