Renée Metté, née à Alexandrie le et morte à Paris le , est une résistante et déportée politique française, détenue au camp de concentration de Ravensbrück. Libérée en 1945, elle est professeur agrégée de philosophie au lycée Lamartine[1] puis au lycée Molière jusqu'à son départ à la retraite en 1980.
À la suite de la trahison d'un des membres du réseau, elle est arrêtée rue de Fleurus à Paris le 13 septembre 1943 avec Jean Roquigny, chef du sous-réseau Max, qu'elle venait de rejoindre, et sa femme Marie-Claire, une amie étudiante en philosophie[6].
Déportée au camp de concentration de Ravensbrück par le convoi parti de Compiègne le (convoi I.175 dit « convoi des 27000 ») avec Marie-Claire Roquigny[7], elle est affectée à la fabrication de munitions anti-aériennes au Kommando industriel Holleischen du camp de Flossenbürg (Tchécoslovaquie)[8]. Elle est libérée en .
Après-guerre
De retour à Paris après sa libération, Renée prépare l’agrégation de philosophie[2].
En 1946, elle rédige un témoignage sur les conditions de survie et de résistance à l’avilissement avec quatorze de ses codétenues survivantes, dont Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz, publié fin 1946. Renée Metté y évoque les conditions d'existence dans le Kommando industriel Holleischen[9].
« Et peu à peu nous avons appris à toujours mieux surmonter les vexations, les humiliations absurdes et raffinées qui nous étaient infligées. Car qu’était-ce, après tout, en regard des souffrances plus grandes, plus profondes, plus définitives, de nos camarades des camps d’extermination ? Qu’était-ce, après tout, auprès des résultats que nous attendions : la fin de l’oppression nazie et la victoire de la liberté ? Il s’agissait de sauver notre intégrité intérieure, consciente que le salut était dans la qualité de notre « moral », d’affirmer notre foi en notre cause et le peu d’importance que nous attachions à notre personne.[10]. »
Elle parlera ensuite rarement de Ravensbrück, si ce n’est pour dire « Ça n’a pas d’importance »
Mort
Renée Metté meurt à Paris 18e, le à l'âge de 81 ans[11].
↑Elle est signalée comme telle en 1968 dans le livre d’Eliane Amado Lévy-Valensi, ‘’La Racine et la source: essais sur le judaïsme’’, Zikarone, 1968, 471 ., p. 71.
↑ a et bJacques Girault, notice METTÉ André, Haï, Le Maitron, version mise en ligne le 23 décembre 2012, dernière modification le 23 décembre 2012 : « Sa sœur Renée Metté, déportée politique, pupille de la Nation, préparait l'agrégation de philosophie et vivait chez lui, à Paris, après la guerre ».
↑Marie Ducoudray, Ceux de Manipule: un réseau de renseignements dans la Résistance en France, Éd. Tirésias, coll. « Ces oubliés de l'histoire », , 270 p. (ISBN978-2-908527-82-7)
↑ a et bTitres, homologations et services pour faits de résistance, « Renée Mette », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
↑Marie Granet, Ceux de la Résistance, Paris, Edition de Minuit, (lire en ligne).
↑Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle et al, « Ravensbruck », Editions de la Baconnière, "Les Cahiers du Rhône", no n° 65, Cahiers bleu n° XX, .
↑Jean-Pierre Vittori (dir.), Irène Michine, ‘’Le grand livre des témoins’’, nouvelle édition, Éditions de l'Atelier & Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes, 2005, 367 p. , p. 252 (citation de Renée Metté reprise de la section « Ils ont lutté pour survivre »).