Pierre-Louis DumesnilPierre-Louis Dumesnil
Pierre-Louis Dumesnil, né en 1698, mort en 1781[1], est un peintre et décorateur français, spécialisé dans les scènes de genre. BiographieFils cadet de Louis-Michel Dumesnil (<1663-1739), peintre ordinaire de l’hôtel de ville de Paris et recteur perpétuel de l’Académie de Saint Luc et de Denise Aveline (-1759) et petit-fils de Louis (~1625-1679), peintre ordinaire de l'hôtel de ville de Paris et de Marie Magnier (apparentée aux Hurlot, peintres à Paris). Pierre-Louis est le frère cadet de Louis-Claude (1695-1769[2]), dit Dumesnil l’aîné, peintre ordinaire de l’hôtel de ville de Paris et professeur de peinture à l’académie de Saint Luc. Leur sœur Marie-Denise (-1776[3]) épouse, en 1724, Michel Fromaget (-1758[4]) (fils d’Etienne Fromaget, peintre de l’académie de Saint-Luc), qui fut premier secrétaire du marquis de Paulmy, protecteur de l’académie de Saint Luc. Pierre-Louis épouse, par contrat[5], le , Marie Geneviève Larivière (~1696-1778[6]), veuve de Jean-Baptiste Gaudret, maître serrurier, fille de Guillaume Jean dit Larivière (-1733), maître sellier lormier carrossier et de Marie-Marthe Cance. Il fut le dernier artiste de trois générations de peintres, ses enfants, deux filles – Marguerite Denise (1736) et Marie Geneviève (1738-1814) – et un fils (Louis-Claude) exercèrent des activités non artistiques, bien que Marguerite se marie successivement avec deux peintres des ordres du roi, Nicolas-Simon Dutour (-1755) puis Pierre Lavocat qui fut directeur garde de l'académie de Saint Luc en 1766. Un portrait de Dumesnil par madame Vigée-Lebrun, réalisé en 1774 à l’occasion de sa réception à l’Académie de Saint-Luc, ne nous est malheureusement pas parvenu[7]. Carrière académiquePierre-Louis Dumesnil a été reçu à l’Académie de Saint-Luc le (bien qu'il se présente déjà comme adjoint à professeur lors de son mariage en ) ; Il y gravit les différents échelons, professeur en 1748, recteur en 1773 puis recteur perpétuel en 1774 jusqu'à la suppression de l'académie en 1776. Il a exposé, entre 1751 et 1774, à chacune des sept expositions de l’institution des tableaux, principalement de genre, souvent en pendants et dont certains sont parvenus jusqu'à nous dans leur forme originale ou en gravure. Les expositions ont été rapportées et commentées dans les journaux de l'époque comme le Mercure de France, Journal Œconomique, l'Avant coureur ou la feuille hebdomadaire d'Affiches, annonces et avis divers. Et malgré le commentaire assassin paru dans la correspondance littéraire, philisophique et critique de Grimm et de Diderot, au premier , ces salons eurent un grand succès auprès du public parisien : « Notre Académie de Saint-Luc, qui n'est pas tout-à-fait aussi célèbre que celle de Rome qui porte le même titre, a exposé cette année ses ouvrages de peinture et de sculpture. Cette Académie est composée de tous les artistes qui n'ont pas assez de talent ni de réputation pour se faire recevoir à l'Académie royale. Suivant ce sage esprit de réglement dont je viens de parler, il faut être de l'une ou de l'autre, sans quoi un homme n'a pas le droit ici de barbouiller de la toile chez lui, et de la vendre à ceux qui auraient la bonté d'ame de se contenter d'un mauvais tableau. Messieurs de l'Académie de Saint- Luc en ont exposé un grand nombre de détestables, parmi lesquels on distingue quelques portraits passables. Ce qu'il y a de meilleur, ce sont quelques portraits en buste de terre cuite ou de plâtre. Il paraît en général que la mauvaise manière a moins gagné nos sculpteurs que nos peintres. » Dans la lettre de M.H..... à M. P....., son ami en province, au sujet du concours en peinture et sculpture de MM. de l'Académie de Saint-Luc, ouvert dans une salle des Grands-Augustins, à Paris, le : « ... Après les grands noms qui décorent et forment comme le frontispice de ce nouveau temple du goût, je ne puis vous faire entre en idée de cette enceinte sans vous parler des directeurs et professeur au mérite desquels on en est redevable en partie. De ce nombre sont, entre autres, MM. de Saint-Pol, du Mesnil, Dieu, Spoede, le Pautre... » Dans le Journal Œconomique, : « Ceux que le public a mis au second rang, Spoede... Dumesnil le jeune, une mère regardant jouer ses enfants, et une servante habillant des enfants, Guérin, Jollain... » Dans l'Avant-Coureur de 1762 (f° 315) : « Il paroist chez Joullain, quai de la Mégisserie, deux nouvelles estampes d'après Dumesnil, par M. Duflos. L'une représente un garçon cabaretier et l'autre un cuisinier. ces deux estampes rendent les deux sujets très naturellement... » Dans le Journal Œconomique, : « ... Les sens, la savoyarde et son pendant, de