Le Prince hellénistique est une statue en bronze conservée au Palazzo Massimo alle Terme à Rome (l'un des sites du Musée national romain)[1]. Il a été trouvé, ainsi que le Pugiliste des Thermes, sur un versant du Quirinal, probablement sur les ruines des Thermes de Constantin, le [2], lors de la construction du Théâtre national ; les deux sculptures qui, apparemment, ont été enterrées dans l'Antiquité avec soin, ne sont cependant pas liées l'une à l'autre, appartenant à deux périodes différentes d'exécution.
Description
La sculpture a été réalisée en bronze avec la technique dite à la cire perdue. Les yeux, aujourd'hui perdus, ont été insérés séparément. De même, il y avait probablement sur sa tête une couronne.
La sculpture représente un jeune homme nu, avec un léger voile de barbe, dans une pose héroïque ; se penchant ostensiblement avec la main gauche sur une longue tige, sur le modèle de L’Héraclès du grec Lysippe. Le poids du corps est porté sur la jambe droite. La jambe gauche, dite jambe de repos, est légèrement fléchie; lui correspond le bras droit replié dans le dos. Le choix esthétique renvoie à l'école de Pergame[2].
Les premières descriptions de la statue y virent un souverain hellénistique, séleucide ou attalide (notamment Attale II), mais cela est fortement contesté par de nombreux spécialistes. Le nom hellénistique est tout de même resté en l'absence de consensus sur l'identité du personnage.
En effet, certains chercheurs pensent de plus en plus qu'il s'agit d'un général romain du IIe siècle av. J.-C., mais les propositions divergent. Lehmann y a vu Quintus Caecilius Metellus Macedonicus ; Balty et Croz reconnaissent Titus Quinctius Flamininus ; Papini suggère Cnaeus Manlius Vulso ; enfin, Coarelli et Etcheto préfèrent Scipion Émilien, étant donné que la statue fut découverte à l'endroit où Scipion avait sa résidence principale[3]. John Ma, 2010, continue de proposer un prince antigonide (Persée avant son accession ?) ou séleucide[4].
Notes et références
↑Jusqu'en 2006, il a été exposé temporairement dans la Salle octogonale du Museo delle Terme, à proximité du Pugiliste.
↑ a et bMarco Bussagli, L'art de Rome, Paris, Éditions Place des Victoires, , 679 p. (ISBN978-2-84-459-148-7), p. 55
(it) Filippo Coarelli, La doppia tradizione sulla morte di Romolo e gli auguracula dell' Arx e del Quirinale, dans Gli Etruschi e Roma: atti dell'incontro di studio in onore di Massimo Pallottino, Rome, pp. 173-188.
Jean-François Croz, Les portraits sculptés de Romains en Grèce et en Italie de Cynoscéphales à Actium (197-31 av. J.C.). Essai sur les perspectives idéologiques de l'art du portrait, Paris, 2002.
Henri Etcheto, Les Scipions. Famille et pouvoir à Rome à l'époque républicain, Bordeaux, Ausonius, coll. « Scripta Antiqua » (no 45), (ISBN978-2-35613- 073-0, lire en ligne).
(de) Andreas Linfert, Bärtige Herrscher, dans le "Jahrbuch des Deutschen Archäologischen Instituts", XCI, 1976 (sur Google Books).
(de) Nikolaus Himmelmann, Herrscher und Athlet. Die Bronzen vom Quirinal, Milan, 1988, p. 126 et ss.; p. 205 et ff.
(de) Detlev Kreikenbom, Griechische und römische Kolossalporträts bis zum späten ersten Jahrhundert nach Christus, Berlin, 1992. (ISBN978-3-11-013253-3) (Jahrbuch des Deutschen Archäologischen Instituts. Ergänzungshefte; 27) sur Google Livres
(de) Stefan Lehmann, Der Thermenherrscher und die Fußspuren der Attaliden. Zur olympischen Statuenbasis des Q. Caec. Metellus Macedonicus, dans le "Nürnberger Blätter zur Archäologie", XIII, 1997, pp. 107-130.
(it) Massimiliano Papini, [2]Il Principe delle Terme, "Grieche oder Römer?", Bullettino della Commissione Archeologica Comunale di Roma, vol. 103 (2002), pp. 9-42.
John Ma, « Chapître VII : Le roi en ses images », dans Ivana Savalli-Lestrade et Isabelle Cogitore (dir.), Des rois au Prince : Pratiques du pouvoir monarchique dans l'Orient hellénique et romain (IVe s. av. J.C. - IIe s. apr. J.C.), Grenoble, ELLUG, Université Stendhal, (ISBN978-2-84310-156-4).