Nicole Giguère fait des études en psychologie et en animation[2]. Au début des années 70, après une expérience dans le domaine de la radio communautaire[2], elle s'initie à la vidéo[3] et fonde en 1973, avec Helen Doyle et Hélène Roy, le groupe La femme et le film[4] qui deviendra en 1979 Vidéo Femmes, un collectif visant la production et la distribution de vidéogrammes réalisés par et pour des femmes[5].
Accompagnée d’Helen Doyle, elle coréalise l’année suivante trois émissions pour la Télévision communautaire de Québec puis son premier documentaire en 1975[6], Philosophie de boudoir, qui prend place au sein du Salon de la femme de Québec[2]. S’impliquant durant une dizaine d’années à Vidéo Femmes, Nicole Giguère y signe à la fois des documentaires, des courts-métrages de fiction, des clips ou films musicaux[7].
S'établissant à Montréal en 1986 en tant que scénariste et réalisatrice indépendante, elle collabore entre autres à plusieurs séries documentaires pour la télévision[8].
Ses premières réalisations abordent des questions spécifiquement féministes (C'est pas le pays des merveilles[9] où elle traite de la santé mentale des femmes ; Tous les jours… tous les jours… tous les jours… qui porte sur le harcèlement sexuel[5]). Elle s'intéresse ensuite à la place des femmes dans les pratiques artistiques (On fait toute du showbusiness[10] sur quinze Québécoises évoluant dans le milieu de la musique rock; L'Humeur à l'humour sur les Québécoises ayant fait carrière en humour[11]). Certaines de ses œuvres empruntent une forme s'apparentant au vidéoclip, comme le court métrage Histoire infâme[12], dont la structure repose sur une chanson de Louise Portal et qui fait partie de la collection du Musée des beaux-arts du Canada[13].
Si ses préoccupations demeurent largement féministes, elle aborde à partir de la décennie 1990 différents sujets sociaux : Aller simple pour Sirius - L'ordre du temple solaire est un grand reportage retraçant l'histoire de l'Ordre du temple solaire[14], tandis qu'Alice au pays des gros nez[15] et On me prend pour une Chinoise[16] traitent sur un ton très personnel du phénomène de l'adoption des petites filles chinoises par des Occidentaux.
Nicole Giguère est également artiste graphique, ayant notamment créé des eaux-fortes[17].
1997 : Prix Gémeaux du meilleur documentaire pour Aller simple pour Sirius - L'ordre du temple solaire[1].
2003 : Prix de l’Office des Communications sociales, Culture et Société, pour Québec en ondes[20].
Rétrospectives
1998 : Arrêt sur image : Helen Doyle et Nicole Giguère, deux cinéastes au mitan de leur parcours, Musée de la civilisation, Québec.
Notes et références
↑ a et b(en) Pallister, Janis L., French-speaking women documentarians : a guide, New York/Washington/Baltimore, Md., P. Lang, , 279 p. (ISBN0-8204-7614-5 et 9780820476148, OCLC57565209).
↑Gisèle Vachon, Monographie de Vidéo Femmes, Québec (Canada), Les Cahiers du CRISES Collection Études de cas d’entreprises d’économie sociale, , 50 p. (ISBN2-89605-086-8, lire en ligne).