Pat Cleveland est un mannequin américain célèbre dans les années 1970 à 80, plus particulièrement pour ses défilés chez Halston et Yves Saint Laurent. Née en 1950, elle débute en tant que mannequin à l'adolescence. Quelques années plus tard, elle établit la base de sa carrière internationale en France et y reste quatre ans. Elle est l'un des premiers mannequins noirs à apparaitre dans les pages du Vogue américain puis de nombreux autres magazines de mode.
Biographie
Pat Cleveland est née le à New York d'un père saxophoniste et d'une mère peintre[1]. Elle étudie au Manhattan's LaGuardia High School of Performing Arts[2]. Très mince, elle est repérée par Carrie Donovan, qui travaille au magazine Vogue[2], vers l'âge de quinze ans ; sa carrière débute. Elle travaille avec Halston[3], qui rencontre alors un immense succès, ouvrant la plupart de ses défilés[4] et devient un des mannequins phare des « Halstonettes »[n 1]. Simultanément, elle poursuit ses études à la New York’s High School of Art and Design jusqu'en 1969. Alors que les mannequins blonds, ou tout du moins de types caucasiens et nordiques, dominent, les premiers mannequins d'origine afro-africaine, telles Iman ou Beverly Johnson, ou asiatiques, prennent peu à peu une place dans le mannequinat[6].
Au début des années 1970, Pat Cleveland part en France et travaille avec l'illustrateur Antonio Lopez et Karl Lagerfeld, son ami[1]. « J'ai juré de ne revenir aux États-Unis que lorsque Vogue ferait sa couverture avec une Noire[1]. » Mannequin aux origines multiples[7], elle travaille avec les plus grands photographes de mode, tel Irving Penn[3] ou Richard Avedon[1]. Mais plus mannequin vivant que « modèle » de photographie, bien que présente dans les magazines de mode, rapidement elle se fait connaitre pour son style « fantasque, excentrique[1] » lors des défilés. elle effectue de grands gestes des mains comme pour « peindre les airs », ses apparitions tenant plus de la performance et de la danse que de la simple présentation de vêtements[8],[9], laissant les spectateurs sans voix[2]. « L'ambiance était très libre à l'époque pour les mannequins. On nous laissait faire ce que nous voulions » précise-t-elle[1].
Elle participe, avec d'autres mannequins noirs dont Alva Chinn[n 2] avec qui elle travaille si souvent[8], au légendaire spectacle caritatif, The Battle of Versailles Fashion Show(en), donné au château de Versailles en 1973, composé de créations américaines et françaises[n 3],[n 4],[5],[10]. Après cet événement à Versailles, Hubert de Givenchy et Yves Saint Laurent introduisent notoirement, durant plusieurs années, des mannequins noirs ou d'origines ethniques diverses dans leurs défilés comme Anna Bayle(en) ou Mounia[5]. Pat Cleveland est alors au sommet de sa carrière[7], qu'elle arrête cette année là[2].
Elle retourne dès 1974 habiter aux États-Unis et continue un peu le mannequinat jusque dans les années 1980. Elle défile, entre autres, pour Chloé[11]. Elle fréquente le Studio 54 où elle devient la muse d'Andy Warhol[2].
« Marisa Berenson, Jerry Hall et Pat Cleveland. A respectivement 66, 57 et 71 ans, les trois muses de la mode, se sont réunies autour de M.A.C pour rendre hommage au célèbre illustrateur de mode Antonio Lopez. »
(en) Design Museum et Paula Reed, Fifty Fashion Looks that Changed the 1970s, Londres, Conran Octopus, coll. « Fifty Fashion Looks », , 112 p. (ISBN978-1840916058), « Pat Cleveland : Catwalk queen of the disco era », p. 106.
Patrick Williams, « Pat & Anna Cleveland : l'âme mode », Elle, no 3603, , p. 72 à 79 (ISSN0013-6298).