Ce film est considéré comme l'un des films les plus importants réalisés sur le sujet, développant tout à la fois une esthétique et un propos fort et très personnel, et marque une date dans le renouveau du documentaire mondial.
Il a remporté plusieurs prix dans divers festivals internationaux.
Synopsis
Composé de fragments qui se renvoient et se télescopent les uns avec les autres, créant ainsi de multiples jeux de temporalité et de spatialité, ce film montre sur une durée de trois ans ( - ), les conditions de vie des personnes migrantes à Calais.
Par là-même, il montre comment les politiques engagées par les États policiers modernes débordent le cadre de la loi, et font surgir des zones grises, des interstices, des espaces d'indistinctions entre l’exception et la règle.
Les individus (et aux premiers chefs, comme énonciation des « vaincus », parias ou plèbe contemporaine : les réfugiés, les déplacés, les immigrés, les sans-papiers, mais aussi les chômeurs, les jeunes de banlieue… ), se voient ainsi traités comme des criminels, sont dépouillés, « dénudés » des droits les plus élémentaires qui font d'eux des sujets de droit, et réduits à l’état de « corps purs », ou « vie nue ». Des figures de guerres.
Fiche technique
Titre : Qu'ils reposent en révolte (Des figures de guerres I)
2010 : Prix du jury en compétition internationale au Festival du film de Valdivia
2010 : Prix du meilleur documentaire en compétition internationale au Filmmaker Film Festival
2011 : Prix du meilleur documentaire en compétition internationale au BAFICI
2011 : Prix FIPRESCI de la critique internationale au BAFICI
2011 : Mention d'honneur en compétition internationale au Pesaro Film Festival
Accueil critique
« Par des effets de montage heurté, ou distendu, qui renvoient à la dislocation de ces vies, la rythmique des corps s'articule avec les signes de l'espace urbain, avec les mouvements des grues utilisées pour détruire, en septembre 2009, les jungles de Calais. En se postant sur cette zone frontière, c'est le cœur même de la planète qu'interroge Sylvain George, tendu à bloc entre Nord et Sud, riches et pauvres, centre et périphérie. » - Isabelle Regnier, Le Monde[3]
« Ce que Sylvain George nous donne à voir, c'est précisément l’atmosphère de jungle, la géographie de jungle, ce sentiment permanent de survie, cet en deçà de l’humain que maintient cette situation d’embuscade. Si bien qu’au fur et à mesure de cette immersion en noir et blanc de deux heures trente, on hallucine littéralement, incapables de reconnaître quoi que ce soit de Calais, et surtout de reconnaître quoi que ce soit d’une démocratie à l’œuvre dans ce qui n’est plus qu’un honteux rapport de chasse à l’homme. » - Philippe Azoury, Libération[4]
« La pire manière de qualifier Qu'ils reposent en révolte serait peut-être de le dire militant. Non parce que la militance serait une honte, au contraire, mais parce que le mot aujourd’hui, grâce à une rhétorique patiemment édifiée par la droite, est devenu un enclos où l’on entend parquer tous ceux qui ont la volonté de se révolter. » - Jean-Baptiste Morain, Les Inrockuptibles[5]
Notes et références
↑« Documentaire. « Qu'ils reposent en révolte », sur les migrants de Calais », mediapart.fr (21 octobre 2014) [1]