Pierre DarriulatPierre Darriulat
Pierre Darriulat (né le à Eaubonne) est un physicien expérimentateur français, membre de l'Académie des sciences. Il a contribué à plusieurs expériences prestigieuses auprès des accélérateurs du CERN dont il était membre permanent. Il était en particulier porte-parole de la collaboration UA2 de 1981 à 1986, période pendant laquelle les collaborations UA1 et UA2 ont découvert les bosons faibles W et Z en 1983[1]. ÉducationPierre Darriulat est ancien élève de l’École Polytechnique (1956-1958). Il a fait son service militaire dans la Marine Nationale française (1958-1960). Après deux années passées au cyclotron de Saclay (1960-1962) il a travaillé aux États-Unis sur le cyclotron de 88 pouces de Berkeley (1962-1964) et a obtenu son diplôme de docteur ès sciences de l’université d’Orsay en 1965 sur ses recherches effectuées à Berkeley. Carrière et rechercheJusqu’au milieu des années 1960, Pierre Darriulat a conduit des expériences de physique nucléaire[2],[3] (diffusion de particules α) auprès du cyclotron du Centre de Recherches Nucléaires de Saclay, France. Il est ensuite allé travailler, d’abord comme visiteur puis comme boursier, auprès du synchrotron à protons du CERN dont il est devenu membre permanent en 1971[4]. Il a passé les six premières années de son séjour au CERN dans l’équipe de Carlo Rubbia qui a donné des contributions essentielles à la physique de la violation de l’invariance CP dans le secteur des mésons K neutres[5],[6]. Il a ensuite créé sa propre équipe et conduit diverses expériences auprès des anneaux de collision à intersections (ISR) qui venaient d'être construits. Lorsque Carlo Rubbia a obtenu la possibilité d’utiliser le tout nouveau Super Proton Synchrotron[7] comme anneau de collision entre protons et antiprotons, Pierre Darriulat et quelques collègues ayant travaillé sur les ISR ont proposé en 1978 l’expérience UA2 dont Pierre Darriulat a été le porte-parole de 1981 à 1986. En 1983 les collaborations UA1 et UA2 ont découvert conjointement les bosons faibles W et Z, une étape importante de la physique contemporaine qui confirmait la validité de la théorie d’unification électrofaible. En 1984, le Prix Nobel de Physique a été décerné à Carlo Rubbia et Simon van der Meer pour leurs contributions décisives à la conception et à la construction du collisionneur proton-antiproton[8]. La collaboration UA2 a obtenu des résultats importants portant sur l’observation et sur l’étude de l’émission de quarks et gluons sous la forme de jets hadroniques, contribuant ainsi à la vérification expérimentale des prédictions de la chromodynamique quantique[9]. De 1987 à 1994 Pierre Darriulat a servi comme Directeur de la Recherche du CERN, période pendant laquelle le collisionneur électron-positon (LEP) est entré en fonction. Il s’est ensuite tourné vers la physique de la matière condensée, se consacrant à l’étude des propriétés supraconductrices des couches minces de niobium[10]. En 2000, Pierre Darriulat a créé une équipe au Vietnam au sein de laquelle il poursuit aujourd’hui ses recherches en astrophysique. Après quelques années consacrées à l’étude des rayons cosmiques aux énergies extrêmes dans le cadre de la collaboration internationale de l’Observatoire Pierre Auger, l’équipe s’est convertie à la radioastronomie millimétrique et submillimétrique, se concentrant sur la physique stellaire (étude des étoiles en formation et des étoiles en fin de vie) ainsi que sur celle des galaxies à haut déplacement vers le rouge du premier Univers. L’équipe constitue aujourd’hui le Département d’Astrophysique du Centre Spatial Vietnamien (VNSC) de l’Académie Vietnamienne des Sciences et Technologies (VAST)[11]. En 2019, il fait partie des 40 signataires français d'une pétition remise aux dirigeants de l'Organisation des nations unies et assurant qu'il n'existe pas « d'urgence ou de crise climatique »[12]. Distinctions
Quelques publications
Notes et références
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