Le Loir-et-Cher est un département de plaine, sans relief marqué, avec un point culminant de 256 m à Bouffry. La vallée de la Loire divise le département en deux parties à peu près égales : au nord la Beauce et le Perche, séparés à leur tour l'une de l'autre par la vallée du Loir, et au sud la Sologne.
Le réseau hydrographique de Loir-et-Cher comprend plus de xx kilomètres de cours d'eau non domaniaux, dont xx kilomètres de cours d’eau domaniaux, et xx kilomètres de canaux. Cinq plans d'eau remarquables, alimentés par ces cours d'eau, complètent ce réseau : l'étang du Sudais, l'étang de l'Arche, l'étang Bézard, l'étang de Bièvre et l'étang de la Corbois.
Jusqu'en 2016, aucun texte législatif ne définissait la notion de cours d’eau[1]. Ce n'est qu'avec la loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages que cette lacune est comblée. L'article 118 de cette loi insère un nouvel article L. 215-7-1 dans le code de l'environnement précisant que « constitue un cours d'eau un écoulement d'eaux courantes dans un lit naturel à l'origine, alimenté par une source et présentant un débit suffisant la majeure partie de l'année. L'écoulement peut ne pas être permanent compte tenu des conditions hydrologiques et géologiques locales. »[2]. Ainsi les trois critères cumulatifs caractérisant un cours d'eau sont :
la présence et la permanence d’un lit naturel à l’origine, ce qui distingue les cours d’eau (artificialisés ou non) des fossés et canaux creusés par la main de l’homme ;
l’alimentation par une source ;
la permanence d’un débit suffisant une majeure partie de l’année, critère qui doit être évalué en fonction des conditions climatiques et hydrologiques locales.
La Loire traverse le Loir-et-Cher du nord-est vers le sud-ouest. Les principaux affluents directs de la Loire sont en rive gauche :
L'Ardoux (41,7 km), ruisseau qui, venant du département du Loiret, a une grande partie de son cours dans la vallée même de la Loire, se jette dans le fleuve (rive gauche) en amont de Nouan.
Le Cosson (96,4 km, dont à peu près 50 dans le département), venu du Loiret, coule d'abord en Sologne, où il baigne la Ferte-Saint-Cyr, Crouy, Chambord, dont il traverse le parc. Après avoir longe la forêt de Boulogne, arrose Huisseau et Vineuil, il débouche dans la vallée de la Loire. Le Cosson y serpente an pied des collines de la rive gauche, passe à 1 kilomètre de Vienne, .faubourg de Blois, côtoie la forêt de Russy et baigne Chailles. Arrivé à 1 kilomètre du fleuve, il se partage en deux bras le bras le moins considérable se jette dans la Loire, près de Caudé l'autre va rejoindre, tout près de là, le Beuvron.
Le Beuvron (115,2 km, dont près de 100 en Loir-et-Cher ou sur ses limites), qui reçoit les eaux de la plupart des étangs solognots, sort lui-même d'un étang (180 mètres d'altitude), situé à 2 kilomètres au nord d'Argent (Cher), et sert de limite entre le Cher et Loir-et-Cher, avant d'entrer tout entier dans ce dernier département.
et en rive droite :
La Tronne (12,6 km), qui baigne Mer et Suèvres, a presque tout son cours dans la vallée du Couve, qu'elle rencontre (rive droite) à Cour.
La Noue (12,4 km) prend sa source à Montlivault et coule constamment dans la vallée de la Loire, qu'elle atteint (en rive gauche) en amont de Vienne.
La Brenne (54,2 km) est également un affluent en rive droite de la Loire mais se rejette dans la Loire dans le département d'Indre-et-Loire. Elle arrose dans le département les communes de Lestiou, Avaray, Nouan, Muides, Saint-Dyé, Suèvres, Cour, Ménars, Saint-Denis, la Chaussée-Saint-Victor, Blois, qu'elle sépare de son faubourg de Vienne, Chouzy, Chaumont, Rilly et Veuves.
Le Loir et son affluent la Braye, irriguent la partie nord-ouest du département. Le Cher et la Sauldre irriguent la partie extrême-sud du département.
Domaine public fluvial
Les cours d’eau estimés les plus importants font partie du domaine public de l'État, un régime protecteur dont bénéficient les propriétés des personnes publiques affectées à l’usage du public ou spécialement aménagées pour l’exercice d’un service public. La domanialité ne se détermine plus comme jadis, par le caractère navigable ou flottable du cours d’eau, mais par son classement juridique[3],[4].
L'article L. 2111-7 du Code général de la propriété des personnes publiques (CG3P) indique que le domaine public fluvial naturel est constitué des cours d'eau et lacs appartenant à l’État, aux collectivités
territoriales ou à leurs groupements, et classés dans leur domaine public fluvial (DPF). Le DPF artificiel est défini à l'article L. 2111-10 du CG3P : il comprend les canaux et plans d'eau appartenant à une personne publique ou à un port autonome et classés dans son DPF, ainsi que les ouvrages ou installations dont la destination est liée à la gestion et l'exploitation des canaux et plans d'eau (alimentation en eau, navigation, halage ou exploitation)[5].
La section de la Loire traversant le département de Loir-et-Cher, incluse dans la section de la Loire du bec d'Allier à Bouchemaine, appartient au domaine public fluvial de l'État[6].
Les données hydrologiques des principaux cours d'eau de Loir-et-Cher sont acquises grâce à un ensemble de 16 stations de mesure et stockées dans une base de données nationale dénommée Banque Hydro. Les hauteurs d'eau sont mesurées à des pas variables et permettent de calculer, par station, les débits instantanés, journaliers, mensuels, etc. à partir des valeurs de hauteur d'eau et des courbes de tarage (relations entre les hauteurs et les débits). Ces valeurs sont actualisées à chaque mise à jour d'une hauteur ou d'une courbe de tarage (addition, précision supplémentaire, correction, etc.). Ces 16 stations de mesures sont les suivantes :
La gestion de l’eau, soumise à une législation nationale et à des directives européennes, se décline par bassin hydrographique, au nombre de sept en France métropolitaine, échelle cohérente écologiquement et adaptée à une gestion des ressources en eau. Le Loir-et-Cher dépend du bassin Loire-Bretagne qui est à la fois une circonscription administrative de bassin, territoires de gestion dont les limites sont des limites communales, et un bassin hydrographique, territoire hydrographique dont les limites sont des lignes de partage des eaux.
Découpage hydrographique
Les bassins hydrographiques sont découpés dans le référentiel national BD Carthage en éléments de plus en plus fins, emboîtés selon quatre niveaux : régions hydrographiques, secteurs, sous-secteurs et zones hydrographiques. Le département est partagé en deux régions hydrographiques. Par ailleurs les secteurs et sous-secteurs peuvent être regroupés en sept grands bassins versants : la Braye, le Loir, la Loire, le Cosson, le Beuvron, la Sauldre et le Cher.
Le Loir-et-Cher est partagé en deux régions hydrographiques.
Les sept principaux bassins versants de Loir-et-Cher.
Découpage administratif
Chaque circonscription de bassin, également appelée bassin Directive-cadre sur l'eau (bassin DCE), est découpée en sous-bassins administratifs, dénommés aussi sous-bassins DCE, qui constituent un niveau intermédiaire d’agrégation entre la masse d'eau et le bassin Directive-cadre de l'eau, à savoir le district hydrographique. Le Loir-et-Cher comprend ainsi deux sous-bassins : Loire moyenne et Mayenne-Sarthe-Loir dépendant du bassin Loire-Bretagne.
Le Loir-et-Cher est entièrement dans le bassin DCE Loire-Bretagne.
Le Loiret est partagé en deux sous-bassins DCE : Loire moyenne et Mayenne-Sarthe-Loir.
