Fils d'un pasteur luthérien de Worms. Il faisait partie de la chancellerie du prince allemand de Linange-Hartenbourg (Leiningen-Hartenburg), possessionné à Dabo mais résidant en Allemagne, lorsque les événements de 1789 le décidèrent à rentrer en France.
En septembre 1792, Philippe Rühl est réélu député du Bas-Rhin, le premier sur neuf, à la Convention nationale[4]. Il préside l'assemblée, à l'ouverture de la session parlementaire, en tant que doyen d'âge, et ses secrétaires, les benjamins de l'assemblée, sont Jean-Augustin Pénières et Jean-Lambert Tallien[5].
Le 14 septembre, Rühl entre au Comité de sûreté générale[16]. Deux jours plus tard, il est envoyé en mission dans les départements de la Marne et de la Haute-Marne afin d'y faire appliquer la levée en masse[17]. Lors de son passage à Reims, il fait publiquement briser la saint ampoule sur la place Royale devant la statue de Louis XV : « j'ai brisé la sainte ampoule, sur le piédestal de Louis le fainéant, quinzième de ce nom [...] La sainte ampoule n'existe plus ; ce hochet sacré des sots et cet instrument dangereux dans la main des satellites du despotisme a disparu »[1]. Le 3 frimaire (le 23 novembre), il est envoyé en mission dans le Bas-Rhin pour organiser le district de Sarre-Union en y incorporant les communes de Neu-Sarrewerden, de Harskirchen et de Asswiller[18].
Philippe Rühl prend part à la chute de Robespierre. Le 15 fructidor (le 1er septembre), le Comité de sûreté générale est renouvellé de moitié[20]. Bien qu'il ne soit pas tiré au sort pour en partir, il en démissionne le lendemain en invoquant des raisons de santé. Il est remplacé par Antoine Levasseur (député de la Meurthe)[21].
Philippe Rühl siège sur les bancs des « derniers Montagnards », selon l'historienne Françoise Brunel[22]. Au terme de l'insurrection du 1er prairial an III (20 mai 1795), au terme de laquelle Jean-Bertrand Féraud (député des Hautes-Pyrénées) est assassiné par les émeutiers qui réclament « du pain et la constitution de l'an I », Rühl est décrété d'arrestation aux côtés de treize autres députés Montagnards[23]. Maintenu à son domicile, il met fin à ses jours le 10 prairial (29 mai).
Publications
(la) Tractatio juridica de legitimis natalibus inter illustres praesumendis a Francisco Georgio Ditterich,... Commentarium perpetuum adjecit Philippus-Jacobus Rühl, – 1776, de Franz Georg Ditterich (Auteur), Philippe-Jacques Rühl (Auteur), Ex prelo J. Lorenzii, 1776.
Recherches historiques et généalogiques sur la maison de Linange-Dabo, par M. Rühl Reliure inconnue – 1789, Impr. de F.-G. Levrault, 1789.
Correspondance de l'Assemblée des comités réunis des sections de Strasbourg, avec le citoyen Rühl,... I. Adresse de l'Assemblée des comités réunis à la Convention nationale. II. Lettre... au citoyen Rühl. III. Réponse du citoyen Rühl, Impr. de P.-J. Dannbach, 1793.
↑Françoise Brunel, « Les derniers Montagnards et l'unité révolutionnaire », Annales historiques de la Révolution française, vol. 229, no 1, , p. 385–404 (DOI10.3406/ahrf.1977.1009, lire en ligne, consulté le )
↑Françoise Brunel, « Pourquoi ces « six » parmi les « derniers montagnards » ? », Annales historiques de la Révolution française, vol. 304, no 1, , p. 401–413 (DOI10.3406/ahrf.1996.1981, lire en ligne, consulté le )