M. Dumesnil, frappent, par leur vérité singulière, quoique le ton en soit un peu sombre... » Dans Affiches, annonces et avis divers, du mercredi (f° 143): « ... Nous avons de M. Dumesnil le jeune, Professeur, 12 ou 13 Tableaux , dont 9 représentant des sujets grotesques ou populaires , peints avec autant de vérité que de goût ». Dans la même parution, (f°143-144) : « L'Académie de S. Luc... contribue alternativement, avec l'Académie Royale de Peinture, au Spectacle intéressant des Beaux Arts qui se renouvelle ici chaque année. ses ouvrages, dont l'exposition a commencé le 25. Août, sont actuellement l'objet du concours des Curieux de tous états & de toute espece... Dans les compositions des Peintres à talens, on paroit distinguer deux petits tableaux de M. Dumesnil le jeune, Professeur, dont l'expression a de la naïveté ; ils représentent une Cuisinière qui revient du marché, & un Garçon marchand de vin rinçant des bouteilles... » Dans le Journal Œconomique, : « Le studieux & la fainéante, deux estampes en pendant d'environ 11 pouces de haut, sur 8 de large. A Paris, ches Pasquier, rue Saint Jacques, vis-à-vis le collège de Louis-le-Grand, prix 12 s. chacune. Ces estampes ont été gravées à l'eau-forte, par ch. Letellier d'après les tableaux de M. Dumesnil junior. Elles sont composées chacune d'une seule figure » Dans le Mercure de France, , concernant le salon de l'académie : « MM. Dumont, Viel, Dumesnil, le Fèvre... Coste, Kruger, ont aussi donné des preuves de leurs talens, chacun dans leur genre » Carrière publique de décorateurLes frères Dumesnil obtiennent la charge de peintres ordinaires de l'hôtel de ville de Paris à la suite de leur père Louis-Michel (<1663-1739) et grand-père Louis -1679). En 1741[8], lors de leur premier contrat et pour 700£, les frères Dumesnil s’engagent à réaliser les travaux de peinture des structures des fontaines à vin et de la pièce centrale supportant le feu d’artifice pour la fête de la Saint Jean (le ). Tous deux succèdent à leur père qui réalisa la plupart des décorations de cette fête entre 1684 et 1739. Les fils furent d’abord associés à leur père, sans pour autant apparaître sur les contrats avec l’hôtel de ville, dans les dernières années de son activité. Le processus d'attribution et de livraison suit souvent la même logique ; Trois à quatre semaines avant l’événement, quand la fête est planifiée, l'entrepreneur propose à l'hôtel de ville un dessin préparatif pour l'établissement du marché. Ainsi, le : « Marché entre les sieurs Louis Claude Dumesnil et Louis Pierre (sic) Dumesnil peintres et professeurs de l'Académie de Saint-Luc et ordinaires de la Ville... sommes convenus, savoir que les sieurs Dumesnil ont promis et se sont obligés de peindre et exécuter sur toile la décoration d'un feu à quatre faces pour la solennité de la fête de la Saint Jean de la grandeur ordinaire fourniront toutes les toiles nécessaires... la somme de 700£ pour le prix en bloc dont nous sommes convenus avec eux. ». Après la réalisation dans les ateliers des Dumesnil, l'installation des panneaux nécessite l'approbation de l'hôtel de ville : « à la réquisition des sieurs Dumesnil transportés dans la place de Grève devant l'hôtel de ville... nous ont fait voir la décoration du feu de la Saint Jean-Baptiste à cause de la solennité de la fête, laquelle décoration nous avons trouvée posée et après l'avoir vue et examinée ensemble le dessin annexé au présent marché, nous avons reconnu que ledit dessin a esté bien et duement exécuté en conséquence avons du consentement du procureur donné acte auxdits sieurs Dumesnil de la réception des ouvrages... »[9] Les frères Dumesnil auront quasiment l’exclusivité des décorations à quelques rares exceptions. La plupart des décorations sont connues à travers les gravures d’époque. Le règne de Louis XV est riche en réjouissance et la ville de Paris s’associe à la liesse populaire en organisant des fêtes pour les victoires militaires, les naissances de prince ou princesse ainsi que pour les événements extraordinaires comme le rétablissement du roi après une maladie. Les décorations publiques réalisées par les frères Dumesnil sont :
À partir de 1747 Pierre-Louis va diriger seul l’entreprise familiale, son frère se consacrant à l’Académie de Saint-Luc et à son rôle de professeur :
