L’Ordre de Jacques-Cartier (OJC) était une société dite « secrète » fondée le [3] à Vanier (Ontario) par Albert Ménard, ingénieur civil au ministère des Travaux publics[4], et le curé François-Xavier Barrette[5].
Mission et histoire
Dix-neuf hommes réunis par Albert Ménard et le curé François-Xavier Barrette[6] tiennent une première réunion de la société secrète des Commandeurs de l’Ordre de Jacques-Cartier le 22 octobre 1926[5].
Esdras Terrien, l'abbé F.-X. Barrette, A. Ménard, É. Lavoie, les avocats Philippe Dubois et Joachim Sauvé, Oscar Barrette et U. Bray étudient les règlements de sociétés existantes, afin d'établir la rédaction de règlements et la constitution de l'Ordre de Jacques-Cartier[7].
L'Ordre était également connu sous le nom « la Patente ». Sa devise était « Pour Dieu et pour la Patrie » et son chant patriotique s'intitulait Honneur et Loyauté[8].
Le but de cette organisation était de faire avancer les intérêts des Canadiens françaiscatholiques par l'entremise d'une élite militante infiltrant autant l'administration que les entreprises privées, et notamment de lutter contre l'influence des loges maçonniques et des orangistes, qui menaient toutes sortes d'actions visant à réduire l'influence des Canadiens français, voire à les assimiler, par exemple en empêchant leur accession à des postes de la fonction publique fédérale, aux écoles d'aviation civile ou à l'accréditation d'instituteur. Ces loges étaient d'autant plus efficaces qu'elles étaient secrètes, d'où l'idée d'utiliser le même genre de tactique pour défendre les intérêts des Canadiens français[9].
Structure
L'Ordre était dirigé par un conseil supérieur nommé « Chancellerie » qui regroupait des comités régionaux, eux-mêmes subdivisés en comités locaux (« Commanderies »). L'organisation disposait de son propre journal : L'Émerillon. Elle fera également circuler le Bulletin dont la diffusion sera moindre en comparaison de L'Émerillon[7].
À la suite de dissensions marquées entre l'aile québécoise et le conseil dirigé exclusivement depuis Ottawa en Ontario, l'Ordre est dissous le . L'ordre comptait 11 300 membres en 1955/1956 et environ 5 000[10] lors de sa dissolution en 1965[11].
Membres
Parmi les membres fondateurs figurent les représentants suivants, associé à leur rôle lors de la fondation (1926)[7] :
François-Xavier Barrette (chapelain),
Oscar Barrette,
Adélard Chartrand (trésorier),
Louis-Joseph Chagnon (secrétaire correspondant),
Louis-Joseph Châtelain (secrétaire archiviste),
Philippe Dubois (deuxième grand commandeur adjoint),
↑Alain Otis et Jean Delisle, Les Douaniers des langues — Grandeur et misère de la traduction à Ottawa, 1867-1967, Presses de l'Université Laval, 2016, p. 391.
↑Alain Otis et Jean Delisle, Les douaniers des langues — Grandeur et misère de la traduction à Ottawa, 1867-1967, Presses de l'Université Laval, 2016, p. 390.
↑CRCCF, « La fondation de l'Ordre de Jacques Cartier (OJC) », dans La présence française en Ontario :1610, passeport pour 2010, Centre de recherche en civilisation canadienne-française (CRCCF), Université d'Ottawa, 2003, consulté le 3 octobre 2009
↑Alain Otis et Jean Delisle, Les douaniers des langues — Grandeur et misère de la traduction à Ottawa, 1867-1967, Presses de l'Université Laval, 2016, p. 386.
↑Denise Robillard, « L’Ordre de Jacques Cartier et les droits des Franco-catholiques en Ontario, 1926-1931 », Études d'histoire religieuse, vol. 74, , p. 93–111 (ISSN1193-199X et 1920-6267, DOI10.7202/1006494ar, lire en ligne, consulté le )
↑ ab et cDenise Robillard, « L’Ordre de Jacques Cartier et les droits des Franco-catholiques en Ontario, 1926-1931 », Études d'histoire religieuse, vol. 74, , p. 93–111 (ISSN1193-199X et 1920-6267, DOI10.7202/1006494ar, lire en ligne, consulté le )
↑Alain Otis et Jean Delisle, Les douaniers des langues — Grandeur et misère de la traduction à Ottawa, 1867-1967, Presses de l'Université Laval, 2016, p. 385.
↑Alain Otis et Jean Delisle, Les douaniers des langues — Grandeur et misère de la traduction à Ottawa, 1867-1967, Presses de l'Université Laval, 2016, p. 384.
↑Alain Otis et Jean Delisle, Les douaniers des langues — Grandeur et misère de la traduction à Ottawa, 1867-1967, Presses de l'Université Laval, 2016, p. 385-386.
↑Le centre de recherche en civilisation canadienne-française (CRCCF) possède également une exposition virtuelle consacrée à L'Ordre de Jacques-Cartier. [1]
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Denise Robillard, L'Ordre de Jacques-Cartier, Montréal Fides, 2009, 544 pages.
Philippe Volpé, L’Ordre de Jacques Cartier en Acadie du Nouveau-Brunswick durant la Grande Dépression, 1933-1939 : Noyautage, extériorisation et nationalisme économique, mémoire de maîtrise (histoire), Université Laval, Québec, 2013.
G.-Raymond Laliberté, Une société secrète : l’Ordre de Jacques Cartier. Coll. « L’homme dans la société ». Montréal, Hurtubise HMH, 1983, 395 p.
Roger Cyr, La Patente, Montréal, Les Éditions du Jours, 1964, 128 pages.
CRCCF, « L'Ordre de Jacques Cartier (OJC) », dans La présence française en Ontario :1610, passeport pour 2010, Centre de recherche en civilisation canadienne-française (CRCCF), Université d'Ottawa, 2003
François LeBlanc, Membership, leadership et activisme au sein de l'ordre de Jacques Cartier en Acadie: le conseil régional 20 (Moncton), 1950-1965, mémoire de maîtrise (histoire), Université de Moncton, Nouveau-Brunswick, 2014.
Liens externes
Fonds Ordre de Jacques-Cartier, fonds d'archives conservé par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal.