Privilège paulinLe Privilège paulin (Privilegium Paulinum) est une exception au principe de l’indissolubilité du mariage naturel admise par l’Église catholique. Fondé sur un passage de la première lettre de saint Paul aux chrétiens de Corinthe, il autorise la dissolution d'un mariage naturel lorsque, à la suite du baptême de l’un des deux, la partie baptisée veut contracter un mariage sacramentel avec un tiers baptisé et que le conjoint non-baptisé refuse la vie commune. Le privilège paulin ne doit pas être confondu avec le privilège pétrinien. ContexteDans sa première lettre aux Corinthiens, Paul répond à des demandes qui lui sont faites concernant des problèmes rencontrés par les chrétiens de Corinthe. Après avoir insisté sur la réciprocité dans la relation sexuelle à l’intérieur du mariage et avoir encouragé la réconciliation entre époux chaque fois que possible, il aborde la question du mariage entre païens et chrétiens. CitationPaul fait une distinction remarquée, et tout à fait exceptionnelle, entre l’enseignement du Seigneur et ce que lui-même dit. Ainsi, d’abord ce que dit le Seigneur :
Ce passage, où l'Apôtre utilise la forme « non pas moi, mais le Seigneur », rappelle la doctrine du mariage tirée directement de l’enseignement du Christ dans son Sermon sur la montagne, qui fait du mariage un sacrement indissoluble[1]. Immédiatement après il ajoute, tout en déclarant explicitement que cela vient de lui-même :
Enseignement paulinien
Ce privilège paulin est inscrit dans le code de Droit canon de l’Église catholique : no 1143. Il se distingue du mariage civil en ce qu'il permet au nouveau baptisé de se marier religieusement, mais aussi de la déclaration de nullité, puisque la validité originelle du premier mariage n'est pas contestée au regard de la loi naturelle. D'après le droit canon, ce privilège ne s'applique qu'aux couples dont aucun des conjoints n'était baptisé au moment du mariage. Dans la conception de certaines Églises protestantes, le privilège paulin s'applique lorsqu'un nouveau converti est abandonné par un conjoint resté incroyant, ou lorsque le conjoint apostasie, puis déserte le domicile conjugal. Le code de droit canoniqueVoici les deux canons du Code de Canonique (1983) sur ce privilège paulin :
Le mariage conclu par deux non-baptisés est dissous en vertu du privilège paulin en faveur de la foi de la partie qui a reçu le baptême, par le fait même qu’un nouveau mariage est contracté par cette partie, pourvu que la partie non baptisée s’en aille.
L’Ordinaire du lieu peut cependant, pour une cause grave, autoriser la partie baptisée, usant du privilège paulin, à contracter mariage avec une partie non catholique baptisée ou non, en observant aussi les dispositions des canons sur les mariages mixtes.
Notes et références
Voir aussi |
Portal di Ensiklopedia Dunia