1 Compétitions officielles nationales et internationales senior, incluant le parcours amateur et en équipe réserve. 2 Matchs officiels. Dernière mise à jour : 20 novembre 2023
Joueur de l'AS Saint-Étienne dans les années 1950, il joue un rôle important dans le premier titre des Verts en 1957. Il quitte la France au printemps 1958, en pleine guerre d'Algérie pour participer à la création de l'équipe du FLN. Il joue ensuite entre 1961 et 1962 au Servette de Genève puis retourne dans le club stéphanois de 1963 à 1968. Il devient ensuite entraîneur-joueur au SEC Bastia jusqu'en 1970 avant d'être plusieurs fois sélectionneur de l'équipe d'Algérie dans les années 1970 et au début des années 1980. Second meilleur buteur de l'AS Saint-Etienne, il est considéré comme l'un des meilleurs joueurs algériens ayant évolué dans le championnat de France de football.
Au niveau international, il joue avec l'équipe de France en 1956, avant de rejoindre en 1958 l'équipe du FLN puis l'équipe d'Algérie[3]. Il compte quatre sélections en équipe de France entre 1956 et 1957, quarante sélections en équipe du FLN entre 1958 et 1962, et onze sélections en équipe d'Algérie entre 1962 et 1968.
Biographie
Rachid Mekhloufi fait ses débuts en 1952 au club de l'USM Sétif anciennement Union Sportive Musulmane de Sétif[4]. En 1954, à l’âge de 18 ans, et recommandé par Jean Snella, les recruteurs de l’AS Saint-Étienne viennent le chercher pour lui faire signer son premier contrat professionnel.
Il jouait avec les Verts et il était reconnu comme l'un des meilleurs espoirs du football français. En 1957, il est Champion de France avec ce club, pour lequel il inscrit cette saison-là 25 buts. Titulaire indiscutable à l’ASSE, il porte quatre fois le maillot de l'équipe de France A entre 1956 et 1957. Le , à Buenos Aires, il est également sacré champion du monde avec l’équipe de France militaire.
Il figure sur les tablettes du sélectionneur national en vue de la Coupe du monde 1958 devant se dérouler en Suède au mois de mai.
Au cours du printemps 1958, sa carrière prend une tournure totalement inattendue. En effet, le , en compagnie de Mokhtar Arribi (ex-lensois) et Abdelhamid Kermali (Olympique lyonnais), il rejoint la Tunisie via la Suisse afin de participer à la création de l’équipe du FLN.
La volonté de promouvoir pacifiquement la création d'un état indépendant algérien pendant la Guerre d'Algérie fédère de nombreux joueurs algériens qui jouent dans le championnat français. Avec l'équipe du FLN, Rachid dispute des matches de gala à travers le monde afin d'aider la cause algérienne[5].
En 1962, la Guerre d'Algérie s'achève et l'équipe du FLN se dissout en . Mekhloufi ne peut pas revenir tout de suite en France et se fait engager au Servette de Genève par l'ancien et futur entraîneur de Saint-Étienne, Jean Snella. Il suit alors Jean Snella en automne 1962 et retrouve ainsi les Verts. Certains s'inquiètent de la réaction du public face au retour du joueur mais cette dernière est positive[6].
Sa carrière stéphanoise se poursuit jusqu’en 1968 ; il la conclut en marquant les deux buts de la victoire en finale de la Coupe de France qui permet aux Verts d’obtenir leur premier doublé Coupe-championnat.
Ayant rejoint Bastia en 1968 comme joueur, il y devient entraîneur-joueur en 1969. Il abandonne ensuite sa carrière de joueur pour devenir sélectionneur de l'équipe d'Algérie. Il est même brièvement président de la Fédération algérienne en 1988.
Il faut noter que Rachid Mekhloufi n'a jamais reçu de carton durant toute sa carrière sportive[7].
Rachid Mekhloufi a été à la tête de plusieurs initiatives pour le développement du football en Afrique et notamment en Algérie. Étant premier leader de la Fondation du FLN, il a notamment lancé depuis 2010 un grand projet de création de plusieurs écoles de football
[8].
En 2012, il est l'un des personnages clés du film documentaire d’Éric CantonaLes rebelles du football[9]. Dans ce documentaire, il décrit son choix de contribuer à la lutte pour l'indépendance de l'Algérie par un moyen pacifique, celui de quitter une prestigieuse carrière sportive en France pour être parmi le premier groupe constituant l'équipe de football du FLN à Tunis.
En 2013, il est nommé ambassadeur de l'ASSE[10]. Il continue à promouvoir l'idée d'un football rempli d'humanité, véritable levier de développement en Afrique et source de solidarité et de paix dans le monde.