Acteurs
La planification de l’eau s’appuie sur une gouvernance qui fait intervenir différents acteurs que l’on peut schématiquement répartir en quatre groupes : sphère de décision, instances de préparation des décisions, instances techniques et partenaires du bassin associés à la planification. La sphère de décision comprend le comité de bassin et le préfet coordonnateur de bassin.
Instances de bassin
Les instances de bassins sont constituées de deux entités :
Le comité de bassin, une instance de concertation qui regroupe différents acteurs, publics ou privés, agissant dans le domaine de l’eau : collectivités, État, usagers, personnes qualifiées, milieux socioprofessionnels et le préfet coordonnateur de bassin. Le département de Loir-et-Cher dépend du comité de bassin Loire-Bretagne.
La loi du relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages a fait des établissements publics territoriaux de bassin (EPTB) des acteurs officiels de la politique de l'eau à l'échelle d'un bassin versant ou d'un sous-bassin[24]. Leur rôle a été renforcé par la loi sur l'eau et les milieux aquatiques du et par la loi du portant engagement national pour l’environnement (Grenelle 2). Leur périmètre doit répondre à la cohérence hydrographique d'un bassin ou d’un sous-bassin hydrographique, sans limite de taille minimum. Il est déconnecté des limites administratives des collectivités membres[25].
Plusieurs EPTB ont été créés dans le bassin Loire-Bretagne. Reconnu en 2006 établissement public territorial de bassin sur une partie de son territoire d’intervention, l’Établissement public Loire intervient sur le département de Loir-et-Cher[26].
Planification
SDAGE Loire-Bretagne
Période
Approuvé le
2010-2015
18 novembre 2009
2016-2021
18 novembre 2015
La DCE du déploie une logique de planification (les « plans de gestions » que sont les Schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) en France), associée à une politique de programmation (les « programmes de mesures » - PdM), à l’échelle des grands bassins hydrographiques.
Le SDAGE
Le schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (Sdage) est un document de planification dans le domaine de l’eau. Il définit, pour une période donnée de six ans, les grandes orientations pour une gestion équilibrée de la ressource en eau ainsi que les objectifs de qualité et de quantité des eaux à atteindre dans le bassin hydrographique dont dépend le département. Il est établi en application des articles L.212-1 et suivants du code de l’environnement. Le département de Loir-et-Cher est concerné par le SDAGE Loire-Bretagne.
Gouvernance locale
Police de l'eau
La police de l'eau réglemente les installations, ouvrages, travaux ou activités qui peuvent exercer des pressions sur les milieux. Elle est assurée par trois polices spécialisées : la police de l’eau et des milieux aquatiques, la police de la pêche, la polices des installations classées. Les acteurs principaux sont [27] :
L'Onema dont l'action se coordonne avec l’ensemble des services des polices de l’eau dans le cadre de conventions avec les préfets ;
La DREAL Centre-Val de Loire coordonne la police de l'eau au niveau régional ;
La DDT de Loir-et-Cher assure des prestations d'ingénierie, de contrôle et d'appui auprès des organismes ;
La gendarmerie et les maires sont compétents pour constater les infractions et les pollutions.
Gestion intercommunale des cours d’eau
Force est de constater que la rivière n’est plus utilisée pour les besoins des riverains, que les travaux d’entretien sont coûteux et que le mode d’occupation des sols ainsi que les pratiques culturales ont été profondément modifiés. Les collectivités territoriales sont dès lors autorisées, mais ce n’est pas une obligation, à se substituer aux riverains pour assurer l’entretien et l’aménagement des cours d’eau non domaniaux lorsque ces travaux présentent un caractère d’intérêt général ou d’urgence (Article L.211-7 Code de l’Environnement)[30]. La constitution de syndicats intercommunaux pour l’entretien des rivières garantit la cohérence des interventions, permet de mutualiser les moyens des communes et de bénéficier de subventions publiques. Les communes ont donc été amenées petit à petit à se substituer aux riverains. Elles se sont regroupées en syndicats de rivières et ont pris en charge les travaux sur les cours d’eau non domaniaux. La situation en Loir-et-Cher au est décrite dans le tableau suivant[31].
