Pat'Apouf
Pat'Apouf ou Pat'Apouf Détective est une série de bande dessinée policière française réalisée par l'auteur Gervy en 1938[1], parue pour la première fois dans le magazine catholique Le Pèlerin le [1] jusqu'à le [2], avant d'éditer le premier album en à la Maison de la Bonne Presse, puis Bayard Press en 1969, anciens noms du Groupe Bayard. L'auteur ayant pris sa retraite en 1973, le personnage fut repris dans la même année par Jean Ache[1],[3], puis par Michel Conversin[3] en 1986, et finalement par Jean-Philippe Ballofet[3] scénario de Guy Vidal sous le pseudonyme de Gulcis[3] de 1988 à 1991 toujours fidèlement paru dans le magazine Le Pèlerin et en album. Aux côtés de Petit-Riquet reporter, Bécassine, Babar, Bicot, Spirou et Les Pieds Nickelés, la parution de ce héros dans le magazine catholique a connu une longue durée d'un demi-siècle, c'est-à-dire entre 1938 et 1990[4], auprès des millions de lecteurs[5]. Les albums originaux ont été réédités en fac-similé par les Éditions du Triomphe. DescriptionSynopsisPat'Apouf est un détective de métier qui, sous des dehors bonhomme est un enquêteur opiniâtre, jamais à court d'inspiration, à l'aise dans tous les domaines, sachant piloter bateaux de toutes sortes, avions ou hélicoptères, capable de pratiquer la boxe lorsqu'il la situation l'exige. Toutes les affaires grandes ou petites - espionnage, faussaires, trafiquants - l'intéressent et sont généralement l'occasion de voyager aux quatre coins du monde : aux Antipodes, en Océanie, en Afrique, Corse, Amazonie, dans les Andes et dans le Nord Canadien, etc Seul durant près de vingt ans, il s'adjoindra un aide en la personne d'un jeune garçon, Jacky, à partir de 1956. PersonnagesPeu ou pas de personnages récurrents dans cette série en dehors du héros, du moins jusqu'en 1956. Par la suite, le jeune Jacky accompagnera systématiquement Pat'Apouf. Certains gangsters auront l'honneur de revenir pour un deuxième album (Totoche et Quinquin dans Le virus de la mort et le gang des diamants); et le maladroit inspecteur Merinos sera de toutes les aventures en Boldovie. Clins d'œilGervy s'est inspiré pour habiller son héros - veste noire, gilet rouge - du personnage de Jiggs dans la famille Illico (titre original : Bringing Up Father) La sérieNaissance d'un personnageAu début de l'année 1938, à l'époque où il travaillait déjà dans la Maison de la Bonne Presse, Gervy créa avec le jeune rédacteur en chef du Pèlerin Père Guichardan[1] un personnage au style rond des comics strips[6] américains. Il lui fallait un personnage jovial, plaisant et humain avec ses qualités et ses défauts[1], portant un nom facile à retenir, adapté au physique rondouillard et un peu comique[1] de celui-ci : Pat'Apouf. Un drôle de jeu de mots pour cette bande dessinée également remplie d'humour allait se voir naître dans un journal de presse catholique Le Pèlerin du pourtant très conservatrice : Père Guichardan voulait juste moderniser cette revue en ajoutant une page de bandes dessinées qu'étaient révolutionnaires à cette époque. Bien que Pat'Apouf connût un succès, la guerre commença à éclater : l'auteur continue à faire vivre son personnage sur les planches dans la Moselle avant que Le Pèlerin n'arrêtât de paraître en . S'étant inspiré de Bécassine ou les Pieds Nickelés en 1914, Gervy l'avait mis en guerre juste pour démasquer des espions allemands[1]. Comme l'explique Dominique Petitfaux, historien de la bande-dessinée : « Toutes ces histoires sont assez sérieuses, assez graves mêmes parfois avec une certaine violence, malgré la loi de juillet 1949 qui l'interdisait dans les bandes-dessinées. Pat'Apouf a un peu échappé à la censure grâce à sa parution dans un magazine, qui plus est, très reconnu. (…) Il était tiré à plus de cinq cent mille exemplaires dans les années 1950, notamment dans les milieux ruraux. Les gens achetaient peu de bandes dessinées. Par ce vecteur, ce fut l'une des plus lues[7] ». Gervy est élevé en 1959 à la dignité de Grand-Croix de l’Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand[4], équivalent aux grands prix d'Angoulême par le pape