Républicanisme à la BarbadeLe républicanisme à la Barbade est une proposition politique visant à faire passer la Barbade d'une monarchie constitutionnelle parlementaire dirigée par un monarque héréditaire (en l'occurrence la reine Élisabeth II) à une république. Après une série d'amendements constitutionnels, la république est proclamée en 2021 et Sandra Mason devient la première présidente de la Barbade. HistoireUne commission d'enquête, connue sous le nom de commission Cox, est créée en 1979 pour étudier la faisabilité de l'introduction d'un système républicain. La commission Cox conclut que les Barbadiens préfèrent conserver la monarchie constitutionnelle et la proposition de passer à une république n'est donc pas poursuivie[1]. En 1994, un manifeste du Parti travailliste de la Barbade réaborde la question républicaine et propose un référendum. Après le retour du parti au pouvoir, et conformément à cette proposition, une commission de révision constitutionnelle (présidée par Henry de Boulay Forde) est formée le pour réviser la Constitution[1]. La commission élit Oliver Jackman, ancien diplomate et juge à la Cour interaméricaine des droits de l'homme, au poste de vice-président. Cette commission est mandatée pour :
La commission organise des auditions publiques à la Barbade et à l'étranger, et remet son rapport le au gouverneur général de la Barbade[1]. Elle recommande que le pays adopte un système de république parlementaire. En 1999, un nouveau manifeste du Parti travailliste propose que les conclusions du rapport et la recommandation de faire de la Barbade une république reçoivent rapidement l'assentiment du gouvernement[1]. Un projet de loi sur l'organisation d'un référendum est introduit au Parlement et fait l'objet d'une première lecture le . Son examen est interrompu par la dissolution parlementaire de 2003. Le projet de loi est adopté en 2005[2], pour un référendum prévu en , peu après les élections législatives[3]. Cependant, le , il est annoncé que le vote est reporté à une date ultérieure en raison d'autres dossiers urgents[4]. Le , le Premier ministre, Freundel Stuart, annonce que la Barbade s'orientera vers une forme républicaine de gouvernement « dans un futur proche »[5]. Le secrétaire général du Parti travailliste démocratique, George Pilgrim, souhaite que le changement coïncide avec le 50e anniversaire de l'indépendance du pays en 2016 et soit mis en œuvre par le biais d'un projet de loi présenté au Parlement de la Barbade[6]. Selon la Constitution, une majorité des deux tiers au Parlement est nécessaire pour autoriser ce changement. Le Parti travailliste démocratique dispose alors d'une majorité des deux tiers au Sénat mais pas à l'Assemblée, nécessitant le soutien de l'opposition[7]. Forte de son écrasante victoire aux élections législatives de 2018, qui voient le Parti travailliste remporter la totalité des 30 sièges de l'Assemblée, au détriment du Parti travailliste démocrate, la nouvelle Première ministre, Mia Mottley, entreprend en 2020 de doter la Barbade d'une nouvelle Constitution et de passer à un système républicain. Sandra Mason, gouverneure générale de la Barbade, annonce dans son dernier discours du Trône que le pays deviendra une république le ; elle déclare : « Ayant obtenu son indépendance il y a plus d'un demi-siècle, notre pays ne peut nourrir aucun doute sur ses capacités à s'autogérer »[8]. Le , Mia Mottley annonce que le Cabinet accepte les recommandations de la commission Forde de 1998, avec un président non exécutif élu par un collège électoral des deux chambres du Parlement, pour un mandat de quatre ans renouvelable une fois[9], les modifications de la Constitution de la Barbade étant apportées avant le afin de permettre la prestation de serment du nouveau président ce jour-là[9]. Sandra Mason, désignée conjointement par la Première ministre et le chef de l'opposition en tant que candidate à l'élection présidentielle, est élue présidente de la Barbade à la quasi-unanimité le [10]. Sa prise de fonction donne lieu à une cérémonie en présence du prince Charles, ex-héritier du trône barbadien[11]. L'avènement de la république met fin au règne d'Élisabeth II, reine de la Barbade depuis 1966[8]. Le pays cesse d'être un royaume du Commonwealth, mais reste membre de l'organisation dirigée par Élisabeth II en tant que république du Commonwealth[12]. Références
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