Section du canal de Berry déclassé, située sur le territoire du département de Loir-et-Cher, de la limite du département du Cher à la commune de Noyers-sur-Cher.
+ Pezou (1973) La Chapelle-Enchérie, Renayet Rocé (2016) * Adhésion de la Communauté de communes du Pays de Vendôme (2003) * Adhésion de la Communauté de communes des Coteaux de la Braye (2011) devenue communauté Vallées Loir et Braye en 2014 * Beauvilliers, Epiais, Oucques, Sainte-Gemmes et Vîevy-le-Rayé substituées par la communauté de communes Beauce Val de Loire (2016) * Adhésion de la communauté d'agglomération Territoires Vendômois (2017)"
Syndicat mixte d'aménagement du Gratteloup et du Boulon Amont
Adhésion des communautés de communes de la Sologne des Etangs, de la Sologne des Rivières, du Romorantinais et du Monestois, du Val-de-Cher-Controis(2018)
* Adhésion des syndicats intercommunaux du Centre Cosson et du Bas Cosson (2008)
Adhésion du syndicat intercommunal du bassin du Cosson (2009) - Fonctionnement du syndicat dit à la carte
Adhésion de la communauté d’agglomération de Blois, des communautés de communes de la Sologne des Étangs, du Grand Chambord, de la Sologne des Rivières, de Cœur de Sologne, du Romorantinais et du Monestois, du Val-de-Cher-Controis, de la Sauldre et Sologne, des Portes de Sologne, Giennoises et du Val de Sully (2018)
Bassins versants de la Grenne et du Couëtron, du Roclane et de la portion de bassin de la Braye sur les communes adhérentes,
6 027
2
Adhésion des communautés de communes des Collines du Perche et du Perche et Haut-Vendômois (2016)
Planification : les SAGE
Le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) est un outil de planification au périmètre plus restreint que le SDAGE. Il est fondé sur une unité de territoire où s’imposent une solidarité physique et humaine (bassins versants, nappes souterraines, estuaires, …). Il fixe les objectifs généraux, les règles, les actions et moyens à mettre en oeuvre pour gérer la ressource en eau et concilier tous ses usages. Le SAGE est élaboré par une commission locale de l’eau (C.L.E.) composée d’élus, d’usagers et de représentants de l’Etat. Il doit être approuvé par le Préfet après avis du comité de bassin pour devenir opposable aux décisions publiques. Les SAGE doivent être compatibles avec les orientations du SDAGE en application sur leur territoire[32]. Trois SAGE concernent le département de Loir-et-Cher[33].
La majeure partie des cours d’eau du département (1 400 km linéaires principaux, 4 800 km avec affluents) est non domaniale (le lit appartient aux riverains). Cette propriété juridique est importante car l’obligation d’entretenir les cours d’eau s’attache à la propriété du lit. L’entretien incombe en effet aux riverains (Article L.215-14 Code de l’Environnement)[39],[4].
D’un point de vue réglementaire, la loi sur l'eau et les milieux aquatiques du (LEMA) a modifié la définition de l’entretien d’un cours d’eau fixée à l’article L.215-14 du code de l’environnement. Selon cet article, l’entretien régulier a pour objet de « maintenir ce cours d’eau dans son profil d’équilibre, de permettre l’écoulement naturel des eaux et de contribuer à son bon état écologique ou, le cas échéant, à son bon potentiel écologique, notamment par enlèvement des embâcles, débris et atterrissements, flottants ou non, par élagage ou recépage de la végétation des rives »[40]. Les travaux susceptibles d’être engagés pour procéder à l’entretien sont strictement encadrés (articles L. 215-14 et R.215-2 du code de l’environnement) et doivent correspondre notamment à l'enlèvement des embâcles, débris et atterrissements, flottants ou non, l'élagage ou le recépage de la végétation des rives[41],[42].