Jean XXIII, proposé par le cardinal Feltin[8] qui a pris passion pour le détective. Le retour du grand détectiveEn 2005, les Éditions du Triomphe publient Pat'Apouf et l'Affaire Hourtin sous la direction de Dominique Petitfaux[4] qui y préface, comprenant un épisode inédit Pat'apouf et le Vol du moteur secret et rééditent quelques albums de la Bonne Presse. Ce n'est que par correspondance sur Internet que les exemplaires se vendent bien grâce à la publicité diffusée dans Pèlerin, ce qui prouve que les lecteurs se souviennent d'avoir vu les aventures de Pat'Apouf dans leur enfance[7]. Les héritiersJean AcheL'auteur confie alors la série à Jean Ache en 1973. Déjà sur sa première planche Le Secret de l'urne zapothèque à partir du , ce dernier habille Jacky en pantalon pour délaisser finalement sa culotte courte. Il crée une nouvelle compagnie en 1975 : le chien Goliath de Jacky, adopté en Angleterre ainsi que de nouveau personnages comme la voisine Alice Patacaisse et le commissaire Boldu en 1978 sans oublier le journaliste importun Amilcar Amidon en 1984. Le , il meurt subitement chez lui à Joinville-le-Pont en laissant les vingt-trois planches inachevées intitulées La Perle noire de Gengis Khân. Michel ConversinLa direction de Pèlerin demande à Michel Conversin, un jeune dessinateur de vingt-neuf ans, engagé en 1983, de poursuivre la dernière œuvre de Jean Ache suivant le scénario complet de ce dernier. La Main Pourpre est sa première histoire, en changeant complètement de formes de Pat'Apouf et de couleurs beaucoup plus vives après avoir crayonné, donné quelques coups de pinceau. Gulcis et BallofetEn 1988, le jeune dessinateur laisse la place au rédacteur en chef du magazine moderne Pilote Guy Vidal comme scénariste sous le pseudonyme de Gulcis et au dessinateur Jean-Philippe Ballofet. Encore une fois, ce dernier change de style graphique qui n'est pas sans rappeler celui de Louis Forton sans pour autant éloigner celui du créateur du personnage. AnalyseExpressionsSur toutes publications sur Le Pèlerin et L'Almanach, Jacky vouvoie Pat'Apouf jusqu'à la retraite de l'auteur, en 1973. GraphismeL'auteur se documentait la plupart du temps pour le besoin des voyages du détective, à l'exception de l'épisode Pat'Apouf au village, publié en 1954, dont l'histoire se déroule à Razac-sur-l'Isle où il résidait à La Chêneraie dans le quartier de Puylabor : il s'y inspirait comme si, « en quelque sorte, il jouait à domicile… »[9] PostéritéAccueil critiqueDominique Petitfaux, critique Bd reconnu, a fait une étude exhaustive de l’œuvre de Gervy et a analysé en particulier les 63 épisodes de Pat'Apouf parus sous sa signature.Il en parle comme d'une « série parfois étonnamment adulte dans le ton » et déplore que la Bonne Presse n'ait pas fait l'effort pour en assurer la publication sous forme d'albums soignés (et complets !) de cet auteur important qui aurait pu faire une carrière à la Hergé. La réédition aux Éditions du Triomphe qu'il a chapeautée répare partiellement cette négligence. PublicationsRevuesPat'Apouf apparaît pour la première fois dans Le Pèlerin no 3180 du jusqu'au no 4722 du [* 1]. Il s'interrompt en juin 1940 en raison de la Seconde Guerre mondiale, mais réapparaît en novembre 1940 dans le magazine Le Foyer jusqu'au [* 1]. Il retrouve Le Pèlerin après la libération en juin 1945. Gervy (1938-1972)
Jean Ache (1973-1985)
Michel Conversin (1985-1988)
Ballofet et Gulcis (1988-1990)
Albums
Intégrale de la période 1946 - 1960
À partir de 1956, afin de toucher un plus jeune lectorat, Pat'Apouf mène ses enquêtes avec un jeune assistant, Jacky, un garçon qu'il a adopté.
Distinction
AdaptationCinémaEn 1947, la Maison de la Bonne Presse avait également tiré cent quarante bobines pour treize aventures de Pat'Apouf en films fixes, aujourd'hui très rares, souvent transposés sur l'écran improvisé des salles de patronage paroissial[* 2].
Malgré l'oubli de cette technique, les titres s'avèrent parfois différents.
Notes et références
AnnexesSourcesRevues
Livre
InternetArticle contexteLiens externes
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