Après une formation de chimiste Philippe Norel devient économiste. Analyste du risque pays dans une grande banque privée en 1988, il choisit de s'orienter vers une carrière universitaire[1]. En 1994, il soutient à l'université de Poitiers une thèse en sciences économiques Crises économiques et conventions d'évaluation : un développement des intuitions keynésiennes, sous la direction de Jacques Léonard[2]. Toujours à Poitiers, il est nommé maître de conférences à l'université tout en étant habilité à diriger des recherches en 1991[1]. Il est chargé de cours à l'Institut d'études politiques de Paris en 2012. Il est membre du Centre de Recherche sur l'Intégration Économique et Financière (CRIEF)[3].
Philippe Norel appartient au courant des économistes de l'histoire globale reconnu au-delà de nos frontières[4], dont il pense qu'« en réhabilitant les interconnexions entre sociétés comme un facteur primordial dans l’analyse historique du développement économique, la démarche de l’histoire globale a radicalement ouvert l’horizon des économistes. En montrant l’ancienneté des échanges de biens et d’idées, des transferts de techniques, des disséminations microbiennes également, elle leur permet de penser les phénomènes actuels de mondialisation dans une perspective originale »[5].
En 2004, il publie l'invention du marché, une histoire économique de la mondialisation dans lequel il décrit la mondialisation comme l'aboutissement d'une histoire de longue durée[6].
Dans l'histoire globale, mondialisations et capitalisme, publié en 2009, il relativise la place de l'Europe « de 3 500 avant J-C jusqu'au IVe siècle av. J.-C. (l'apogée de la Grèce), l'Europe n'existe quasiment pas et en tout cas ne fait pas du tout partie du système-monde. Arrivent ensuite les huit siècles gréco-romains qui coexistent avec d'autres civilisations tout aussi avancées. Puis rien entre les Ve et XIe siècles. Et ce n'est qu'entre les XIIe et XVIe siècles que le continent parvient progressivement à se créer une position qui lui permet d'innover. Du XVIe au XVIIIe siècle, l'Europe ne domine pas »[7].
↑Norel Philippe, « Ce que l'histoire globale apprend aux économistes », Esprit, Paris, société Revue Esprit, , p. 46-58 (ISSN0014-0759, lire en ligne, consulté le ).
↑Aubin Christian, Léonard Jacques, Norel Philippe. Formation de la liquidité internationale et stabilisation du change dans un régime international bipolaire. In: Revue économique, volume 52, no 2, 2001. pp. 371-388.