Port-Blanc (Penvénan)

Port-Blanc
Pors Gwenn
Port-Blanc (Penvénan)
Rocher de la Sentinelle
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Côtes-d'Armor
Arrondissement Lannion
Canton Tréguier
Commune Penvénan
Géographie
Coordonnées 48° 50′ 09″ nord, 3° 18′ 56″ ouest
Localisation
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Port-Blanc est un village breton rattaché à la commune de Penvénan dans les Côtes-d'Armor, dans le pays historique du Trégor. C'est la station balnéaire de Penvénan.

Toponymie

Port-Blanc (Pors Gwen en breton) était jadis un havre pour marins. Les moines de Grande-Bretagne y trouvèrent aussi refuge pour ensuite s'installer à l'intérieur des terres. Port-Blanc pourrait désigner l'endroit où a séjourné la petite Gwen, Gwenan, la fille de Judaël)[pas clair].

Histoire

Préhistoire

La présence de plusieurs mégalithes sur le territoire atteste d'une occupation dès le Néolithique.

Moyen Âge

En mai 1230, l'armée anglaise débarque à Port-Blanc, alors appelé Port Gueltas. Il s'agit d'une des deux troupes sous le commandement de Richard, frère du roi Henri III d'Angleterre, appelé à l'aide par Pierre Mauclerc, alors en sédition contre le roi Louis IX[1].

En , Bolingbroke, duc de Lancastre, futur roi Henri IV d'Angleterre, armé et équipé par le duc de Bretagne, part de Port-Blanc[2] avec dix navires[3] et fait voile vers l'Angleterre pour réclamer ses titres et terres que le roi Richard II lui a confisqués. Il déposera ce roi et se fera couronner à sa place sous le nom d'Henri IV. Shakespeare, dans sa pièce Richard II, cite Port-Blanc à l'acte II scène 1 vers 277 : « Port-le-Blanc, a bay in Brittany ! »[4].

En 1492, un seigneur de la Roche-Jagu chargé de la défense de Port-Blanc où les Anglais avaient débarqué demande de l'aide à la ville de Guingamp. Les anglais repartent avant même la bataille[1]. Il est probable que cet épisode soit à l'origine de la légende de l'invasion anglaise manquée[5], racontée par Anatole Le Braz :

« C'était (...) dans le temps que les forbans d'Outre-Manche, les Saozons exécrés, écumaient à tout propos les eaux armoricaines. Et donc, une nuit, profitant de ce que le ciel était chargé de nuages, ils s'introduisirent furtivement dans la baie, avec l'espoir de surprendre à la faveur des ténèbres les habitants endormis. Mais Notre-Dame du Port-Blanc veillait. À la minute précise où ils s'apprêtaient à débarquer, une lune resplendissante, survie à l'improviste, leur montra le muretin qui entourait le courtil de la chapelle entièrement garni d'hommes en armes dont ils pouvaient voir se découper au-dessus de la crête les ombres mouvantes et menaçantes (...). Ils n'eurent qu'un souci, celui de déguerpir au plus vite. (...) On raconta le lendemain dans le village que Notre-Dame du Port-Blanc avait métamorphosé en soldats les fougères arborescentes qui foisonnant alors sur son tertre[6].. »

Époque moderne

A la fin du XVIe siècle, Port Gueltas prend définitivement le nom de Port-Blanc[7].

Le XIXe siècle

La Marée montante à Port-Blanc
Maxime Maufra, 1914
Petit Palais, Paris

Le front de mer du Port-Blanc se caractérise par une architecture de défense militaire et portuaire[8] datant du XVIIIe siècle jusqu'au début du XXe siècle qui s'est associée à l'architecture vernaculaire et balnéaire du XXe siècle et du début du XXe siècle.

La station balnéaire est créée en 1872[9] (Quelles sources ou preuves ?) Des prises de sable ont lieu dans la baie et le long des grèves jusqu'à la fin des années 1930 et suscitent en 1937 des manifestations des hôteliers et des pêcheurs pour son interdiction à l'instar des plages voisines comme celle de Trestel ou de Perros[9].

