Les ordonnances de la France libre sont l'ensemble des ordonnances signées par le chef de la France libreCharles de Gaulle à partir de son entrée en résistance en 1940. Ces ordonnances sont des mesures prises par le gouvernement provisoire dans des domaines qui relèvent normalement du domaine de la loi. Elles sont numérotées de la n°1 à la n°59.
Liste
Numéro
Titre
Thème
Date de signature
1
Ordonnance organisant les pouvoirs publics durant la guerre et instituant un Conseil de Défense de l’Empire[1]
Organisation des institutions de la France Libre[1].
Ordonnance précisant les conditions dans lesquelles seront prises les décisions du Chef des Français Libres[3]
Précision d'ordre juridique sur la qualité des textes signés par le Chef des Français Libres : ordonnances équivalent à loi, décrets à actes réglementaire[3].
Ordonnance réglant la législation applicable par les juridictions militaires des Forces Françaises Libres dans le Royaume-Uni et dans les territoires soumis à l'autorité du gouvernement de S.M. britannique[6]
Ordonnance relative à la procédure de règlement de juges dans les Établissements Français dans l'Inde[9]
Politique judiciaire. La Cour de cassation des territoires français en Inde exercent le pouvoir judiciaire jusqu'à la fin des hostilités. Elles sont renommées « Conseil du contentieux » jusqu'à la fin de la guerre[9].
Ordonnance sur le fonctionnement des tribunaux militaires permanents et du tribunal militaire de cassation permanent des Forces Françaises Libres dans le Royaume-Uni[10]
Réaffirmation de la légalité des articles 172 et suivants du Code de Justice Militaire pour l'Armée de Terre (droit de la IIIe République)[10].
Ordonnance portant modification du Code disciplinaire et pénal de la Marine marchande[18]
Politique judiciaire. Transfert de l'autorité de l'administration de l'Inscription maritimes à l'administration de l'inscription maritime à Londres[18].
Ordonnance portant approbation et mise en application de deux conventions conclues entre le Comité National Français et le Gouvernement de S.M. dans le Royaume-Uni concernant les relations économiques et commerciales entre l'Afrique Équatoriale Française et le Royaume-Uni et entre le Cameroun sous mandat français et le Royaume-Uni[19]
Ordonnance portant suppression provisoire dans les possessions françaises du Pacifique et aux Nouvelles-Hébrides de l'effet suspensif du pourvoi en cassation contre les décisions des tribunaux militaires[22]
Politique judiciaire dans les territoires français d'Outre-mer et dans les colonies françaises[22]
Ordonnance approuvant la convention intervenue entre le Commissaire national à l'économie, aux finances et aux colonies et le Directeur général de la Caisse centrale de la France Libre, garantissant le remboursement des avances consenties par la Caisse centrale pour le financement de la récolte du blé de l'année 1942, dans les États du Levant sous mandat français[24]
Ordonnance suspendant provisoirement dans les territoires de l'Afrique Équatoriale Française et du Cameroun le privilège d'émission de la Banque de l'Afrique Occidentale[24]
Politique monétaire dans les colonies françaises[24].
Ordonnance fixant, pour le Cameroun français, les conditions d'emploi des économies résultant des décrets-lois des 16 juillet 1935 et 7 juillet 1936[25]
Politique monétaire dans les colonies françaises[25].
Ordonnance étendant les dispositions relatives aux délais et actions en justice intéressant les mobilisés et les habitants des zones comprises dans les opérations de guerre[28]
Ordonnance relative aux mesures à prendre contre les individus dangereux pour la défense nationale ou la sécurité publique dans les territoires relevant du Haut-commissariat de France dans l'Océan Indien[28]
Politique judiciaire relative à la défense nationale[28].
Ordonnance relative au rétablissement de la légalité républicaine dans l'Île de la Réunion[28]
Affirmation de l'inconstitutionnalité du régime de Vichy et rétablissement de l'état du droit antérieur à l'abolition de la IIIe République à la Réunion[28].
Ordonnance étendant le champ d'application dans l'Île de la Réunion des lois et décrets garantissant aux mobilisés la reprise de leur contrat de travail[29]
Ordonnance modifiant et complétant la loi du 4 mars 1929, portant organisation des différents corps d'officiers de l'armée de met du corps des équipages de la flotte[30]
Ordonnance relative aux modalités du rétablissement de la légalité républicaine dans la colonie de Madagascar[30]
Affirmation de l'inconstitutionnalité du régime de Vichy et rétablissement de l'état du droit antérieur à l'abolition de la IIIe République à Madagascar[28].
Ordonnance modifiant et complétant la loi du 4 mars 1929 portant organisation des différents corps d'officiers de l'armée de mer et du corps des équipages de la flotte[32]
Ordonnance modifiant et complétant la loi du 4 mars 1929 portant organisation des différents corps d'officiers de l'armée de mer et du corps des équipages de la flotte[34]
Ordonnance concernant la nomination à titre définitif du personnel officier des Forces Navales Françaises Libres nommé à titre temporaire avant le 1er mai 1943[34]
Organisation des carrières au sein de l'armée de mer[34].
Les cinquante-neuf ordonnances de la France libre sont historiquement significatives en ce qu'elles constituent le socle de la légalité du régime français clandestin pour les années à venir, jusqu'à la création du Gouvernement provisoire de la République française. Les deux premières ordonnances, en effet, constituent ce que certains historiens ont qualifié de « Constitution matérielle de la France Libre »[35]. L'ordonnance n°16 proclame l'inconstitutionnalité et l'illégalité du régime de Vichy, et officialise le rôle de Charles de Gaulle au sein de la France libre[36].
Les ordonnances font l'objet de discussions au sein des cadres exécutifs de la France libre. De Gaulle, René Pleven et René Cassin notamment échangent des télégrammes au sujet des orientations à adopter[37]. Si les premières ordonnances sont signées dès octobre 1940, elles ne sont publiées qu'à partir de janvier 1941 dans le Journal officiel de la France libre[38].
L'ordonnance n°7 crée l'Ordre de la Libération, qui a subsisté[39].
↑ ab et cEmmanuel Cartier, La transition constitutionnelle en France (1940-1945): la reconstruction révolutionnaire d'un ordre juridique "républicain", L.G.D.J., (ISBN978-2-275-02674-9, lire en ligne)
↑ a et bFrance combattante, Bulletin officiel des Forces françaises libres, Journal officiel de la République française, (ISBN978-2-11-073907-0, lire en ligne)
↑ ab et cFrance combattante, Bulletin officiel des Forces françaises libres, Journal officiel de la République française, (ISBN978-2-11-073907-0, lire en ligne)
↑Fondation Charles de Gaulle et Philippe Oulmont, De Gaulle chef de guerre: De l'appel de Londres à la libération de Paris, 1940-1944 : colloque international organisé par la Fondation Charles-de-Gaulle : Ecole militaire et Assemblée national, Paris, 8, 19, et 20 octobre 2006, Plon, (ISBN978-2-259-20868-0, lire en ligne)
↑Gabriel Cassin, René Cassin: les guerres de 1914-1918 et de 1939-1945 et le combat pour la dignité humaine ; les droits de l'homme, 1948, le prix Nobel de la paix, 1968, Agence Francophone, (ISBN978-2-9512073-4-9, lire en ligne)