Regia
La Regia est un édifice longeant la Via Sacra sur la partie est du Forum Romanum. Ce bâtiment servait à l'origine de résidence ou bien de siège aux rois de Rome et plus tard au pontifex maximus, le grand prêtre à la tête du collège des pontifes[1]. Il occupait une parcelle de terrain trapézoïdale, nichée entre le temple de Vesta, le temple du Divin César et le temple d'Antonin et Faustine, autant d'édifices lui étant tantôt contemporains, tantôt bien postérieurs du fait de l'accumulation d'édifices publics sur le Forum au cours de l'époque républicaine et impériale. Aujourd'hui, il ne reste plus que les fondations de la Regia républicaine et impériale, mises au jour lors des fouilles de Giacomo Boni, à la fin du XIXe siècle. De même que la Curie, la Regia fut détruite et reconstruite plusieurs fois, déjà durant la monarchie romaine. La tradition historique issue de la littérature antiqueÉpoque royaleD'après la tradition, la Regia « (maison) royale » (de rex, regis, « roi ») aurait été construite par le deuxième roi de Rome, Numa Pompilius, et aurait été une résidence royale dans laquelle les boucliers sacrés (ancilia) étaient entreposés[2]. Il est aussi dit que Numa fit construire à proximité le temple de Vesta, la maison des vestales ainsi que la Domus Publica. Cet espace était central pour la vie politique et religieuse de la cité et du royaume. Époque républicaine et impérialeElle devint sous la République romaine la résidence du rex sacrorum, roi symbolique pour les cérémonies religieuses, et le lieu de réunion du collège des pontifes, et de temps en temps des Frères Arvales et des flamines majeurs. Lorsque César fut pontifex maximus, il exerça ses fonctions dans la Regia. On y conservait les archives des pontifes, les formules des prières, serments, sacrifices, etc., ainsi que le calendrier des jours sacrés, les Annales - les comptes-rendus des évènements de chaque année à des fins de référence publique. On y trouvait aussi les Fastes consulaires et triomphaux, et des lois relatives au mariage, au décès, aux testaments, etc. Les historiens romains rapportent que la Regia souffrit d'un incendie en et en ; elle fut luxueusement reconstruite par Cnaeus Domitius Calvinus, et de nouveau touchée par l'incendie de 191. L’apport de l’archéologieLes fouilles réalisées au XIXe siècle et au XXe siècle par Giacomo Boni, Nicola Terrenato et Filippo Coarelli à cet emplacement ont permis d'identifier plusieurs niveaux d'occupation et plusieurs phases de construction pour l'édifice. Phasage du secteurEn partant du plus profond, donc du plus ancien niveau, on peut restituer la chronologie suivante :
L'archéologie constate donc une construction importante sous la monarchie romaine, mais la situe approximativement à la fin du règne d'Ancus Marcius ou au début de celui de Tarquin l'Ancien, selon la chronologie traditionnelle. Architecture et organisation spatialeDécor architectonique et fonctions des espaces
Mobilier archéologique notableParmi les objets recueillis dans les fouilles de la Regia, un fragment d’une grande coupe noire de style étrusque et de belle qualité (bucchero) portait sur le fond l’inscription « REX » gravée en lettres de 2 cm de haut. D’après la forme archaïque du E et la ressemblance du R avec un rho grec trouvé à Syracuse, M. Guarducci[réf. souhaitée] date la coupe entre 530 et 510 av. J.-C. Selon F. E. Brown (News soundings in the Regia, 1966), elle daterait du début de la République et aurait pu appartenir au rex sacrorum. D’autres archéologues la datent plus approximativement de la seconde moitié du VIe siècle, ce qui laisse l’incertitude sur son usage entre un roi étrusque et un rex sacrorum. Débat fonctionnel : résidence royale ou édifice religieux ?
Notes et références
Voir aussiBibliographie
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