Les règles chez les personnes trans concernent durant tout ou une partie de leur vie en tant que telles la majorité des personnes transmaculines. Leur survenue soulève différentes problématiques, comme la survenue de stress et d'anxiété, pouvant encourager l'apparition d'un épisode de dysphorie. Le fait de menstruer entraîne également des complications au niveau du passing des personnes trans et l'accès à des toilettes adaptées peut être difficile.
Les femmes trans peuvent expérimenter des symptômes proches de ceux du cycle menstruel en cas de thérapie hormonale de substitution.
Histoire
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Les règles chez les personnes trans demeurent un thème de recherche peu exploré[1]. Il est difficile de trouver des volontaires pour discuter du phénomène des règles chez les personnes trans[2].
Personnes concernées par les menstruations
Les hommes trans peuvent avoir leurs règles, en particulier quand ils ne sont pas sous traitement hormonal à base de testostérone[1]. L'hormonothérapie a parmi ses effets celui d'interrompre le cycle menstruel[3] et les règles après une certaine période d'administration, soit seulement grâce à la testostérone, soit avec l'ajout de progestérone[4],[5]. Certaines personnes trans décident également de limiter leur prise de testostérone à un niveau suffisamment bas pour conserver leur règles[4]. Il est également possible d'utiliser une pilule contraceptive pour suspendre les règles[2].
Les femmes trans n'ont pas de menstruations, mais leur traitement hormonal substitutif peut provoquer un ensemble de symptômes semblable au syndrome prémenstruel[6],[7],[3] ou à ceux qui accompagnent un cycle menstruel[3].
Problématiques
Les règles peuvent être une expérience particulièrement négative pour les personnes trans, en les confrontant à des situations qui exacerbent leur sentiment de décalage entre leur identité de genre et un phénomène biologique caractéristique du sexe féminin et socialement associé à la féminité[8],[2],[9].
Le fait d'avoir des règles rappelle l'existence de ses organes génitaux féminins, de même que les symptômes physiques et psychologiques qui y sont parfois liés (syndrome prémenstruel, trouble dysphorique prémenstruel), ce qui peut engendrer de la dysphorie[2]. Selon Louie Stafford, les règles peuvent être une source de honte et un rappel de l'aliénation de son corps à ce phénomène physiologique[2].
Une des sources de stress évoquée est celle de l'accès aux toilettes, souvent genrées, et la surveillance qui y est associée. Les personnes transmasculines réglées utilisant les toilettes pour hommes sont souvent confrontées à l'absence de poubelle pour jeter leurs protections hygiéniques usagées, mais aussi au fait que l'emballage de leur protection pourrait être entendu dans la pièce et ainsi révéler leur transidentité[2],[10].
Les protections menstruelles ont des emballages au design féminin, l'offre à destination des personnes transgenres étant réduite[2]. La représentation dans les publicités pour les protections hygiéniques met en avant quasi exclusivement des femmes cisgenres[11].
Certaines personnes trans évitent d'aborder le sujet avec les professionnels de santé qui les suivent afin de ne pas être invalidées dans leur identité de genre[2].
Le manque d'information autour du sujet de l'aménorrhée et de la contraception entraîne des risques de grossesse non désirée par les personnes trans sous hormones masculinisantes[12],[13].
↑ ab et cClément Moreau et Eva-Lune Tholance, « "Seules les femmes font l'expérience des cycles menstruels" », dans Marion Coville, Héloïse Morel, Stéphanie Tabois, Idées reçues sur les menstruations, Le Cavalier Bleu, , 168 p. (ISBN9791031806341), p. 99-104
↑(en) Justine Defreyne, Yuran Vanwonterghem, Sarah Collet, Sean J. Iwamoto, Chantal M. Wiepjes, Alessandra D. Fisher, Thomas Schreiner, Martin Den Heijer et Guy T’Sjoen, « Vaginal bleeding and spotting in transgender men after initiation of testosterone therapy: A prospective cohort study (ENIGI) », International Journal of Transgender Health, vol. 21, no 2, , p. 163-175 (DOI10.1080/26895269.2020.1719951)
↑(en) Rachel Hosie, « Transgender male model fronts new period campaign », The Independent, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) Danielle Cipres, Dominika Seidman, Charles Cloniger, Cyd Nova, Anita O'Shea et Juno Obedin-Maliver, « Contraceptive use and pregnancy intentions among transgender men presenting to a clinic for sex workers and their families in San Francisco », Contraception, vol. 95, no 2, , p. 186-189 (ISSN0010-7824, DOI10.1016/j.contraception.2016.09.005)
↑(en) Atsuko Yoshida, Takashi Kaji, Junki Imaizumi, Aya Shirakawa, Kenichi Suga, Ryuji Nakagawa, Kazuhisa Maeda, Minoru Irahara et Takeshi Iwasa, « Transgender man receiving testosterone treatment became pregnant and delivered a girl: A case report », Journal of Obstetrics and Gynaecology Research, vol. 48, no 3, , p. 866-868 (ISSN1447-0756, DOI10.1111/jog.15145)
Annexes
Bibliographie
(en) S. E. Frank et Jac Dellaria, « Navigating the Binary: A Visual Narrative of Trans and Genderqueer Menstruation », dans The Palgrave Handbook of Critical Menstruation Studies, Singapour, Palgrave Macmillan, (DOI10.1007/978-981-15-0614-7_7, lire en ligne), p. 69-76.
(en) Joan C. Chrisler, Jennifer A. Gorman, Jen Manion et Michael Murgo, « Queer periods: attitudes toward and experiences with menstruation in the masculine of centre and transgender community », Culture, Health & Sexuality, vol. 18, no 11, , p. 1238–1250 (ISSN1369-1058, PMID27212580, DOI10.1080/13691058.2016.1182645, lire en ligne, consulté le )