Pierre de Lupel
Pierre de Lupel est un avocat, propriétaire terrien et homme politique français, né le à Thiviers (Dordogne) et mort le à Paris. BiographieFamillePierre Marie Édouard de Lupel appartenait à la famille de Louvel, vieille famille noble originaire de Picardie, autorisée à changer son nom en « de Lupel » par ordonnance royale du [1]. Cette famille de noblesse d'extraction (1546)[2] fut reconnue noble par arrêt du parlement du [3], maintenue noble en 1699 sur preuves de 1546[4]. Il était le fils du comte Guillaume de Lupel (1854-1919) et d’Alix de Montalembert (1856-1942). Par sa mère, il était l'arrière-petit-fils de Louis Victor Léon de Rochechouart, le neveu de Geoffroy de Montalembert (1850-1926), député du Nord, et le cousin germain de Geoffroy de Montalembert (1898-1993), député puis sénateur de Seine-maritime. Il épouse Marguerite Desjardins, fille de Jules Desjardins et sœur de Charles Desjardins, qui furent tous deux députés de l’Aisne. Il est le père de Guillaume et Antoine de Lupel. Début de carrière politique avant 1914Avocat à Paris, il plaide peu et se consacre à la gestion de ses domaines agricoles dans la Somme. Ayant le goût de la politique, il devient le premier vice-président de la conférence Molé-Tocqueville. Officier pendant la Grande GuerreMobilisé le comme lieutenant d'infanterie, Pierre de Lupel est envoyé sur le front des Ardennes où, dès les premières semaines de la guerre, il abat en duel un officier allemand. Maurice Thiéry relate ce fait dans L'Héroïsme français pendant la guerre 1914-1918[5] :
Thomas Herbert Russel rapporte aussi ce fait dans America’s War For Humanity[6] :
À la bataille de la Marne de 1914, Pierre de Lupel est blessé une première fois et, à peine rétabli, il repart au front. En , il est blessé une deuxième fois à Flirey en Lorraine. Guéri, il demande à rejoindre son régiment sans attendre son tour de départ. Il est promu capitaine. Le , à la bataille de Verdun, à la tête de sa compagnie de mitrailleuses, il défend avec héroïsme sa position et repousse les attaques de l'infanterie allemande. Lors de cet engagement, il est à nouveau blessé, mais grièvement cette fois. Le à l'ordre du jour, il fait l'objet de la citation suivante[7],[8] : Le général Alby, commandant le groupement nord-ouest de la défense de Verdun, cite à l’ordre du jour le capitaine de Lupel (Pierre-Marie-Édouard), commandant la compagnie de mitrailleuses de la 97e brigade d’infanterie :
Déclaré inapte au service armé, il est affecté à l’état-major du maréchal Foch qui le charge de missions en Roumanie puis en Russie. Fait prisonnier à Moscou par les révolutionnaires, puis condamné à mort, il réussit à s'échapper[9],[10]. Après l'armistice du 11 novembre 1918, il est envoyé à Fiume, Prague et enfin à Varsovie où il contribue à la formation de la nouvelle armée polonaise[7]. Retour à la vie politique et mort en fonctionsAu service de la politique localeLe retour à la paix lui permet de regagner ses terres de Warvillers, dans la Somme. Physiquement très éprouvé par ses blessures de guerre, il reprend ses activités agricoles et s'emploie généreusement à mettre ses connaissances au profit de son village et du développement du Santerre, notamment par les coopératives dont il devient administrateur. Il contribue à la réorganisation de la vie régionale et à la reconstruction des régions dévastées par les combats de la première guerre mondiale. En 1920, il est élu maire de Warvillers, succédant à son père qui avait exercé cette charge pendant trente-deux ans. Sur le plan national, hostile à la formation du Cartel des gauches, il défend la politique d'union nationale de Raymond Poincaré et se présente aux élections législatives du . Candidat dans la Somme sur la liste républicaine d'union nationale et sociale, il n'est pas élu, la plupart des sièges ayant été emportés dans la Somme par la liste présentée par les radicaux et radicaux-socialistes. Retour à la Chambre des députésMais la popularité de la gauche s'atténue en 1926 avec l'aggravation des difficultés financières et, aux élections d'avril 1928, les modérés triomphent. C'est alors que, dénonçant la politique du cartel qu'il accuse d'être un véritable « gâchis », Pierre de Lupel se présente pour la seconde fois aux élections législatives pour lesquelles le scrutin majoritaire uninominal avait été rétabli. Il est élu le 29 avril 1928 dans la circonscription de Montdidier, au second tour de scrutin, par 5.387 voix contre 5.141 à son principal adversaire, Tonnellier, sur 12.459 votants. À la Chambre, il siège parmi les républicains de gauche. Secrétaire de la Chambre, membre des commissions des régions libérées et de l'aéronautique, Pierre de Lupel ne connaît que la première année de cette 14e législature. Les séquelles de ses blessures ne lui permettent pas de prendre une part active aux travaux de la Chambre et de défendre les intérêts de l'agriculture comme il s'y était engagé[9]. MortEn 1929, il est élu conseiller général du canton de Rosières, en remplacement de Louis-Lucien Klotz, mais son état de santé ne lui permet pas de siéger durant plus d'une session. Après plusieurs mois d'inactivité due à la maladie, Pierre de Lupel s'éteint à Paris, le , à l’âge de 49 ans. DécorationsPierre de Lupel était chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire et avait reçu la croix de guerre, les insignes de l'ordre de Michel le Brave de Roumanie et celles de l’ordre de l'Aigle blanc de Serbie. Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
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