La difficulté de ces ouvrages réside souvent dans le court délai entre la décision et l’événement comme le montre une réclamation de 1744 et un plan de travail très précis de 1758. Lors du marché entre les frères Dumesnil et la ville le pour la réjouissance pour l'heureuse convalescence du roi, dont l'édifice représente la façade d'un temple d'ordre corinthien, consacré à Apollond'ordre corinthien dieu de la médecine, surmonté d'un autel circulaire sur lequel est un serpent python sous les pieds du dieu, le tout terminé par une grande lyre couronnant tout l'édifice. Dumesnil écrit à l'hôtel de ville pour préciser les conditions difficiles de leur entreprise, "... Le tout exécuté en dix jours ce qui a causé de la précipitation et du travail presque continuel, les entrepreneurs ont été obligés de payer de plus fortes tournées et en outre de nourrir leurs ouvriers qu'ils ne ... point de l'atelier, et que le peu de moments qu'on avait fussent utilement employés. Ils prient encore messieurs de faire attention, qu'un si grand ouvrage exécuté en si peu de temps, ne se peut faire sans un dégât considérable des matières qu'ils employent. Ils attendent de l'équité des messieurs, un dédommagement proportionné à leur dépenses et au zèle qu'ils ont apporté à la perfection de cet ouvrage. Dans le commentaire pour la décoration du [13] pour la victoire en Hesse : « La décoration du feu ne put par le peu de temps qui avait été donné que représenter un parc orné de trophées de victoires remportées par des soldats… Le feu d'artifice fut fort agréable et bien exécuté le temps ayant été favorable » Une demande de Dumesnil nous permet de comprendre le processus de création de ces décorations et la responsabilité de leurs différents acteurs : « Nous soussignés Pierre Louis Dumesnil peintre ordinaire de la ville et Joseph Labbé peintre nous engageons envers le bureau de la ville de faire tous les ouvrages de peinture en détrempé et rehaussé d'or contenu dans les quatre obélisques et les deux grandes colonnes avec les huit piédestaux des trophées qui accompagnent lesdites colonnes desquels obélisques et colonnes doivent être placés dans le canal de la rivière entre le pont Neuf et le pont Royal et faire partie de la fête de la naissance d'un prince de suivre correctement dans l'exécution des ouvrages toutes les mesures proportions tous de couleurs caractères et de qualité des figures et d'ornements indiqués par le modèle en relief desdites six édifices, lesquels modèles qui seront déposer dans le logement des conducteurs dans l'atelier général du clos des Bernardins, nous seront communiqués toutes fois que besoin sera, de travailler tous lesdits ouvrages de peinture dans les ateliers qui nous seront marqués, nous nous engageons de les exécuter sur les toiles qui nous seront fournies par la ville, coupées et cousues de longueur et largeur convenables à chaque pièce de peinture portée par les modèles pour l'exécution desquels ouvrages la ville nous fournira tous ouvriers et des journées de menuisiers, de serruriers et autres entrepreneurs si besoin y a nous chargeant de fournir tous les peintres et ustensiles et matières concernant uniquement la peinture... Lesdits ouvrages seront par nous livrés au fur et à mesure aux conducteurs chargés de la pose et définitivement huit jours avant le jour marqué pour l'exécution de la fête pour être voiturés par les voitures de la ville et être posées nous présents et aidant au nombre de nos ouvriers... Et s'il nous arrivait que la fête soit suspendue et remise à un autre temps, il serait fait un état des ouvrages de peinture qui seraient faits et parfaits lors de ladite suspension et même seraient continués pour être entièrement finis... »[14] Certaines fêtes eurent tellement de succès qu'elles furent exportées, comme celle pour la victoire de Port Mahon à Minorque, par les troupes du duc de Richelieu, qui fut donnée à Paris le [15]. Les décorations furent démontées puis après transport remontées à Bordeaux où une nouvelle fête eut lieu le suivant[16]. La décoration avait la particularité d'être éclairée de l'intérieur créant des effets de transparence pour les éléments peints en bronze. Dumesnil ajouta quelques modifications pour la personnaliser, notamment une inscription en latin expliquant que la ville de Bordeaux a élevé ce monument au Mars gaulois. Il est peu probable qu'il fit lui-même le voyage et qu'il confia probablement la tâche à l'un de ses ouvriers. Cette activité s'avère lucrative[17] jusqu'à la fin des années 1760 où la monarchie est successivement frappée par des morts en série et la défaite de la guerre de sept ans. Les fêtes se font plus discrètes et Dumesnil cède la place à de nouveaux arrivants comme Deleuze avec lequel il va s'associer pour d'autres projets. Sa dernière grande réalisation est la décoration des salles provisoires et définitives de l'opéra à Paris[18]. Dumesnil est alors associé aux peintres Guilliet[19] et Deleuze[20], au sculpteur Boulanger et au menuisier Guerne pour, dans un premier temps, décorer la salle