Pandemonium (bande dessinée)
Pandemonium est une trilogie[2] de bande dessinée fantastique française dessinée par Stefano Raffaele et écrite par Christophe Bec d'après de faits réels et de la légende du Sanatorium de Waverly Hills à Louisville dans l'état de Kentucky aux États-Unis. Éditée par Les Humanoïdes Associés en 2007, celle-ci a été rachetée par Soleil Productions en 2008. Le Waverly Hills Sanatorium est l'un des établissements les plus célèbres des États-Unis en matière de traitement de la tuberculose où, entre 1920 et 1960, plus de soixante-trois mille patients y ont trouvé la mort[2]. Aujourd'hui en ruine, il a été classé parmi les dix endroits les plus effrayants au monde[3]. DescriptionSynopsisEn plein été 1951 à Louisville dans le Kentucky, Doris Greathouse amène sa fille Cora au Sanatorium de Waverly Hills. La mère y avait été soignée à onze ans et s'y retrouve pour travailler comme infirmière au profit des soins de sa fille. À peine arrivée, Cora voit une femme triste à la fenêtre du haut du bâtiment et, à l'intérieur, la revoit sur la photo de vingt-cinq plus tôt. Depuis, elle ne cesse de voir des personnes décédées autour d'elle. Louis, son voisin de la pièce à coucher, lui parle de l'antichambre… PersonnagesCe caractéristique (*) démontre que les personnages sont réels[4] dans l'histoire de Waverly Hills Sanatorium.
La sérieLa genèseC'est sur Internet qu'en 2006 ou 2007, Christophe Bec avait découvert une photo du Waverly Hills Sanatorium dont l'architecture lui troubla. Intrigué, il fouilla sur l'histoire de ce sinistre bâtiment qu'avait eu lieu à Louisville dans le Kentucky, maintenant en ruine et connu comme l’un des endroits les plus hantés des États-Unis. Construit dans les années 1900, très précisément en 1908[6], avant d'ouvrir deux ans plus tard et d'agrandir à partir de 1924, c'était un hôpital pour le traitement des patients atteints de la tuberculose. « J’ai découvert un cadre tout à fait fascinant pour un récit fantastique », raconte le scénariste[2]. « J’ai tout de suite vu qu’il y avait-là un potentiel énorme et toutes les thématiques que j’affectionne : la maladie, la mort, l’enfermement, la déchéance physique et mentale, l’Homme poussé dans des retranchements les plus extrêmes… ».
En deux mois avant de pouvoir de pouvoir commencer l'écriture de cette Pandemonium, il avait rassemblé de nombreuses pages documentées qu'il avait dues traduire de l'anglais et contacté par mail[2] avec quelques patients de ce sanatorium, dont l'un se souvenait encore du papier journal enroulé autour des poignées des portes afin de ne pas être contaminé. D'ailleurs, ce que l'on découvre dans les albums est complètement fidèle à des endroits réels. « C'est une sorte de château gothique monumental, construit en aile de chauve-souris pour que l’air circule. Pour soigner la tuberculose, il fallait du soleil et de l’air frais, donc il y avait de grandes ouvertures. L’histoire de ce bâtiment est vraiment incroyable. Il a donc d’abord été un sanatorium, puis il a été transformé en asile »[7]. Grâce au succès de la série Sanctuaire (2001) réalisée avec Xavier Dorison, Christophe Bec n’avait aucune difficulté à présenter son idée à son éditeur des Humanoïdes Associés car, effectivement, ce n’est pas toujours évident parce que du point de vue des éditeurs, le fantastique et l’horreur fonctionnent bien moins en bande dessinée qu’au cinéma…[8]. Avant que le premier album ne soit publié, les scénarios des trois albums prévus étaient déjà écrits parce que « c’est une des séries qui me tient le plus à cœur, peut-être même la plus importante à mes yeux… Ce serait dramatique pour moi si elle ne se finissait pas[2]. ». Rencontre avec le dessinateurLe scénariste avait beaucoup apprécié le travail sur Fragile de l'artiste italien Stefano Raffaele chez Les Humanoïdes Associés, notamment le dessin réaliste très expressif, et l'avait accepté sur le champ lorsque le directeur de collection lui avait dit qu'il y avait une possibilité de travailler avec lui[2], le dessinateur. Ce dernier est devenu son partenaire idéal : « il met naturellement à l’image les idées que j’ai dans la tête. On s’est rendu compte en discutant que l’on avait les mêmes références, que l’on avait aimé les mêmes choses au même moment. (…) On discute beaucoup par mail. Il lit le français et me répond