Nicole Mosconi, née Aubineau, est élève de l'école normale supérieure de Sèvres (L1961)[1] et agrégée de philosophie. Elle soutient en 1986 une thèse de doctorat, intitulée « La mixité dans l'enseignement secondaire : un faux-semblant ? » à l'université Paris-Nanterre, sous la direction de Gilles Ferry[2]. Elle est professeure de philosophie en lycée, puis est détachée comme assistante à l'université en 1984, nommée maîtresse de conférences en 1990. Elle soutient une habilitation universitaire intitulée « Savoir, rapport au savoir et différence des sexes » en 1992[3], et est élue professeur de sciences de l'éducation en 1994[4]. Elle devient professeure émérite en 2007[5].
Activités de recherche
Nicole Mosconi participe, avec Jacky Beillerot et Claudine Blanchard-Laville, à l'animation de l'axe de recherche « Savoirs et rapport au savoir » du Centre de recherches éducation et formation (CREF, EA 1589) de Nanterre, dans une perspective socio-clinique qui associe sciences sociales et psychanalyse[6]. Un dialogue s'instaure avec l'équipe Escol (Bernard Charlot, Élisabeth Bautier et Jean-Yves Rochex), de l'université Paris 8, qui privilégie une approche davantage psychologique et sociologique[7],[8], dialogue auquel Nicole Mosconi contribue sur le plan épistémologique[9]. L'équipe de recherche de Nanterre publie trois livres sur le rapport au savoir : Savoir et rapport au savoir (1989), Pour une clinique du rapport au savoir (1996) et Formes et formation du rapport au savoir (2000).
Elle s'intéresse particulièrement aux rapports sociaux de sexe et à la façon dont ils se combinent avec d'autres facteurs, notamment sociaux, pour influencer les expériences scolaires et le rapport au savoir des élèves et des étudiants, contribuant selon cette auteure, à « “fabriquer” les différences de cursus scolaires, universitaires et professionnels »[10]. Ses recherches s'intéressent notamment à la façon dont les enseignants, « sans doute à leur insu, tendent à “positionner” différemment filles et garçons », faisant l'hypothèse que la perpétuation de « schémas de pensée qui divisent et hiérarchisent les sexes et les disciplines » a une « influence sur la manière dont les élèves constituent — ou modifient — leur “rapport au savoir” », et se traduit dans « leurs résultats scolaires comme dans leurs orientations »[11].
Activités éditoriales et responsabilités institutionnelles
Elle est membre du comité de rédaction de la revue Recherche & formation, du comité de rédaction de la revue Travail Genre et Sociétés[16], membre du comité éditorial de la Revue GEF et membre au comité de lecture de la revue Carrefours de l'éducation depuis 1998.
La mixité dans l'enseignement secondaire, un faux-semblant ?, Paris, Puf, coll. « Pédagogie d'aujourd'hui », 1989, 281 p. (ISBN9782130423270)
Femmes et savoirs. La société, l’école et la division sexuelle des savoirs, Paris, l’Harmattan, coll. « savoir et formation », 1994[18].
(dir.) Égalité des sexes en éducation et formation, Paris, Puf, 1998, coll. « Éducation et formation/Biennales de l'éducation et de la formation » (ISBN9782130491507)[19]
(dir.) avec Jean-Pierre Pourtois, Plaisir, souffrance, indifférence en éducation, Paris, Puf, coll. « Éducation et formation/Biennales de l'éducation et de la formation », 2002, 256 p. (ISBN978-2-13-052609-4)
(dir.) avec Jacky Beillerot, Traité des sciences et des pratiques de l’éducation, Paris, Dunod, 2006 (ISBN9782100717019).
Genre et éducation des filles : Des clartés de tout (préf. Alain Vergnioux), L'Harmattan, coll. « Pédagogie : crises, mémoires », , 210 p. (ISBN978-2-343-11109-4)[20].
↑Thèse de sciences de l'éducation, 1986 notice sur theses.fr [1].
↑Habilitation universitaire, 1992, Université Paris-Nanterre, notice du Sudoc [2].
↑Page institutionnelle, site de l'université Paris-Nanterre [3].
↑Bruno Pouce, « Hommage à Nicole Mosconi-Aubineau (2 juin 1942-7 février 2021 », Carrefours de l'éducation, no 51, , p. 141-142 (lire en ligne, consulté le ).
↑Nicole Mosconi, « L’enseignant chercheur à Nanterre Paris X », Savoirs, no 10, , p. 31-36 (lire en ligne, consulté le ).
↑Bernard Charlot, Du rapport au savoir, éléments pour une théorie, Paris, Anthropos, 1997, 112 p..
↑Nicole Mosconi, « Pour une clinique du rapport au savoir à fondation anthropologique », in Formes et formations du rapport au savoir, p. 59-117, L’Harmattan, Paris, 2000.
↑Nicole Mosconi, « Effets et limites de la mixité scolaire », Travail, genre et sociétés, 2004/1, no 11 [lire en ligne].
↑[compte rendu] Marlaine Cacouault-Bitaud, « Mosconi, Nicole (1994). - Femmes et Savoir. La société, l'école et la division sexuelle des savoirs », Recherche & formation, no 17, , p. 163-165 (lire en ligne, consulté le ).
Bruno Pouce, « Hommage à Nicole Mosconi-Aubineau (2 juin 1942-7 février 2021 », Carrefours de l'éducation, no 51, , p. 141-142 (lire en ligne, consulté le ).