Pierre Marie Augustin Guyomar est le fils de Rolland Guyomar et de Mathurine Julienne Onfray. Il est négociant en draps et maire de la commune de Guinguamp entre 1790 et 1792.
En septembre 1792, Pierre Guyomar est élu député du département des Côtes-du-Nord, le quatrième sur huit, à la Convention nationale[1]. Il siège sur les bancs de la Plaine. Entre le printemps et l'été 1793, il est proche de la Gironde, mais il soutient les derniers Montagnards décrétés d'arrestation et d'accusation au printemps de l'an III (printemps 1795). L'historien Bernard Gainot estime que son parcours politique, en apparence atypique, est cohérent avec une aspiration à la démocratie et au suffrage universel[2]. Fin avril 1793, dans son mémoire Le partisan de l'égalité politique entre les individus, il propose d'accorder les droits politiques aux femmes[3], figurant parmi les rares conventionnels, avec Gilbert Romme, député du Puy-de-Dôme, et Joseph Lequinio, député du Morbihan, à défendre l'égalité politique entre les femmes et les hommes[4].
Lors du procès de Louis XVI, Guyomar vote la détention durant la guerre et le bannissement à la paix[5], et se prononce en faveur de l'appel au peuple et du sursis à l'exécution de la peine[6]. En avril 1793, il vote en faveur de la mise en accusation de Jean-Paul Marat, estimant qu'il « a prêché la violation des personnes et des propriétés »[7]. Marat le dénonce, un mois plus tard dans son journal, comme « membre de la faction des hommes d’État »[8]. En mai, il vote en faveur du rétablissement de la Commission des Douze[9]. En juillet, après la chute des Girondins le 2 juin, il s'oppose à l'arrestation de ses collègues Gabriel Couppé[10], et à celle de Nicolas de Condorcet[11].
Guyomar est réélu député des Côtes-du-Nord au Conseil des Cinq-Cents en brumaire an IV (octobre 1795). Il en sort par tirage en prairial an V (mai 1797)[15].
Léon Dubreuil, « Le conventionnel Pierre Guyomar », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest nos 34-2 et 34-3, 1919, p. 168-18 et p. 298-318.
Bernard Gainot, « Pierre Guyomar et la revendication démocratique dans les débats autour de la Constitution de l'an III », p. 261-273 in Roger Dupuy (dir.), 1795, pour une République sans Révolution, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 1996, 304 p.
Thierry Kerisel, Le Conventionnel Pierre Guyomar, Un révolutionnaire Breton promoteur des droits de la femme (1757-1826), Paris, L'Harmattan, 2022, biographie, 360 p. (ISBN978-2-14-020439-5)
↑ a et bBernard Gainot, « Pierre Guyomar et la revendication démocratique dans les débats autour de la constitution de l'an III », dans Roger Dupuy (sous la direction de), 1795, pour une République sans Révolution, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 261–273 p. (ISBN978-2-7535-2596-2, lire en ligne)
↑Michel Pertué, « La liste des Girondins de Jean-Paul Marat », Annales historiques de la Révolution française, vol. 245, no 1, , p. 379–389 (DOI10.3406/ahrf.1981.4254, lire en ligne, consulté le )