en anglais. Mais on n’a pas tellement besoin de débattre sur la direction d’une série. Je n’ai quasiment jamais besoin de demander des modifications et lui respecte parfaitement mes découpages… Et lorsqu’il prend des libertés, c’est toujours dans le bon sens. Je trouve que c’est vraiment l’un des meilleurs illustrateurs actuels pour installer ainsi un climat si inquiétant. Ce qui est très impressionnant avec lui, c’est que l’on peut tout lui faire dessiner, même les pires horreurs, sans que cela tombe dans le burlesque ou le gore gratuit. Dans le second tome de Pandemonium, il y a une scène un peu tangente avec une thoracoplastie extrêmement barbare, qui aurait pu virer au grand-guignol. Mais il réussit à rester juste à la limite et parvient à créer des planches dérangeantes[8]. ». PostéritéPremière publicationLes Humanoïdes Associés, ayant terminé d'imprimer en , publient le premier tome Les Collines de Waverly, le , dans lequel le scénariste nous invite à plonger dans son récit angoissant. Surtout avec la jeune Cora qui voit les morts autour d'elle, ce qui explique l'accroche des Humanoïdes associés soulignant « Maman, il s'est passé des choses horribles ici… Je les vois. Je vois tous ces morts. ». Elle rappelle la célèbre réplique « Je vois des gens qui sont morts. » du jeune Cole Sear dans Sixième Sens de M. Night Shyamalan (1999). D'ailleurs elle sera reprise pour la réédition chez Soleil Productions. Comme l'exprime le critiqueur Gilles Ratier dans le BDZoom.com du , la série risque de devenir un véritable chef-d’œuvre de l’horreur, comme le furent Shining et L'Exorciste au cinéma ![9]. Changement d'éditeurEn raison des difficultés financières chez Les Humanoïdes Associés depuis le début de l’année 2007[10], le Soleil Productions y a racheté les trois séries[11] de Christophe Bec dont Pandemonium grâce à « Fabrice Giger côté Humanos, ainsi que Mourad Boudjellal et Jean Wacquet côté Soleil, qui ont tous fait des efforts pour trouver une solution », avoue le scénariste[12]. « Les éditions Soleil ont les droits sur l’édition française de ces séries et les Humanos sur les droits étrangers, dérivés et audiovisuels. Cet arrangement a permis d’assurer la sortie de ces séries, si elles étaient restées aux Humanos, probablement qu’ils les auraient tout de même publiées un jour, mais dans quels délais ? car les auteurs auraient dû s’engager ailleurs pour être sûrs d’être payés. Et puis ce ne sont pas des séries très commerciales, quelque part peut être que cela arrangeait finalement les Humanos de se séparer de ces boulets. ». C'était le diffuseur Delsol, deux actionnaires que sont les éditions Delcourt et Soleil, qui s'était chargé de la diffusion du catalogue des Humanoïdes Associés vers les libraires à partir de et la distribution est toujours assurée par Hachette[13]. Seconde publication et nouvelle rééditionMalgré l'annonce à la fin de la planche indiquant Suite dans le tome 2 « Le Tunnel de la mort », le second tome révèle alors le changement de sous-titre Le Tunnel sorti le de chez l'éditeur Soleil. Il est en même temps accompagné de la réédition[11] du premier volume sous le nouveau titre Sanatorium, au lieu de l'original Les Collines de Waverly chez l'ancien éditeur, avec une nouvelle couverture à la fois plus sinistre et plus réaliste réalisée — comme le second — par Olivier Peru[14]. Sur le second se donne une nouvelle accroche « Pourquoi il n'y a que moi qui vous vois ? Vous êtes des fantômes ? Oui, nous sommes des milliers. Si tu viens dans le tunnel, tu nous verras tous… Mais il faut venir seulement la nuit. » qui se résume à un peu près, et l'horreur s'y représente de plus en plus par rapport au premier volet :
Dernière publicationLe scénariste annonce, le sur son blog personnel Processus[15], que son partenaire idéal se met à leur troisième et dernier volet de la série et présente également la couverture réalisée par lui-même ainsi que la première planche en noir et blanc. Après y avoir présenté quelques planches en couleur et la marquette en , le troisième tome ayant pour sous-titre Mort blanche sort en . La mort blanche est un surnom donné au terrible fléau de la tuberculose. AlbumsPublications françaises
Publications à l'étrangerNotes et références
Voir aussiArticles connexesLiens externes
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