Philippine WelserPhilippine Welser
Philippine Welser (née en 1527 à Augsbourg, morte le au château d'Ambras à Innsbruck) était la fille d'un grand bourgeois d'Augsbourg ; elle fut l'épouse morganatique du fils cadet de l'empereur Ferdinand Ier et d'Anne Jagellon, princesse de Bohême et de Hongrie Ferdinand de Habsbourg, archiduc d'Autriche et comte de Tyrol. BiographieLe père de Philippine Welser était Franz (Friedrich) Welser (né le à Augsbourg, mort le à Ravensbourg), qui fait partie d'une des grandes familles marchandes d'Augsbourg, appartenant au patriciat. Sa mère était Anna Adler (née en 1507, morte le à Weiherburg près d'Innsbruck). Elle était aussi la nièce de Bartholomäus V. Welser, et elle se distingua dès sa jeunesse non seulement par sa beauté, mais aussi par son intérêt pour les affaires et les sciences naturelles. L'archiduc Ferdinand II de Habsbourg, fils de l'empereur et prince du Tyrol, épousa la roturière Philippine en secret. Étant donné que les maisons princières utilisaient les mariages pour consolider des alliances, ce qui était aussi prévu pour Ferdinand II, l'évènement ne fut pas négligeable. D'après un document daté de 1576 et dû à Ferdinand, le mariage fut conclu en . L'époque de leur rencontre n'est pas connue avec certitude. Les historiens romantiques du XIXe siècle ont supposé que la première rencontre se produisit dans le cadre de la Diète d'Augsbourg de 1548. Toutefois, Ferdinand n'y ayant signé aucun acte et son nom n'ayant pas non plus été cité dans d'autres enregistrements rédigés par les personnes présentes, il est peu probable qu'il y ait même été présent. Le premier contact avéré avec la famille Welser se place au , lorsque Catharina von Loxan, une tante de Philippine, obtint une autorisation de commerce de bétail. Elle devint une intime de Ferdinand et participa peut-être à l'organisation de la rencontre qui eut lieu, selon toute vraisemblance, à l'automne 1556 au château de Bresnitz (aujourd'hui Březnic). Au plus tard en 1559, l'empereur Ferdinand Ier eut vent de la mésalliance de son fils, et un arrangement fut mis au point. Le mariage devait être gardé secret, les enfants éventuels seraient exclus de la succession des Habsbourg, mais pourraient acheter des titres nobiliaires et porter les armes des Habsbourg. En outre ils devaient, ainsi que Philippine, être dotés financièrement. L'empereur voulait par cette convention exprimer son désaccord et limiter les conséquences juridiques de l'union ; en tant que père, il voulait toutefois accorder son pardon et prendre Philippine ainsi que ses enfants sous sa protection. Le couple s'efforça autant que possible de respecter ces conditions. C'est ainsi par exemple que les enfants de Philippine furent admis au château au titre d'enfants trouvés. Seuls les intimes du couple savaient que les enfants déposés sur le seuil du château et recueillis par Philippine étaient ses propres enfants. Des jumeaux nés plus tard à Bürglitz (un garçon et une fille, Philipp et Maria) furent également adoptés, mais moururent en bas âge. Lorsqu'il apprit leur mort, leur grand-père, qui n'avait pas eu l'occasion de les voir, fit exhumer leurs corps et les fit réenterrer à la cathédrale Saint-Guy de Prague, malgré tout nuitamment[1]. À partir de 1576 c'en fut fini du secret. Le fils aîné, Andreas, devait être nommé cardinal, ce qui exigeait la justification d'une origine légitime. Le pape libéra l'archiduc Ferdinand de son serment, à la suite de quoi celui-ci apporta la justification demandée. Le couple a été considéré comme heureux. Philippine avait mis au monde deux fils, puis les jumeaux, morts toutefois en bas âge. Son séjour de prédilection, le château d'Ambras, fut transformé en un magnifique château Renaissance. Elle s'occupait de cueillir des herbes médicinales et rédigea une pharmacopée. Les connaissances pharmaceutiques de Philippine Welser, bien que non mentionnées dans les descriptions historiques, n'étaient pourtant pas négligeables. Son manuscrit regroupant plus de 200 recettes (ordonnances) se trouve à la Bibliothèque nationale de Vienne ; sa tante Loxan tenait également un livre similaire. Le médecin de cour de Philippine, le docteur Georg Handsch, en recopia des parties importantes et les annexa à l'un de ses traités de médecine[2]. On attribue par ailleurs à Philippine un livre de cuisine sur des plats de son temps ; il n'est toutefois pas tout à fait certain qu'elle en soit l'auteur[3]. Tout au moins a-t-elle effectué des ajouts ou plutôt les a-t-elle fait effectuer[4]. Son livre d'heures, richement illustré, a également été conservé jusqu'à nos jours[5]. En outre elle s'engagea fortement en faveur de la population, ce dont témoignent de nombreuses requêtes qui lui avaient été adressées par écrit. Son mari lui transmit divers biens et lui fit de nombreux présents. Elle obtint les titres de margrave de Burgau, landgrave de Mellenburg et comtesse du Hohenberg supérieur et inférieur. À partir de 1570 apparurent de sérieux problèmes de santé, et elle mourut le . Son mari lui fit construire un tombeau de marbre blanc dans la « chapelle d'argent » de la Hofkirche à Innsbruck. En outre, il prit soin à vie de ses serviteurs et prit en charge ceux que Philippine avait soutenus financièrement. Ses fils André d'Autriche (né le au château de Bresnitz, mort le à Rome, évêque de Constance et de Brixen), et Charles d'Autriche (né le au château de Bürglitz, mort le à Überlingen, général d'Empire en Hongrie), furent nommés margraves de Burgau (la marche de Burgau était un territoire Habsbourg, faisant partie de ce qu'on appelle l'Autriche antérieure ; elle était centrée autour de la ville de Burgau, dans l'Ouest de la Bavière actuelle. Ouvrages
BibliographieSur sa vie
Art de la guérison par les simples
Art culinaire
Romans sur Philippine Welser
Liens externes
Notes et références
Source
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