Selon leur nature, les travaux d'entretien sont soumis à autorisation ou déclaration.
Aménagement des cours d'eau
L'aménagement des cours d'eau comprend, entre autres[43] :
la réalisation d'infrastructures et de bâtiments (travaux routiers, zone d’aménagement concertée..)
la protection de berges
la restauration hydro-morphologique des cours d’eau, c’est-à-dire de ses profils en long et en travers et de son tracé planimétrique : capture, méandres, etc.
la restauration de la continuité écologique, c’est-à-dire la possibilité de circulation des espèces animales et le bon déroulement du transport des sédiments.
Selon leur nature, les travaux d'aménagement sont soumis à autorisation ou déclaration.
Pêche et peuplements piscicoles
Droit de pêche
Le propriétaire riverain a le droit de pêche jusqu’à la limite de sa propriété (milieu de cours d’eau) sous réserve de disposer d’une carte de pêche (L. 435-4 et R435-34 à 39 du code de l’Environnement)[44].
S’il le souhaite, le propriétaire peut signer un bail de pêche avec une association (exemple l'AAPPMA) ou la fédération de pêche pour le Loir-et-Cher. En donnant le droit de pêche, qui ne le dessaisit pas lui-même de ce droit, il doit laisser un accès aux pêcheurs membres de cette association. En 2018, il y a 32 associations agréées de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique (AAPPMA)[45].
Classement et peuplements piscicoles
La catégorie piscicole est un classement juridique des cours d'eau en fonction des groupes de poissons dominants. Un arrêté réglementaire préfectoral permanent reprend l’ensemble des dispositions applicables en matière de pêche dans le département du Loiret en les différenciant selon les catégories piscicoles[46].
Cours d'eau de première catégorie
Un cours d'eau est déclaré de première catégorie lorsque le peuplement piscicole dominant est constitué de salmonidés (truite, omble chevalier, ombre commun, huchon). Si elles sont naturellement présentes (et non issues de réempoissonnements successifs), ces espèces sont réputées être de bons bioindicateurs. Elles sont en général accompagnées par d'autres petits poissons (vairon, chabot, etc). Ce type de cours d'eau est souvent qualifié de « rivière à truites » [47]. Dans le Loir-et-cher, sont classés en première catégorie piscicole[48] :
La Cisse, en amont du pont de la Tranchée (R.N. n° 157), la Cisse landaise ; la Petite-Tronne ;
La Sauldre et la Petite-Sauldre, en amont de leur confluent ;
L'Aigre, l'Egvonne, le Baignon, le ruisseau de Pezou, le Gratteloup, le Réveillon, la Houzé, le ruisseau de Courtiras, le Boulon, le ruisseau de Mazangé, la Brice, le Boële, le Grondin, le ruisseau de Sasnières, le Langeron, le ruisseau du Fagot, le Merdreau, l'Echoiseau, le Cendrine, le Niklo, le Nid.
La Grenne en amont du pont de Mondoubleau, les ruisseaux de la Bonne-Ouche, du Marais, d'Ecoute-s'il-Pleut et du Vaux, le Tusson.
Les affluents et sous-affluents de ces cours d'eau ou parties de cours d'eau situés dans le département à l'exception de l'étang de Boisvinet.
Cours d'eau de deuxième catégorie
Pour un cours d'eau de deuxième catégorie, l'espèce biologique dominante est constituée essentiellement de poissons blancs (cyprinidés) (donc rivière cyprinicole) et de carnassiers (brochet, sandre et perche). Depuis les années 1990 ce type de rivières est également peuplé de silures. Dans le Loiret, sont classés en deuxième catégorie piscicole toutes les cours d'eau ou partie de cours d'eau du département non classés en première catégorie[46].
