Fille unique du marquis de Tryon-Montalembert et de la marquise Marie-Thérèse Brossin de Saint-Didier, Renée de Tryon-Montalembert naît le au château de la Vieille Ferté, à La Ferté-Loupière. Baptisée le jour de sa naissance, elle fait sa première communion le à Villefranche-sur-Mer, où elle vit la moitié de l'année[2]. C'est à cette occasion qu'elle fait la connaissance d'Anne de Guigné, morte en odeur de sainteté six ans plus tôt. Cette découverte spirituelle est à l'origine de sa future vocation religieuse[3].
Formation et carrière intellectuelle
Durant toute son enfance, elle échappe à l'école républicaine et reçoit une très bonne éducation à domicile, principalement assurée par son père. Pendant l'Occupation, sa famille s'exile à Aix-en-Provence, où elle obtient une licence en philosophie en 1942, puis une licence en droit l'année suivante. Elle y fait également la rencontre de Jules Isaac et participe au sauvetage d'enfants juifs, aux côtés de fidèles protestants et orthodoxes. En 1948, elle obtient un doctorat en Droit à la Sorbonne, grâce à sa thèse intitulée Le canton de Charny, essai de monographie économique et sociale[2].
Lors du retour de la famille de Tryon-Montalembert à La Ferté-Loupière en 1945, Renée est engagée comme clerc de notaire. Entre 1952 et 1954, elle exerce ensuite la charge de « déléguée à la Liberté surveillée » auprès du Tribunal pour enfants de Nancy, puis d'Auxerre[2].
En 1976, elle obtient une licence en théologie grâce à son travail sur La symbolique conjugale de l'Alliance chez Osée. Passionnée par la théologie mariale, elle est membre de la Société française d'études mariales et membre correspondant de l'Académie pontificale mariale internationale. En 1986, elle fonde l'« Avent marial du troisième millénaire »[2].
Elle cherche sa vocation. En 1954, elle devient membre des Petites sœurs dominicaines de Notre-Dame de la Nativité, centrées sur le Rosaire et l'adoration. Elle quitte toutefois la communauté dès l'année suivante. Elle prononce ensuite des vœux perpétuels le , à Sens. À la mort de son père, elle s'en va vivre au couvent des Dominicains de Corbara, en Corse, avec sa mère tertiaire franciscaine. En 1968, elle s'engage dans Caritas Christi mais quitte la fondation dès l'année suivante[2].
Consécration dans l'Ordo virginum
En 1970, le concile Vatican II promulgue un nouveau rituel de consécration des vierges. Renée de Tryon-Montalembert trouve enfin sa vocation : cette consécration nuptiale correspond totalement à sa dévotion particulière pour le Christ-Époux, mari de l'Église et de l'humanité[2].
Le , elle est consacrée dans l'Ordre des vierges, en la chapelle des Sœurs de Notre-Dame de Sion, à Paris, en même temps que cinq autres femmes[2].
Un engagement séculier
Relations interreligieuses
Après un pèlerinage en Terre Sainte en 1965, elle quitte la Corse pour Yerres, où elle devient directrice de l’enseignement général de Beth Rivkah — une école secondaire juive — de 1966 à 1988. Elle étudie à cette occasion l'hébreu et le judaïsme.
Elle s'engage ensuite dans le dialogue judéo-chrétien, notamment, jusqu'en 1995, au sein du Comité directeur de l'AJCF, qu'elle représente en Israël[2].
Elle est également très active dans les milieux œcuméniques. Elle est notamment présidente de l'Association œcuménique de la Jérusalem Invisible de 1978 à 1993[2].
Militantisme catholique
Renée de Tryon-Montalembert organise par ailleurs des rencontres, des retraites et des pèlerinages, comme à Rome en 1995 ou encore à Jérusalem en 2000. Elle lance également un petit bulletin de liaison, qui devient en 1993 la revue Christi Sponsa, dont elle assume la responsabilité jusqu'en 2002. Femme de culture, elle est membre de l'Association des écrivains catholiques et de l'Association des écrivains croyants. Elle est l'auteur de plusieurs ouvrages spirituels et publie dans une cinquantaine de journaux et de revues[2].
Vice-présidente de l'Association des amis d'Anne de Guigné, elle crée la revue Enfance et Sainteté (1984-2003), puis l'association éponyme en 2005. Elle contribue à relancer la cause de béatification d'Anne de Guigné, déclarée vénérable en 1990[2].
Atteinte de la maladie de Parkinson dès 1997, elle fait don à Dieu de ses souffrances et fonde un pèlerinage de parkinsoniens en 2005. Enfin, à la fin de l'année, elle entre à la Maison Marie-Thérèse, au milieu des prêtres âgés, où elle continue à « travailler pour l'Église » jusqu'à sa mort. En 2011, est fondée l'association Renata, destinée à diffuser son travail et son message[2].