Né à Grenoble le , Noël Daru est le douzième enfant de François Daru, maire de Grenoble, et Marie-Thérèse Senterre[2]. Sa famille est originaire de Valréas, fixée à Grenoble au XVIIe siècle, et doublement apparentée à la famille de Stendhal[3].
En 1749, il part pour Montpellier pour y être chef des bureaux de l'intendance générale de la province du Languedoc, dirigée alors par le comte de Saint-Priest[5]. Il en est le second à partir de 1765 comme « subdélégué général » (secrétaire général) de l'intendance[4],[7],[6].
Capitoul de Toulouse
En 1769, Noël Daru est élu capitoul de Toulouse[4],[8],[9], ce qui lui procure l'anoblissement[5]. Il siège aux États de Languedoc et fait partie, le , de la délégation des cinq membres des États qui est présentée au roi et reçue par lui en audience, à Versailles[10]. Il prend sa retraite de subdélégué général à 58 ans, en 1787, et bénéficie de deux rentes. Arthur Chuquet estime sa fortune de l'époque à 217 000 francs[4].
Le capitoulat étant une charge anoblissante, c'est dans l'assemblée de la noblesse que Noël Daru prend part aux délibérations préalables aux États généraux de 1789[11], ce qui causera plus tard du tort à son fils Pierre[12].
Révolution et Empire
Pendant la Révolution, il quitte Montpellier pour Versailles, vers 1792. Sous la Terreur, il est arrêté en ; ses biens sont séquestrés. Il est libéré en octobre suivant[2]. Sous le Directoire, il trouve le moyen de gagner deux millions[4] grâce à d'heureuses spéculations[13].
Il est la première personnalité importante de la famille Daru[2]. Stendhal qui lui est apparenté parle de lui dans ses œuvres. Il meurt dans son hôtel parisien le [4].
Controverse sur l'espionnage
Des historiens comme Chuquet et Lefebvre ont pensé que Noël Daru et son fils Pierre pouvaient être « l'ami de Paris » et « le fils de l'ami » qui auraient alimenté le comte d'Antraigues en informations secrètes pour la cour de Russie. Mais selon Jacques Godechot, une analyse approfondie montre que les renseignements étaient en grande partie faux et que le comte d'Antraigues, pour mieux vendre ses renseignements, devait faussement les attribuer à des personnes haut placées qu'il avait connues à Montpellier[16].
Mariage, postérité
Noël Daru se marie deux fois : il épouse d'abord à Montpellier en 1763 Jeanne Sadde, fille d'un négociant ; il en a un fils, Jean-Baptiste-Emmanuel, né et mort en 1764[17]. Il se remarie en 1765 à Montpellier avec Suzanne Périès, qui lui apporte 29 600 livres de dot ; ils ont neuf enfants[18] :
Sophie-Suzanne Daru (1770-1844)[23], qui ép. Jacques Faget de Baure (1755-1817), président de la cour impériale à Paris, député, un des principaux rédacteurs de la Charte[24].
Henry Daru (17..-1772) ;
Suzanne Daru (1773-1778) ;
Martial Daru (1774-1824), intendant des domaines impériaux à Rome, baron de l'Empire[25] ; ép. Charlotte-Marie de Froidefond du Chatenet, dont :
Jérôme, baron Daru (1807-1873) ;
Charles-Martial Daru (18..-1865), chambellan de Napoléon III ;
Nathalie Daru, qui ép. Napoléon Desmousseaux de Givré, préfet.
Eulalie Daru (1776-1776).
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
P. Hamon, « Daru (Noel) » dans Dictionnaire de biographie française, vol. 10, Paris, [détail des éditions] , col. 228-229.
« Daru (Noël) », dans Henri Martineau, Petit dictionnaire stendhalien, Paris, , p. 156-158.
Henri Martineau, Le cœur de Stendhal : Histoire de sa vie et de ses sentiments, vol. I : 1783-1821, Paris, Albin Michel, , p. 110 et suivantes.
« Noël Daru », dans Pierre Clerc, Guy Barral, Dictionnaire de biographie héraultaise, (ISBN2904091076 et 9782904091070).
H. de la Barre de Nanteuil, Le comte Daru ou l'administration militaire, Paris, Peyronnet, , p. 25-25, 50, 88, 164.