Pouilly-loché
Le pouilly-loché[N 4] est un vin blanc d'appellation d'origine contrôlée produit près du village de Loché, en Saône-et-Loire. Son aire de production fait partie du vignoble du Mâconnais, en Bourgogne. La superficie est de 32,14 hectares avec le chardonnay B comme cépage. HistoireAntiquitéL’édit de l'empereur romain Domitien, en 92, interdisait la plantation de nouvelles vignes hors d’Italie ; il fit arracher partiellement les vignes en Bourgogne afin d’éviter la concurrence. Le vignoble résultant suffisait aux besoins locaux[1]. Mais Probus annula cet édit en 280[2]. Moyen ÂgeDès le début du VIe siècle, l’implantation du christianisme avait favorisé l’extension de la vigne par la création d’importants domaines rattachés aux abbayes. En 1416, Charles VI fixa par un édit les limites de production du vin de Bourgogne[3]. À la mort de Charles le Téméraire, le vignoble de Bourgogne fut rattaché à la France, sous le règne de Louis XI. Période contemporaineXIXe siècleDans les décennies 1830-1840, la pyrale survint et attaqua les feuilles de la vigne. Elle fut suivie d'une maladie cryptogamique, l'oïdium[4]. Le millésime 1865 a donné des vins aux teneurs naturelles en sucres très élevées et des vendanges assez précoces[5]. À la fin de ce siècle arrivèrent deux nouveaux fléaux de la vigne. Le premier fut le mildiou, autre maladie cryptogamique, le second le phylloxéra. Cet insecte térébrant venu d'Amérique mit très fortement à mal le vignoble[4]. Après de longues recherches, on finit par découvrir que seul le greffage permettrait à la vigne de pousser en présence du phylloxéra. XXe siècleLe mildiou provoqua un désastre considérable en 1910. Appellation créée en 1940[6]. Apparition de l'enjambeur dans les années 1960-70, qui remplace le cheval. Les techniques en viticulture et œnologie ont bien évolué depuis 50 ans (vendange en vert, table de triage, cuve en inox, pressoir électrique puis pneumatique, etc.). XXIe siècleAvec la canicule de 2003, les vendanges débutèrent pour certains domaines cette année-là à la mi-août, soit avec un mois d'avance, des vendanges très précoces qui ne s'étaient pas vues depuis 1422 et 1865 d'après les archives[5]. ÉtymologieAu Moyen Âge, le village de Loché, qui tire son nom de la villa romaine Lopchiacum, dépendait de la seigneurie de Vinzelles. Situation géographiqueL'aire de production se situe au sud de la Bourgogne, dans le vignoble du Mâconnais, à côté de Mâcon. Géologie et orographieSitué sur des roches du Jurassique (du Bathonien et du Bajocien). Au nord les sols sont gréseux et schisteux et, au sud, il y a des sols argilo-calcaires ferrugineux. Situé entre 200 et 250 mètres d'altitude, le vignoble est orienté à l'est. ClimatologieC'est un climat tempéré à légère tendance continentale. Pour la ville de Mâcon (216 m), les valeurs climatiques de 1961 à 1990, car cette appellation est située à côté de Mâcon :
Source : Infoclimat : Mâcon (1961-1990)[7]
VignoblePrésentationSitué en Saône-et-Loire dans le Vignoble du Mâconnais sur la commune de Loché. L'aire de production est de 32,14 hectares pour un volume de 1 825 hectolitres[8]. Lieux-ditsLes lieux-dits (ou climats) de Aux Barres, Aux Scellés, Au Bûcher, En Chantone et Les Mûres. EncépagementLe chardonnay B est le cépage de cette AOC. Ses grappes sont relativement petites, cylindriques, moins denses que celles du pinot noir N[9], constituées de grains irréguliers, assez petits, de couleur jaune doré[9]. De maturation de première époque comme le pinot noir N, il s'accommode mieux d'une humidité de fin de saison avec une meilleure résistance à la pourriture s'il n'est pas en situation de forte vigueur. Il est sensible à l'oïdium et à la flavescence dorée. Il débourre un peu avant le pinot noir N, ce qui le rend également sensible aux gelées printanières. Les teneurs en sucre des baies peuvent atteindre des niveaux élevés tout en conservant une acidité importante, ce qui permet d'obtenir des vins particulièrement bien équilibrés, puissants et amples, avec beaucoup de gras et de volume[10]. Méthodes culturalesTravail manuelCe travail commence par la taille, dite « taille à queue du Mâconnais » est caractéristique du mâconnais, c'est une dérivation de la taille en guyot. Cette taille en « arcure » permet de lutter contre le phénomène d'acrotonie, typique du cépage chardonnay, elle permet aussi de préserver la vigne contre le gel de printemps[11]. Le tirage des sarments suit la taille. Les sarments sont enlevés et peuvent être brûlés ou mis au milieu du rang pour être broyés. On passe ensuite aux réparations. Puis vient le pliage des baguettes. Éventuellement, après le pliage des baguettes, une plantation de nouvelles greffes est réalisée. L'ébourgeonnage peut débuter dès que la vigne a commencé à pousser. Cette méthode permet, en