Le Réseau de l'Allier, surnommé populairement « Le Tacot », était un réseau de chemin de fer secondaire à voie métrique organisé par le département de l'Allier en complément des lignes des « grands réseaux » d'intérêt général entre 1886 et 1950, et dont la longueur maximale fut de 367 km.
Ce réseau est établi sous deux régimes administratifs différents : un réseau d'intérêt local concédé par le département d'une longueur de 224 km et un réseau d'intérêt général comprenant une ligne d'une longueur de 88 km. Elle assure la jonction avec le réseau secondaire du Cher[2].
Chantelle -Ébreuil (embranchement), 22 km, ouverture le .
Un second réseau, exclusivement classé d'intérêt local[5] est mis en service entre 1906 et 1911. Sa construction est décidée à la suite de l'acquisition par la compagnie SE du chemin de fer de Dompierre à Lapalisse en 1900.
En 1900, la SE reprend l'exploitation du Chemin de fer de Dompierre à Lapalisse[7], 43 km, initialement exploité par la Société anonyme du chemin de fer d'intérêt local de Dompierre-sur-Besbre à la Palisse [8],
Le réseau de l'Allier subit au début des années 1930 d'importants déficits d'exploitation[10]. Le développement du réseau routier et l'exode rural provoquent une baisse des trafics voyageur et marchandise. Les recettes s'effondrent, passant de 6,7 à seulement 2,5 millions de francs entre 1930 et 1937.
Une commission départementale, composée de quelques conseillers généraux est créée pour trouver une solution à ces déficits récurrents.Les avis divergent: certains sont partisans du maintien du réseau mais en rationalisant son exploitation, d'autres pour la suppression pure et simple de tout le réseau secondaire. Certains revendiquent le maintien de certaines lignes, leur choix est influencé par des considérations politiques locales[10].
Des conseillers généraux se déplacent dans quatre départements ayant intégralement supprimé leur réseau secondaire pour en mesurer l'impact[Note 1].
Il est décidé que l'ensemble du réseau départemental soit abandonné[10]. Cette décision entre en vigueur en 1939.
Deux lignes sont conservées : Moulins - Cosne-sur-Œil (aujourd'hui Cosne-d'Allier) annoncée non déficitaire[11] et la ligne Vichy-Lavoine du fait de la difficulté de la circulation routière en Montagne bourbonnaise, surtout pour assurer un service sûr d'autocars[10].
Trois ouvrages d'art importants existaient sur le réseau d'intérêt local :
le pont de Chazeuil sur l'Allier sur la ligne Varennes-Marcillat ;
le pont de Digoin sur la Loire sur la ligne Varennes-Digoin.
Ces deux ouvrages étaient mixtes, pour le rail et la route, la voie encastrée dans la chaussée routière.
le Pont de fer, long de 316,5 mètres, permettait à la ligne de Moulins à Cosne de franchir l'Allier. Il était partagé avec la ligne de Montluçon à Moulins de la compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans. Le tablier du viaduc offrait l'espace pour deux voies; celle du côté amont était établie à l'écartement normal pour le P.O et celle du côté sud, construite à l'écartement métrique pour la S.E.
Le matériel roulant comprend tous les véhicules du réseau du Centre attribués au réseau de l'Allier.
À son apogée, le réseau de l'Allier utilisera une cinquantaine de locomotives à vapeur à 2 ou 3 essieux moteurs, 123 voitures voyageurs, 39 fourgons, 5 grues roulantes et 1098 wagons à marchandises[12].
Après la Première Guerre mondiale, l'exploitant introduit des autorails afin de gagner en productivité et en attractivité, pour lutter contre la concurrence routière.
Ce matériel est entretenu aux ateliers de Cosne-sur-l'Œil (aujourd'hui Cosne d'Allier) où la SE employait 150 personnes[12].
Vestiges et matériels préservés
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↑Les quatre départements ayant supprimé leur réseau secondaire et visités alors par les conseillers généraux de l'Allier sont le Loiret, la Marne, la Sarthe et la Vienne.
↑la ligne Sancoins-Lapeyrouse, longue de 88 km bien qu'ayant ses terminus dans le Cher (Sancoins, commune limitrophe du nord de l'Allier) et dans le Puy-de-Dôme, Lapeyrouse, commune des Combrailles, limitrophe du sud de l'Allier, traversait tout le département passant par Couleuvre et Villefranche-d'Allier.
↑Cette ligne est concédée à la Société des Chemins de fer du Centre (CFC) créée pour l'occasion par Émile Lapeyre, qui avait créé et exploitait le tramway entre Cusset et Vichy, et l'entrepreneur en travaux publics François Mercier.
↑ a et b« Loi du 20 août 1883, qui déclare d'utilité publique l'établissement d'un réseau de chemins de fer d'intérêt local à voie étroite dans le département de l'Allier, ainsi que la convention du 15 mai 1883 de concession à la SE et le cahier des charges de la concession », Bulletin des lois de la République française, no 810, , p. 857-881 (lire en ligne).
↑ a et b« Loi du 29 décembre 1903, ayant pour objet de déclarer d'utilité publigue l'établissement, dans le département de l'Allier, des Chemins de fer d'intérêt local, à voie étroite, de Varennes à Trézelles, de Trézelles au Donjon et de Lapalisse au Mayet-de-Montagne, ainsi que la convention du 6 novembre 1903 de concession à la SE », Bulletin des lois de la République française, no 2502, , p. 659-662 (lire en ligne).
↑Décret du 26 avril 1900, portant substitution à la Société anonyme du chemin de fer d'intérêt local de Dompierre-sur-Besbre à la Palisse de la Société générale des chemins de fer économiques, comme concessionnaire de ladite ligne (Bulletin des lois, 2nd semestre 1900, Bull. 2192, p. 840.
↑Cette ligne avait été déclarée d'utilité publique par une loi du 29 juillet 1889 à l'initiative de la Société des mines de Bert (Bulletin des lois du 2nd semestre 1889, no 1278, page 605). La Société anonyme du chemin de fer d'intérêt local de Dompierre-sur-Besbre à Lapalisse avait repris les engagements de la Compagnie des mines de Bert, ce qui avait été avalisé par décret du 26 février 1890 (Bulletin des lois du 1er semestre 1890, bulletin 1821 page 780).
↑Cette partie de la ligne Vichy-Regny est située dans le département de l'Allier.
↑ abc et dPierre Laederich, Les Tacots du Bourbonnais, Valignat, éditions de l'Ormet, , 136 p. (ISBN2-906575-14-3), p. 44 à 45.
↑En fait, après révision comptable, il s'avèrera qu'elle l'était et de manière importante.
Ministère des travaux publics, Répertoire de la législation des chemins de fer français : Lignes secondaires d'intérêt général, chemins de fer d'intérêt local et tramways, Paris, , 453 p. (lire en ligne), p. 44-46
Henri Domengie, Les petits trains de jadis - Sud-Est de la France, Éd. du Cabri, Breil-sur-Roya, 1985 (ISBN2-903310-34-3)
Jacques Rouby, Le Tacot Cusset-Lavoine, Amis de la Montagne Bourbonnaise, Numéro Spécial no 32, 1990.