Bien que toutes les statues soient la réalisation d'un sculpteur différent, chacune est conçue sur un même modèle : un portrait en pied d'une personnalité féminine de l'Histoire de France, en marbre blanc. Chaque statue mesure entre 2,30 m et 3,80 m de hauteur et repose sur un piédestal en pierre, comportant en médaillon le nom, les qualités et les dates de naissance et mort du sujet.
Panneau détaillant l'histoire de la série, sur le piédestal de la statue de Marie Stuart.
Le jardin du Luxembourg est créé sous l'impulsion de Marie de Médicis en 1612. À partir de 1799, le palais du Luxembourg héberge le Sénat et subit plusieurs transformations au début du XIXe siècle. À partir de 1836, l'hémicycle est agrandi, contraignant à déplacer les parterres d'une trentaine de mètres. Les sculptures présentes dans le jardin, très dégradées, sont remplacées par une série représentant des personnalités féminines. Le choix des femmes à honorer est effectué par Louis-Philippe (qui règne de 1830 à 1848). La plupart des sculptures sont commandées vers 1843, payées 12 000 francs chacune et généralement exposées aux Salons de 1847 ou 1848 avant d'être inaugurées[1].
La représentation de Jeanne d'Arc par François Rude est considérée comme trop fragile pour rester en plein-air et entre au musée du Louvre en 1872. En conséquence, l'État français commande en 1874 une statue de remplacement à Ferdinand Taluet pour 7 000 francs. Représentant Marguerite d'Anjou, elle est installée en 1877 et présentée au Salon de 1895.
Évocations artistiques
L'écrivain William Faulkner termine les ultimes lignes de son roman Sanctuaire, paru en 1931, par une évocation du groupe de sculptures au Luxembourg lorsque la musique du kiosque va :
« se perdre au-delà du bassin et de la terrasse en demi-cercle où, dans de sombres trouées entre les arbres, rêvaient les reines mortes figées dans leur marbre terni, jusque dans le ciel prostré, vaincu par l'étreinte de la saison de pluie et de mort[2]. »
En 2002, pour le catalogue de l'exposition Le Luxembourg de la photographe Sophie Ristelhueber au musée Zadkine, l'écrivain Jean Echenoz écrit un texte consacré aux vingt statues du jardin, intitulé Vingt femmes dans le jardin du Luxembourg et dans le sens des aiguilles d'une montre[3]. Echenoz le republie en 2014 parmi les sept récits composant son recueil Caprice de la reine[4],[5].
Yves Berthier (texte) (ill. Jacques Renon, photogr. Patrice Maurin-Berthier), Femmes illustres de France : Le Panthéon secret du jardin du Luxembourg, Paris, L'Harmattan, coll. « Histoire de Paris », , 199 p. (ISBN978-2-343-08003-1, lire en ligne).