Continuité écologique
Notion de continuité écologique
La continuité d’un cours d’eau est une notion introduite en 2000 par la Directive cadre européenne sur l'eau. En droit français, l'article R214-109 du code de l'environnement définit la notion d'obstacle à la continuité écologique. A contrario, la continuité écologique est obtenue en supprimant ou limitant ces obstacles et doit permettre d'assurer[49] :
la libre circulation des organismes aquatiques et leur accès aux zones indispensables à leur reproduction , leur croissance, leur alimentation ou leur abri ;
le transport naturel des sédiments de l’amont à l’aval des cours d’eau.
les connexions latérales avec les réservoirs biologiques et en assurer leur bonne hydrologie
Le défaut de continuité écologique peut être la conséquence de la présence d'ouvrages en travers des cours d'eau, mais aussi d'ouvrages coupant les connexions latérales. En plus de constituer une entrave à la circulation des poissons, la fragmentation des cours d'eau affecte les capacités d'adaptation des espèces aux changements climatiques, induit des perturbations du fonctionnement des écosystèmes aquatiques et réduit l'efficacité des services rendus par les écosystèmes[50].
Classement des cours d'eau antérieur à 2006
Depuis plus d'un siècle, des rivières sont classées pour bénéficier de mesures de protection particulières. Ces classements de cours d'eau, outils réglementaires, ont été établis afin de limiter l'impact des ouvrages construits en travers des cours d'eau sur la circulation piscicole[51].
Rivières classées
La volonté de préserver et restaurer la continuité écologique remonte à 1865. A cette époque, les poissons constituent la source essentielle d'alimentation des populations. Pour permettre à tous l'accès à cette ressource, les autorités décident alors de favoriser la libre circulation des poissons. Elles introduisent ainsi l'obligation d'équiper en échelles à poissons les nouveaux ouvrages sur des cours d'eau dont la liste est fixée par décrets. Complétée par la loi de 1984, cette disposition de classement des rivières, communément appelé « classement passes à poissons », est alors inscrite dans l’article L.432-6 du code de l’environnement. Sur les cours d'eau « classés » par décret au titre de cet article, tout nouvel ouvrage doit être équipé de dispositifs de franchissement (montaison et dévalaison) efficaces et entretenus pour les poissons migrateurs et sur lesquels les ouvrages existants doivent respecter la même obligation dans un délai de 5 ans à partir du moment où un arrêté ministériel a précisé les espèces ciblées[52]. Dans le département de Loir-et-Cher, seule la Loire était classée, avant 2006, au titre de l'article L432-6 du code de l’environnement[53].
Rivières réservées
La loi du relative à l'utilisation de l'énergie hydraulique définit, dans son article 2, la notion de rivières réservées, interdisant toute autorisation ou concession pour des entreprises nouvelles. Ces rivières réservées sont fixées par décret, mais la loi ne concerne uniquement l’énergie hydraulique[54]. Dans le département de Loir-et-Cher, aucune rivière n'était, avant 2006, dite « réservée »[53].
Classement des cours d'eau postérieur à 2006
Les critères de classement des cours d’eau sont adaptés aux exigences de la directive cadre sur l’eau avec la loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques (LEMA) du et le décret n° 2007-1760 du . Pour atteindre l’objectif de bon état des eaux, les dispositifs antérieurs sont réformés pour intégrer l’ensemble des composantes de la continuité écologique. Deux listes de classement sont définies pour chacun des bassins hydrographiques (Article L. 214-17 du Code de l’Environnement)[55]. Les éléments de cadrage nécessaires pour l’établissement de ces nouveaux classements, qui seront arrêtés par les préfets coordonnateurs de bassin sur la base des propositions des préfets de département sont définis dans la circulaire du . Le délai ultime pour procéder à la première refonte des classements était le [56]. Pour les cours d'eau du bassin Loire-Bretagne, les nouveaux arrêtés de classement ont été publiés le [57],[58].