partie, de réguler les rendements[11]. Le relevage est pratiqué lorsque la vigne commence à avoir bien poussé. En général, deux à trois relevages sont pratiqués. La vendange en vert est pratiquée de plus en plus dans cette appellation. Cette opération est faite dans le but de réguler les rendements et surtout d'augmenter la qualité des raisins restants[11]. Pour finir avec le travail manuel à la vigne, se réalise l'étape importante des vendanges. Travail mécaniqueL'enjambeur est d'une aide précieuse. Les différents travaux se composent du broyage des sarments, réalisé lorsque les sarments sont tirés et mis au milieu du rang. De trou fait à la tarière, là où les pieds de vignes sont manquants, en vue de planter des greffes au printemps. De labourage ou griffage, réalisé dans le but d'aérer les sols et de supprimer des mauvaises herbes. De désherbage fait chimiquement pour tuer les mauvaises herbes. De plusieurs traitements des vignes, réalisés dans le but de les protéger contre certaines maladies cryptogamiques (mildiou, oïdium, pourriture grise, etc.) et certains insectes (eudémis et cochylis)[11]. De plusieurs rognages consistant à reciper ou couper les branches de vignes (rameaux) qui dépassent du système de palissage. Des vendanges mécaniques se réalisant avec une machine à vendanger ou une tête de récolte montée sur un enjambeur. RendementsLe rendement est de 50 hectolitres par hectare pour le rendement de base et 70 hectolitres par hectare pour le rendement butoir[12]. VinsTitre alcoométrique volumique
Vinification et élevageVoici les méthodes générales de vinification pour cette appellation. Il existe cependant des petites différences de méthode entre les différents viticulteurs et caves coopératives. Vinification en blancLa récolte est manuelle ou mécanique et peut être triée. Les raisins sont ensuite transférés dans un pressoir pour le pressurage. Une fois le moût en cuve, le débourbage est pratiqué généralement après un enzymage. À ce stade, une stabulation préfermentaire à froid (environ 10 à 12 degrés pendant plusieurs jours) peut être recherchée pour favoriser l'extraction des arômes[11]. Mais le plus souvent, après 12 à 48 heures, le jus clair est soutiré et mis à fermenter[11]. La fermentation alcoolique se déroule avec un suivi tout particulier pour les températures qui doivent rester à peu près stables (18 à 24 degrés)[11]. La chaptalisation est aussi pratiquée pour augmenter le titre alcoométrique volumique si nécessaire. La fermentation malolactique est réalisée en Fûts ou en cuves. Les vins sont élevés « sur lies », en fûts, dans lesquels le vinificateur réalise régulièrement un « bâtonnage », c'est-à-dire une remise en suspension des lies[11]. Cette opération dure pendant plusieurs mois au cours de l'élevage des blancs. À la fin, la filtration du vin est pratiquée pour rendre les vins plus limpides[11]. La mise en bouteille clôture l'opération. Terroir et vinsLes sols gréseux, schisteux et argilo-calcaires ferrugineux donnent des vins avec une robe or-vert, avec au nez des arômes de pêche, d'agrumes citronnés, de fleurs d'acacia, d'aubépine, de pamplemousse... Plus vieux, ils révèlent des notes de poire et d'abricot au coing, de fruits secs, noisettes et amandes grillées... En bouche, les vins de Pouilly-loché sont soyeux, opulents, vifs et minéraux. Gastronomie, durée de garde et température de serviceLes vins de cette appellation s'accordent bien avec des poissons, des fruits de mer, des huitres, des crustacés, des viandes blanches et du fromage de chèvre. Cette AOC se garde entre 2 et 5 ans voire 10 ans[6] pour les grands millésimes. Ce vin se sert entre 11 et 13 degrés[6]. ÉconomieCommercialisationLa commercialisation de cette appellation se fait par divers canaux de vente : dans les caveaux du viticulteur, dans les salons des vins (vignerons indépendants, etc.), dans les foires gastronomiques, par exportation, dans les cafés-hôtels-restaurants (C.H.R.), dans les grandes et moyennes surfaces (G.M.S.). Structure des exploitationsIl existe des domaines de tailles différentes. Ces domaines mettent tout ou une partie de leurs propres vins en bouteilles et s'occupent aussi de le vendre. Les autres, ainsi que ceux qui ne vendent pas tous leurs vins en bouteilles, les vendent aux maisons de négoce. Les caves coopératives et leurs apporteurs sont des vignerons. Ces derniers peuvent leur amener leurs récoltes, ou bien la cave coopérative vendange elle-même (machine à vendanger en général). Listes des producteursChâteau de Loché, Domaine du Clos des Rocs, Céline et Laurent Tripoz, Cave des Grands Crus Blancs, Domaine Delaye Alain, Domaine des Duc, Domaine Thibert Père et Fils, etc. Notes et référencesNotes
Références
Bibliographie
Voir aussiArticles connexes
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