La nonciature apostolique à Paris assume l'un des plus anciens postes diplomatiques permanents en France. Son existence remonte au XVIe siècle, où elle suit la cour dans ses déplacements continuels. Lors des résidences de la cour d'Henri II au château de Fontainebleau, le nonce s'installe à Moret, puis à la fin du siècle, l'hôtel de Sens serait devenu la résidence normale de la nonciature (au moins pour Castelli)[1]. Le nonce Innocenzo del Bufalo obtient l'hôtel de Cluny au tout début du XVIIe siècle[1].
Parmi les nonces apostoliques en France, on peut noter de 1944 à 1953, Angelo Roncalli, futur pape sous le nom de Jean XXIII.
Rôle
La nonciature possède un double rôle. D'une part, elle assure le lien entre le Vatican et l'Église de France et en particulier la conférence des évêques de France. À ce titre, le nonce prépare les dossiers de nominations d'évêques en France. D'autre part, en tant qu'ambassade du Saint-Siège, la nonciature assure les relations diplomatiques avec les autorités civiles françaises.
Le nonce apostolique en France remplit le rôle de doyen du corps diplomatique à Paris. À ce titre, au nom de ses pairs, il s'adresse au président de la République lors de la présentation des vœux au corps diplomatique en début d'année.
La nonciature à Paris constitue également l'un des plus prestigieux postes de la diplomatie vaticane. Il s'agit du dernier poste diplomatique de son titulaire qui est ensuite généralement rappelé à la curie pour prendre la tête d'un dicastère et être créé cardinal. Ainsi, en 1948, l'ambassadeur français au Vatican Wladimir d'Ormesson s'était inquiété que l'agacement du gouvernement français envers le nonce Roncalli ne se traduise par un départ précipité sans chapeau de cardinal à l'instar de ses deux prédécesseurs, ce qui aurait fait perdre au poste son prestige, nuisant à l'intérêt de la France de conserver un interlocuteur de qualité à ce poste[6].
↑ a et bJean Lestocquoy, « La nonciature apostolique et l'Église de France de 1535 à 1610 », Revue d'histoire de l'Église de France, , p. 315-324 (DOI10.3406/rhef.1968.1800).
↑ a et bIvan Cloulas, « Les rapports de Jérôme Ragazzoni, évéque de Bergame, avec les ecclésiastiques pendant sa nonciature en France (1583-1586) », Mélanges d'archéologie et d'histoire, vol. 72, , p. 509-550 (DOI10.3406/mefr.1960.7474).