En synthèse, ces listes s'inscrivent dans deux logiques différentes selon l'état initial de la rivière : préserver et/ou restaurerEn synthèse, ces listes s'inscrivent dans deux logiques différentes selon l'état initial de la rivière : préserver et/ou restaurer[59] :
Liste
Objectifs
Conséquences
Liste 1
Préserver les cours d’eau ou parties de cours d’eau :
en très bon état écologique,
« réservoirs biologiques », dotés d’une riche biodiversité jouant le rôle de pépinière,
nécessitant une protection complète des poissons migrateurs.
Interdiction de construire tout nouvel obstacle à la continuité écologique quel qu’en soit l’usage. Des prescriptions de maintien de la continuité écologique pour tout renouvellement de concession ou d'autorisations.
Liste 2
Restaurer la continuité écologique sur les cours d’eau en assurant le transport suffisant des sédiments et la circulation des poissons.
Obligation de mise en conformité des ouvrages dans les 5 ans après publication de la liste.
Réservoirs biologiques
L'article R214-108 du code de l'environnement précise le contenu de la notion de réservoir biologique. Elle concerne les cours d’eau qui comprennent une ou plusieurs zones de reproduction ou d’habitat des espèces de phytoplanctons, de macrophytes et de phytobenthos, de faune benthique invertébrée ou d’ichtyofaune, et permettent leur répartition dans un ou plusieurs cours d’eau du bassin versant [60]. Les réservoirs biologiques, nécessaires au maintien ou à l’atteinte du bon état écologique des cours d’eau, correspondent donc [61] :
à un tronçon de cours d’eau ou annexe hydraulique qui va jouer le rôle de pépinière, de « fournisseur » d’espèces susceptibles de coloniser une zone naturellement ou artificiellement appauvrie (réensemencement du milieu) ;
à des aires où les espèces peuvent accéder à l’ensemble des habitats naturels nécessaires à l’accomplissement des principales phases de leur cycle biologique (reproduction, abri-repos, croissance, alimentation).
Dans le cadre des travaux préparatoires à l'élaboration de ce classement au sein du SDAGE Loire-Bretagne, 42 réserves biologiques ont été identifiées en Loir-et-Cher au sein du bassin Loire-Bretagne[62].
Liste des réservoirs biologiques en Loir-et-Cher
Code réserve
Code Masse d'eau
Nom du cours d'eau concerné
Liste des espèces presentes
Longueur (en km)
RESBIO_378
FRGR0500a
la Grenne et ses affluents depuis la source jusqu'à choue
Truite fario
80,1
RESBIO_456
FRGR1020
le Chales et ses affluents depuis la source jusqu'à sa confluence avec le neant
Brochet
40,8
RESBIO_258
FRGR0312a
la Brenne et ses affluents depuis la source jusqu'à chateau-renault
Truite fario; Lamproie de planer; Chabot
112,5
RESBIO_272
FRGR0337a
la Sauldre depuis salbris jusqu'à romorantin-lanthenay
Truite fario; Brochet
42,8
RESBIO_374
FRGR0497
le Boulon et ses affluents depuis la source jusqu'à sa confluence avec le loir
Truite fario
136,8
RESBIO_455
FRGR1013
la Boute vive et ses affluents depuis la source jusqu'à sa confluence avec la grande sauldre
Truite fario
4,3
RESBIO_460
FRGR1029
le Neubla et ses affluents depuis la source jusqu'à sa confluence avec le beuvron
ChabotBouvièreAnguille
1,6
RESBIO_473
FRGR1087
la Tronne et ses affluents depuis la source jusqu'à sa confluence avec la loire
Truite fario
28,8
RESBIO_475
FRGR1097
le Lien et ses affluents depuis la source jusqu'à sa confluence avec la loire
Lamproie de planer; Brochet; Spirlin; Vandoise; Anguille
