Protectorat général pour pacifier le Nord
Le Protectorat Général pour Pacifier le Nord ou Grand Protectorat Général pour Pacifier le Nord (647 – 784) est un gouvernement militaire chinois établi par la dynastie Tang en 647 pour pacifier et gouverner l'ancien territoire des Xueyantuo, soit une zone qui s'étend du lac Baïkal au nord jusqu'au désert de Gobi au sud, et des monts Khingan à l'est jusqu'aux monts Altaï à l'Ouest. Dans un premier temps, le siège militaire et administratif de ce protectorat est établi à Shanyu Tai, sur le versant nord de Lang Shan, au sud-ouest de l'actuelle Bannière centrale d'Urad. Il est ensuite déplacé à Hanhai, à proximité des rives de la rivière Orkhon, où il est contrôlé par les Ouïghours au lieu des Chinois. Peu après ce déménagement, il est renommé Protectorat d'Anbei. Le siège du protectorat reste à Hanhai jusqu'en l'an 687. HistoireEn 646, la dynastie Tang conquiert le khanat des Xuyantuo et le , 13 tribus des peuples Ouïghour et Tiele se rendent aux Tang. L'empereur Tang Taizong les organise en les répartissant entre six commanderies et sept Zhou tributaires sous le système Jimi. Les six commanderies nouvellement créées sont celles de Hanhai (翰海府), Jinwei (金微府), Yemsi (燕然府), Youling (幽陵府), Guilin (龜林府) et Lushan (盧山府). Les sept Zhou sont ceux de Gaolan (皐蘭州), Gaoque (高闕州), Jilu (雞鹿州), Jitian (雞田州), Yuxi (榆溪州), Dailin (蹛林州) et Douyan (竇顏州). Collectivement, ces derniers sont connus sous le nom de «circuit de Cantian Khan». Le , l'empereur crée le Protectorat Yemsi, dont le siège se trouve sur les contreforts du plateau Shanyu, au sud-ouest de l'actuelle Bannière centrale d'Urad, et la gestion des 13 tribus est confiée à Li Suli (李素立), qui devient le premier Protecteur Général du nouveau Protectorat. Suli reste à ce poste de 647 à 649. Le , le protectorat de Yemsi est rebaptisé protectorat d'Hanhai[1], puis en , il prend le nom de Protectorat Général pour Pacifier le Nord, aussi connu sous le nom d'Anbei Duhufu[2]. Son siège est déplacé dans la ville de Datong, qui se situe dans l'actuelle Bannière d'Ejin. Si au début les Chinois contrôlent la région sans rencontrer trop de problèmes, les choses changent avec la fondation du second khaganat turc par Ashina Qutlugh. À partir de 682, ce dernier lance régulièrement d'importantes razzias contre les territoires de la dynastie Tang, et tout particulièrement contre le Protectorat Général pour Pacifier le Nord. Les Chinois ne réussissent pas à contrer les attaques des Turcs, la dynastie Tang étant affaiblie par une instabilité politique croissante. En effet, Tang Gaozong, le fils et successeur de Taizong, meurt en . Entre sa mort et la prise du pouvoir par l'impératrice Wu Zeitan le , trois empereurs se succèdent sur le trône, aucun n'ayant le temps et/ou les moyens de vraiment se pencher sur les problèmes de l'empire. Une des conséquences de cet affaiblissement est qu'en 687, la multiplication des incursions turques oblige les Chinois à déplacer le siège du protectorat de Datong à la ville de Xi'an, qui se situe près de l'actuel Xian de Minle[2]. Cette nouvelle localisation est très provisoire, car dès 698, le siège est à nouveau déplacé, cette fois-ci à Yunzhong, près de l'actuel Xian de Horinger[2], avant de redéménager dix ans plus tard, en 708, pour se retrouver plus à l'ouest dans la ville de Shouxiang, qui se situe près de l'actuel Xian de Wuyuan[2]. En 714, l'empereur Tang Xuanzong procède à une réforme administrative du protectorat, qui est divisé en deux entre le protectorat de Chanyu étant séparé de celui d'Anbei. Le siège du Protectorat Général pour Pacifier le Nord/Protectorat de Chanyu est transféré à Yunzhong, tandis que celui d'Anbei se retrouve à Shouxiang, près de l'actuelle ville de Baotou[2]. En 749, le siège du Protectorat de Chanyu est à nouveau déplacé, pour être relocalisé dans la colonie militaire de Hengsai, près de l'actuelle Bannière centrale d'Urad[2]; mais comme la production agricole locale est insuffisante pour nourrir tous les soldats, le protecteur général Guo Ziyi décide de réinstaller l'armée près de l'actuelle Bannière avant d'Urad en 755[2]. En 755-756, lorsque débute la révolte d'An Lushan, les troupes des protectorats de Chanyu et d'Anbei sont rapatriées au sud de la grande muraille par l'empereur Xuanzong, pour participer à la lutte contre les rebelles. De plus, en raison du tabou lié au nom d'An Lushan, le protectorat d'Anbei est renommé protectorat de Zhenbei en 757, ce qui signifie "Protectorat Général pour Mater/Mettre au pas le Nord"[2]. Durant les combats entre les loyalistes Tang et les rebelles, l'emprise de la Chine sur la région recule inexorablement. C'est ainsi qu'en 758, le Jiedushi Zhenwu décide de changer le nom de l'armée Hengsai en armée Tiande, pour bien marquer le fait qu'il contrôle personnellement ces troupes et ce, sans que le pouvoir central des Tang soit en mesure de s'y opposer[2][3]. Lorsque cette révolte est finalement écrasée en 763, les deux protectorats ont perdu toute autorité réelle sur la région et ne survivent que nominalement, car dans les faits, ce sont les Jiedushi qui contrôlent la région[2]. Face à eux, on trouve les Ouïghours qui, après avoir servi comme mercenaires pour les Tang durant la révolte, tentent de prendre le contrôle des protectorats et finissent par attaquer l'armée Tiande en 840[4]. En 843, le protectorat de Chanyu est rebaptisé Protectorat d'Anbei[5]. Liste des Protecteurs généraux
Liste des Jiedushi
Voir également
Notes et références
Bibliographie
Pour approfondir
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