L'ancienne maison d'Anatole Le Braz où l'écrivain séjourna entre 1898 et 1924 est représentative de ce type d'habitat traditionnel néo-breton. La digue-promenade et le mur-digue militaire de l'organisation Todt (Seconde Guerre mondiale) offrent deux types d'architecture, l'une en béton et l'autre en moellons de granite pour défier les assauts de la mer. L'ancienne poudrière et l'oratoire de la Sentinelle correspondent à des ré-utilisations d'architecture de défense, de même que la nouvelle cale à proximité du blockhaus.

Monuments et sites

La commune compte de nombreux sites pittoresques, comme la chapelle Notre-Dame de Port-Blanc[10] qui date du XVIe siècle, avec les vestiges de sa tour de garde du XIIe siècle et le manoir de Kerpeulven[11], inscrit au titre des Monuments historiques. Plusieurs mégalithes sont également visibles, parmi lesquelles les menhirs de Kerbelven et le menhir de Kervéniou et les sépultures néolithiques de Roch-Las-en-Port-Blanc.

Des rochers spectaculaires offrent un décor pittoresque : le rocher de la Sentinelle, avec à son sommet un petit oratoire surmonté d'une croix et à son pied une ancienne poudrière dont la guérite fut reconstruite avec l'ajout de deux statues (saint Tugdual et Notre-Dame de la Mer) grâce à Théodore Botrel, qui avait une maison à proximité. Les statues ont par la suite été placées dans la chapelle voisine. En direction de l'anse du Pellinec, le rocher du Voleur semble fendu en deux en raison de la faille qui se trouve à son milieu ; il fut fortifié par Vauban en 1694 et il en subsiste quelques traces[12].

Sur le littoral de Port-Blanc, on trouve de nombreux îlots et ses paysages sauvages, comme l'île des Femmes, l'île du Château-Neuf et l'île Saint-Gildas. Un sentier des Douaniers rejoint Port-Blanc à Buguélès, et permet de découvrir la côte des Ajoncs et de suivre de petits circuits balisés qui mènent aux différents calvaires et chapelles.

Personnages célèbres

Parmi les personnages célèbres à l'histoire entremêlée au Port-Blanc, on trouve notamment Anatole Le Braz dont l'ouvrage célèbre La légende de la mort en Basse-Bretagne évoque à plusieurs reprises le Port-Blanc et ses alentours. Il reçut vraisemblablement dans sa demeure au Port-Blanc Ernest Renan, auteur en 1882 de la célèbre conférence à la Sorbonne « Qu'est-ce qu'une Nation ? ». Theodore Botrel et Andre Juillard habitèrent également le Port-Blanc.

Notes et références

  1. a et b Chouteau, p.8
  2. Jean-Michel Déprats, Shakespeare Histoires, tome 2, Gallimard, collection La Pléiade, Paris, 2008, 1743 pages, (ISBN 978-0-804-70503-5), p. 1475 note 16
  3. Benjamin Williams, Chronicque de Richart, 1846, 324 pages, (OCLC 2200437), p. 179
  4. Chouteau, p.9
  5. Corlouër, Bruger, p. 14
  6. Anatole Le Braz, Vieilles chapelles de Bretagne, Terre de Brume, 2003 (ISBN 2-84362-214-X)
  7. Corlouër, Bruger, p. 15
  8. Ensemble fortifié de port-Blanc
  9. a et b Corlouër, Bruger, p. 48
  10. Chapelle Notre-Dame du port-Blanc
  11. Manoir de Kerpeulven
  12. .Lionel Le Saux, « À Port Blanc, de beaux rochers protecteurs », Journal Le Télégramme,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Nicole Chouteau, Histoire de Penvénan, Port-Blanc, Buguélès, Saint-Brieuc, Les presses bretonnes, , 104 p. (lire en ligne)
  • Nicole Chouteau, Histoire de Penvénan, Port-Blanc et Buguélès, Bégard, Cahier du Trégor, (ISSN 0758-1238, lire en ligne)
  • Luc Corlouër, Pierre Bruger, Penvénan Port-Blanc Autrefois, Editions Le Cormoran, , 216 p. (ISBN 978-2-916687-33-9)
  • Luc Corlouër, Pierre Bruger, Histoires de Penvénan Port-Blanc -Buguélès, Editions Le Cormoran, avril 2023, 252 p. (ISBN 978-2-916687-52-0)

Articles connexes