2,5
RESBIO_476
FRGR1099
le Niclos et ses affluents depuis la source jusqu'à sa confluence avec le loir
Truite fario
10,8
RESBIO_479
FRGR1104
le Fargot et ses affluents depuis la source jusqu'à sa confluence avec le loir
Truite fario
9,2
RESBIO_486
FRGR1138
le Réveillon et ses affluents depuis la source jusqu'à sa confluence avec le loir
Truite fario; Chabot
66,8
RESBIO_498
FRGR1193
le Tusson et ses affluents depuis la source jusqu'à sa confluence avec la braye
Truite fario
1,2
RESBIO_726
FRGR2166
l'Ange et ses affluents depuis la source jusqu'à sa confluence avec le cher
ChabotVandoise
10
RESBIO_730
FRGR2174
la Sange et ses affluents depuis la source jusqu'à sa confluence avec la rere
Truite fario
2,9
RESBIO_731
FRGR2175
le Senelles et ses affluents depuis la source jusqu'à sa confluence avec le cher
Truite fario
8,8
RESBIO_733
FRGR2182
la Petite Rère et ses affluents depuis la source jusqu'à sa confluence avec la rere
Brochet
23,2
RESBIO_471
FRGR1075
l'Arignan et ses affluents depuis la source jusqu'à sa confluence avec le cosson
Chabot
36,8
RESBIO_373
FRGR0496
l'Aigre et ses affluents depuis la source jusqu'à sa confluence avec le loir
Truite fario; Lamproie de planerBrochet; Vandoise; Anguille
0,2
RESBIO_379
FRGR0500b
la Grenne depuis choue jusqu'à sa confluence avec la braye
Truite fario
11,9
RESBIO_377
FRGR0499
le Couëtron et ses affluents depuis la source jusqu'à sa confluence avec la braye
Truite fario
65,4
RESBIO_257
FRGR0311a
la Cisse et ses affluents depuis la source jusqu'à chouzy-sur-cisse
Brochet
253,6
RESBIO_369
FRGR0492a
le Loir depuis la confluence de la conie jusqu'à vendome
Brochet; Vandoise; Anguille
0,5
RESBIO_472
FRGR1086
le Langeron et ses affluents depuis la source jusqu'à sa confluence avec le loir
Truite fario
10,9
RESBIO_480
FRGR1105
la Cendrine et ses affluents depuis la source jusqu'à sa confluence avec le loir
Truite fario
25,7
RESBIO_485
FRGR1129
le Grand Ri et ses affluents depuis la source jusqu'à sa confluence avec le loir
Truite fario
20,9
RESBIO_495
FRGR1178
le Gratteloup et ses affluents depuis la source jusqu'à sa confluence avec le loir
Truite fario
50,3
RESBIO_494
FRGR1164
le Baignon et ses affluents depuis la source jusqu'à sa confluence avec le loir
Truite fario
78,2
RESBIO_739
FRGR2205
le Bavet et ses affluents depuis la source jusqu'à sa confluence avec le cher
Truite fario; Chabot
79,1
RESBIO_270
FRGR0335
la Grande Sauldre depuis vailly-sur-sauldre jusqu'à sa confluence avec la petite sauldre
↑Philippe Ch.-A. Guillot, « Approches juridiques des cours d’eau et des estuaires en France », VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement [En ligne], Hors-série 10 | Décembre 2011, mis en ligne le 30 novembre 2011, consulté le 06 août 2017. URL : http://vertigo.revues.org/11353 ; DOI : 10.4000/vertigo.11353.
↑ a et bFrançois Goliard, « Les cours d’eau : entre droit de propriété et droits d’usage. L’exemple français », Les Cahiers de droit, vol. 51, no 42828, , p. 637-658 (lire en ligne, consulté le )
Restauration et Entretien du lit de la Loire et de ses affluents : Guide méthodologique 1ère partie, Orléans, Direction Régionale de l’Environnement Centre - Service de Bassin Loire-Bretagne, , 70 p. (lire en ligne)
Restauration et Entretien du lit de la Loire et de ses affluents : Guide méthodologique 2ème partie, Orléans, Direction Régionale de l’Environnement Centre - Service de Bassin Loire-Bretagne, , 116 p. (lire en ligne)