provisoire qui doit remplacer celle du Palais-Royal détruite par l'incendie du et qui doit être construite dans le théâtre des Machines du palais des Tuileries ; puis, dans un second temps, les salles du nouvel opéra du Palais Royal. La troupe de l'Opéra y réside jusqu'en avant de retourner au Palais-Royal. Dumesnil et ses associés réalisèrent les peintures de décoration et d'impression de la salle de bal, qui prit la forme d'un salon octogonal de 45 pieds de diamètre, pour un montant de cinquante mille livres. Son inauguration permit au public d'admirer sa décoration en colonnes, figures, dorures et ornements, glaces et un sujet de peinture qui apporte à la magnificence de la salle autant qu'à son étendue. Les tableaux d'histoire et de décoration furent réalisés par messieurs du Rameau, de Machi, Vassé et Bocquet. Les représentations vont s'y poursuivre jusqu'à sa destruction le par incendie après la représentation d'Orphée et Eurydice de Gluck ; Dumesnil s'éteint le 23 du même mois. Carrière privée de décorateurDumesnil a aussi eu une activité de décorateur pour des institutions et des particuliers dont quelques-unes de ses réalisations sont connues à travers les quittances de paiement[21] :
StyleSi certaines de ses œuvres relèvent de la peinture d’histoire (Saint Charles Borromée faisant l’aumône, 1741), la majorité de ses œuvres appartiennent à la peinture de genre. Les premières œuvres connues de Dumesnil dépeignent essentiellement la haute société, « Une conversation de salon », « la visite de l'amateur » et « joueurs de carte » sont probablement des œuvres de commandes ne révélant pas la personnalité du peintre. Bien qu'âgé de près de 40 ans lors de la réalisation de ces tableaux, Dumesnil n'a pas encore d'indépendance financière, n'étant encore que l'assistant de son père. Il n'a alors, comme revenu régulier, que son faible traitement d'adjoint à professeur à l'académie de Saint Luc et la vente de quelques tableaux que lui commandent les architectes chargés de décorer les hôtels nobles parisiens. Les événements rapprochés de la mort de son père (1739) et la voie ouverte par Jean-Baptiste Chardin avec sa série décrivant la vie des gens ordinaires (la bonne éducation...) lui procurèrent à la fois le moyen financier et la latitude de s'exprimer artistiquement plus personnellement. À partir de la moitié des années 1740, les tableaux de Dumesnil seront, hors commandes, tous de genre au niveau des thèmes traités et de la composition. On peut reprocher à Dumesnil d'être un peintre de son temps, mais pas son interprétation des thèmes et la personnalité qu'il donne à ses modèles, où l'espièglerie semble être une constante, que ce soit dans le regard d'un enfant jouant en la présence d'une servante ou de sa mère ou dans les quatrains accompagnant les gravures qui populariseront ses œuvres, comme celui du tableau « Le curé servi ou le chantre à table », rimé par Charles Moraine : « Ce gros Chantre à face vermeille, Aime bien mieux le son flateur, Dont les verres, les pots remplissent son oreille, Que celui qui l'appelle au Chœur. Catin ne soit donc point avare, Ce vin a pour lui plus d'appas, Que l'honneur de chanter en Bé mol ou Bé quarre, Du latin qu'il ne comprend pas. » Il a longtemps été compté parmi les petits maîtres du XVIIIe siècle, « victimes » de Chardin, nous le retrouvons pourtant dans la plupart des grandes collections de gravures toujours parmi ses pairs qu'ils soient ou non de l'académie. ŒuvresPeu de tableaux de Dumesnil sont présents dans les musées Français et étrangers, la plupart étant dans des collections privées :
Certains tableaux sont connues à travers les ventes publiques et se trouvent dans des collections particulières :
Des tableaux sont connus à travers des descriptions anciennes :
Enfin ses œuvres sont plus connus à travers leur gravure, moyen populaire de faire connaître une œuvre, elles sont accessibles, notamment,et son associé Matthieu dans les collections de la BNF et de la bibliothèque de l'Arsenal :
Certains des tableaux étaient encore en possession de Dumesnil à sa mort, quand ses héritiers décidèrent de les disperser, notamment le prêtre du catéchisme visible à Carnavalet, et plusieurs autres connus par leur gravure (la Savoyarde, le marchand de peaux de lapins, la dame de charité, le garçon cabaretier et la cuisinière écrivant sa dépense). Notes et référencesLa version initiale de l’article, en date du , est établie à partir d’informations contenues dans « Jean-Christophe Baudequin et Marie-Catherine Sahut, Le Tableau du mois n° 193, Une petite fille allant à l’école, de Pierre-Louis Dumesnil – Un Chardin de la collection La Caze réattribué, . »
Liens externes
|