Phosphorylation au niveau du substrat![]() La phosphorylation au niveau du substrat est un type de réaction chimique du métabolisme cellulaire consistant en la phosphorylation de l'adénosine diphosphate (ADP) ou de la guanosine diphosphate (GDP) par transfert direct d'un groupe phosphate à partir d'une petite molécule phosphorylée ou d'une molécule de phosphate inorganique pour former respectivement de l'adénosine triphosphate (ATP) ou de la guanosine triphosphate (GTP). De telles réactions requièrent une quantité d'énergie équivalente à celle libérée par l'hydrolyse de l'ATP, soit une variation d'enthalpie libre ΔG°′ = −30,5 kJ·mol-1, et sont catalysées par des enzymes qui réalisent le couplage avec une réaction exergonique libérant une quantité d'énergie au moins égale à cette valeur : ainsi, l'hydrolyse du groupe phosphate du phosphoénolpyruvate (PEP) libère ΔG°′ ≈ −61 kJ·mol-1[1], ce qui permet à la pyruvate kinase de phosphoryler une molécule d'ADP en ATP. Outre la phosphorylation au niveau du substrat, les cellules peuvent produire de l'ATP par phosphorylation oxydative. Il s'agit cependant d'un processus totalement différent, dans lequel l'énergie provient de la chaîne respiratoire et le couplage avec la phosphorylation de l'ADP est réalisé par chimiosmose. Si l'essentiel de l'ATP d'une cellule est produit par la phosphorylation oxydative en environnement aérobie, la phosphorylation au niveau substrat permet de fournir rapidement une certaine quantité d'ATP en l'absence d'oxygène, comme c'est le cas par fermentation lactique dans le muscle en condition anaérobie transitoire. Dans le cytosolLes réactions de phosphorylation au niveau du substrat se déroulent principalement dans le cytosol au cours de la glycolyse et, chez les eucaryotes, dans les mitochondries au cours du cycle de Krebs, aussi bien en conditions aérobies qu'anaérobies. Au cours de la troisième phase de la glycolyse — celle où l'énergie investie dans les phosphorylations préliminaires est récupérée sous forme d'ATP — deux réactions font intervenir une phosphorylation au niveau du substrat :
La créatine kinase (EC ) est un autre exemple de phosphorylation au niveau du substrat, cette enzyme étant capable de phosphoryler l'ADP en ATP tout en convertissant la phosphocréatine en créatine : cette dernière réaction est accompagnée d'une variation d'enthalpie libre standard de ΔG°′ = −43,1 kJ·mol-1[2], ce qui permet la formation d'ATP.
Dans les mitochondriesL'ATP produit par les mitochondries en conditions aérobies provient essentiellement du gradient électrochimique généré à travers la membrane mitochondriale interne par la chaîne respiratoire. C'est ce gradient électrochimique qui fournit l'énergie nécessaire à l'ATP synthase pour phosphoryler l'ADP en ATP. Cependant, deux enzymes de la matrice mitochondriale contribuent à la production d'ATP par phosphorylation au niveau du substrat, c'est-à-dire de manière totalement indépendante de la force proton-motrice générée par la chaîne respiratoire :
La première de ces deux enzymes intervient dans le cycle de Krebs et on pense qu'elle contribue aux échanges de potentiel de phosphorylation entre le cytosol et la matrice mitochondriale[3],[4],[5],[6],[7]. La seconde est peut-être la seule enzyme susceptible de pouvoir maintenir un certain taux d'ATP dans la matrice mitochondriale en l'absence de la force proton-motrice générée par la chaîne respiratoire, par exemple au cours d'un épisode d'hypoxie temporaire.
Notes et références
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