Marc-René de Voyer d'Argenson (1722-1782)
Marc-René de Voyer de Paulmy d’Argenson, marquis de Voyer, comte de Paulmy, vicomte de La Guerche, baron des Ormes, puis comte d'Argenson (), est né le à Paris, et mort le au château des Ormes. Fils de Marc-Pierre, comte d'Argenson, il est lieutenant général des armées du roi, directeur général des haras et gouverneur du château de Vincennes, puis gouverneur de plusieurs provinces. Grand collectionneur d’art, il fait bâtir entre et le château d'Asnières par l'architecte Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, suivi, en 1753-1755, de l'Entrepôt général des haras d'Asnières. Il est le premier grand protecteur de l'architecte Charles De Wailly, lui confiant, dès 1754-1755, à son retour de Rome, la transformation de sa salle à manger d'Asnières dans le nouveau style classicisant. Il lui commande, en 1762-1770, la remise au goût du jour de son hôtel parisien de la rue des Bons-Enfants, et fait transformer, en 1769-1778, le château des Ormes (Vienne), qu'il a hérité de son père en . De Wailly érige aussi pour lui en 1766-1768 la vaste grange, devenue écurie ensuite, sise devant la grille du château des Ormes, le long de la route royale de Paris à l'Espagne. Chantiers confiés par l'architecte à son jeune élève et assistant Bernard Poyet. BiographieFamilleLa maison d'Argenson est originaire de Touraine et établit sa filiation noble depuis , même si la présence de Voyer, seigneurs de Paulmy, est attestée depuis . Marc René de Voyer de Paulmy d’Argenson est l'aîné des deux fils de Marc Pierre, comte d'Argenson (-), qui est secrétaire d'État de la guerre de Louis XV, et de son épouse Anne Larcher (-), issue d'une famille de parlementaires parisiens[1]. Il épouse, le , Joséphine Marie Constance de Mailly d'Haucourt (1734-1783)[2], fille d'Augustin Joseph de Mailly, marquis d'Haucourt, lieutenant général des armées du Roi, plus tard maréchal de France, ami de son père, et de Constance Colbert de Torcy, sa première épouse. Tous deux ont quatre enfants :
CarrièreLieutenant du régiment royal de Berri-cavalerie, il est brigadier le . Il se distingue personnellement le à la bataille de Fontenoy, où il commande le régiment de Berry. Il est créé maréchal de camp le . « Il sert honorablement dans toutes les guerres de Flandre et d'Allemagne »[4] Il est nommé en 1752 directeur général des haras, lieutenant général des armées du roi et gouverneur du château de Vincennes. Il est successivement lieutenant général en Alsace, grand bailli en Touraine, puis commandant militaire en Saintonge, Poitou et Aunis, où il dirige l'assainissement des marais de Rochefort et fortifie l'île d'Aix. Il démissionne de la direction des haras du roi en 1763 et réalise à titre privé sur le domaine des Ormes, entre Touraine et Poitou, la politique d'élevage des chevaux qu'il n'avait pu mener jusqu'au bout pour la monarchie en son domaine d'Asnières. On lui doit l'introduction en France du "yearling", pur-sang anglais, par ses liens privilégiés avec les éleveurs britanniques dont il rapporta les méthodes en France. Son rôle déterminant dans la politique équestre de la monarchie au XVIIIe siècle a été remis en lumière par les travaux de Nicole de Blomac. L'historien de l'art, Philippe Cachau a rappelé en 2016 ce que furent les haras d'Asnières, dit "entrepôt général des haras", ensemble équestre bâti par Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne de 1752 à 1755 qui se voulait aussi ambitieux que les écuries de Chantilly avec 250 chevaux au plus fort de son activité. Vendus à Louis XV en 1764, ils subsistèrent jusqu'à la Révolution. « En , écrit le marquis d'Argenson, mon neveu, M. de Voyer, affecte de bouder le roi à cause de l'exil de son beau-père le comte de Mailly ; il ne fait presque plus la cour et y apporte un air très froid »[5]. C'est dans l'accomplissement de ses devoirs, à Rochefort, qu'il gagne le germe d'une maladie pernicieuse qui l'enlève, le , âgé de presque soixante ans[6]. Il est inhumé dans l'église de Paulmy (Lochois), lieu de sépulture de sa famille. Collectionneur d’art, il fait bâtir entre 1750 et 1752 par l'architecte Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne le château d'Asnières où il présente dans la galerie sa belle collection de maîtres flamands et hollandais. Le grand salon doré central, composé par Nicolas Pineau, annonce la splendeur de celui de son hôtel parisien au Palais-Royal, composé par Charles De Wailly dans les années 1760. Il vend le château en et entreprend alors de faire transformer par l'architecte Charles De Wailly le château des Ormes aux Ormes (Vienne), qu'il avait hérité de son père en . La cour d'honneur de cette vaste demeure abritait une statue en marbre de Louis XV, façonnée par Pigalle, ainsi que sept canons et un obusier anglais donnés par Louis XV à la suite de la bataille de Fontenoy. Marc-René de Voyer de Paulmy d’Argenson est associé libre en , puis membre honoraire de l'Académie royale de peinture et de sculpture. Il est vice-protecteur de l'Académie de Saint-Luc (1751-1764). Il est le protecteur du philosophe utopiste Dom Deschamps (1716-1774), auquel il permet de correspondre avec les Philosophes et de l’abbé Yvon, « métaphysicien de l'Encyclopédie », qui est également le bibliothécaire de son château des Ormes. Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
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