En , Remedium lance Titi Gnangnan, une bande dessinée publiée sous forme de daily strip sur Tumblr. Le personnage principal, maire nouvellement élu de la commune fictive d'Alba-Villa, est inspiré par le maire LR du Blanc-Mesnil, Thierry Meignen. En , Meignen menace de porter plainte pour diffamation contre le dessinateur en plaidant que « la caricature ne peut être la forme déguisée de l'insulte et de la diffamation[1]. » En , le dessinateur, qui, en tant qu'enseignant, est logé dans un logement conventionné de la commune, reçoit un courrier de la mairie exigeant son départ au .
Par un jugement d', le tribunal administratif de Montreuil annule la décision du maire Thierry Meignen de ne pas renouveler son bail, mettant en avant un « détournement de pouvoir » de l'édile et condamne la municipalité à verser 1 000 € au dessinateur, au titre des frais d'avocats[2].
Cas d'école
Cas d'école - Histoires d'enseignants ordinaires est une bande dessinée de Remedium parue le , dont plusieurs épisodes ont été prépubliés sur Mediapart. En octobre 2020, au lendemain de l'assassinat de Samuel Paty et d'un discours sur la liberté d'expression, Jean-Michel Blanquer menace par le biais de ses avocats le site d'un procès s'il ne retire pas un épisode qui retrace son parcours personnel[3].
L'auteur accepte à la demande d'Edwy Plenel de caviarder l'une des cases de l'épisode paru sur le site afin d'éviter à Mediapart la charge d'un procès. Ce caviardage ne s'applique toutefois pas au livre, dont les dessins et le texte restent inchangés[4].
Agnès Tricoire, avocate à l'origine de l'Observatoire de la liberté de création de la Ligue française des droits de l'Homme, estime que la pression exercée par Jean-Michel Blanquer va à l'encontre du droit, notant que « la question principale ici est celle de l'intérêt général et du droit du public à être informé, droit essentiel dans une société démocratique. Or il a déjà été jugé que ce droit peut porter sur des aspects de la vie privée de personnalités politiques lorsqu'ils viennent éclairer son action politique[5] ». Elle ajoute que « la bande dessinée n'a pas seulement un but de divertissement, elle contribue à la variété de l'information disponible au public ».
↑Alexandre Arlot, « Violences policières : parfum de censure sur la BD «Cas de force majeure», qui écorche Gérald Darmanin », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
↑Thomas Poupeau, « En Seine-Saint-Denis, cet auteur de BD croque le mal-être des enseignants », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).