Neuralink

Neuralink
logo de Neuralink
illustration de Neuralink
Pioneer Building, siège social historique initial des startups OpenAI et Neuralink, de San Francisco en Californie.

Création Voir et modifier les données sur Wikidata
Fondateurs Elon Musk et Jared Birchall (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Siège social Drapeau des États-Unis États-Unis
Directeurs Elon Musk (depuis ) et Jared Birchall (en) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité NeurotechnologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Produits Neurochip (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Effectif 300 ()[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web neuralink.comVoir et modifier les données sur Wikidata

Neuralink est une start-up américaine en neurotechnologie et transhumanisme, cofondée en 2016 par Elon Musk (patron de Tesla) à San Francisco[2], pour la recherche et développement d'implants cérébraux d'interfaces directes neuronales.

Description

Exemple d'enregistrement d'ondes cérébrales par électroencéphalogramme.

La société de recherche et développement Neuralink vise à développer des puces électroniques-neurologiques (neurochip (en)) pouvant être intégrées dans le cerveau, par exemple pour augmenter la mémoire, ou piloter des terminaux par la pensée, ou encore pour mieux associer le cerveau et l'intelligence artificielle[3],[4],[5]...

A l'image de la reconnaissance automatique de la parole et d'empreinte acoustique, le principe d'interactions humain-machine repose entre autres sur la reconnaissance et le traitement informatique-numérique d'ondes cérébrales enregistrées par électroencéphalogramme.

Lors d'une présentation de 2020 effectuée par Elon Musk, l'implant mesurait 23 mm de diamètre pour 8 mm d'épaisseur[6]. Une taille réduite qui devrait permettre à la puce d'être implantée facilement, en ne laissant qu'une petite cicatrice sous le cuir chevelu[6].

Histoire

Elon Musk (2022)

Elon Musk et Sam Altman fondent en 2015 leur startup OpenAI (ChatGPT, intelligence artificielle, IA) dans le Pioneer Building (bâtiment des pionniers, en anglais) de San Francisco, au nord de l'actuelle Silicon Valley en Californie, suivie en 2016, dans les mêmes lieux, de la seconde startup Neuralink d'Elon Musk et de son équipe fondatrice (Ben Rapoport, Dongjin Seo, Max Hodak, Paul Merolla, Philip Sabes, Tim Gardner, Tim Hanson, Vanessa Tolosa)[7],[2].

Tests sur des animaux

En , Elon Musk a expliqué que la société avait déjà greffé des capteurs dans le cerveau d'un singe surnommé Bastien, pour lui permettre de contrôler mentalement un ordinateur[8].

Jeu vidéo Pong par la pensée

Fin août 2020, Neuralink a présenté en direct une truie nommée Gertrude possédant une puce implantée dans le cerveau qui transmet ses signaux neurologiques[9].

Neuralink arrête sa collaboration avec l'université de Californie à Davis en 2020, et rapatrie les singes dans ses locaux où se poursuivent les expérimentations[10].

Le 9 avril 2021, l'entreprise d'Elon Musk a diffusé une vidéo d'un singe jouant au jeu Pong par la pensée[11],[12].

Projets d'application humaine

Elon Musk présente son robot Neuralink, d'implantation chirurgicale de puces Neuralink (28 août 2020).

Neuralink avait l'intention de commencer à travailler avec des sujets de tests humains dès 2020, grâce à des collaborations avec des neurochirurgiens en particulier de l'université Stanford de Californie[13].

Un projet d'implantation de micro-électrodes chez une personne paralysée pour cause de lésion de la moelle épinière, en préparation, pourrait être expérimenté, si la Food and Drug Administration donne son autorisation[8].

Le régulateur américain (FDA) a d'abord, au début 2023, rejeté la demande d’Elon Musk (déposée début de 2022) de tester des puces cérébrales chez l’homme, invoquant des risques pour la sécurité (quid de la batterie au lithium de l’appareil, du risque que les minuscules fils de l’implant migrent vers d’autres zones du cerveau ; et comment ensuite retirer l’appareil sans endommager les tissus cérébraux...)[14]. Le 25 mai 2023, Elon Musk annonce avoir obtenu l'autorisation de la FDA de tester ses implants sur des cerveaux humains[15],[16],[17].

Le 29 janvier 2024, Elon Musk annonce que Neuralink avait implanté avec succès un dispositif Neuralink chez un humain la veille. Elon Musk a déclaré que le patient se rétablissait et a ajouté « Les premiers résultats montrent une détection prometteuse des pics neuronaux. »[18].

Le 20 mars 2024, Neuralink a présenté la personne qui avait reçu l'implant Neuralink comme étant Noland Arbaugh, 29 ans, via une diffusion en direct sur X. Arbaugh était devenu tétraplégique après avoir subi un accident de plongée ; luxant ses vertèbres C4 et C5. Plus tard dans la diffusion en direct, Noland a démontré sa capacité à déplacer « par télépathie » un curseur sur un écran d’ordinateur pour lui permettre de contrôler la musique et de jouer à des jeux tels que les échecs. Noland a exprimé son soutien à l'implant pour améliorer considérablement sa qualité de vie[19]. Il reconnaît que l'appareil n'est pas encore parfait, mais il est enthousiasmé par l'avenir et pense que cela a déjà changé sa vie de manière significative[20].

Le 2 août 2024, Elon Musk a annoncé qu'un deuxième patient avait reçu un implant et qu'il y aurait plusieurs patients implantés avant la fin de l'année[21].

Réception dans le monde scientifique

Selon le Journal Nature (février 2024) : après une première implantation d'un dispositif informatique bidirectionnel et de lecture cérébrale chez un humain, présenté comme permettant de compenser une paralysie sévère en contrôlant des appareils par la pensée, et après l'annonce par Musk d'une nouvelle capacité à guérir la cécité (mars 2024)[22], des chercheurs se montrent préoccupés par les questions éthiques induites[23] et par le manque de transparence et d’informations détaillées sur cet essai qui se distingue d'autres technologies (par des électrodes flexibles, et une connexion sans fil, offrant néanmoins une communication cerveau-machine à large bande passante)[24],[25].

Critiques

Protection animale

Une plainte a été déposée en septembre 2020 par le PCRM (Physicians Committee for Responsible Medicine (en)) contre Neuralink et l'université de Californie à Davis, où les expérimentations animales ont eu lieu, leur permettant d'avoir accès aux documents décrivant les expérimentations[10].

Le PCRM dépose une nouvelle plainte en 2022 pour maltraitance animale du fait de la souffrance et la mort de plusieurs singes à la suite d’expériences entre 2017 et 2020[10]. Cette plainte leur permettrait également d'accéder aux photos et vidéos des expérimentations auxquelles l'association n'a pas pu avoir accès jusqu'alors. Neuralik confirme l'euthanasie de six singes, un à cause d'une mauvaise réaction à BioGlue, un autre parce que son implant était défectueux, et quatre autres à la suite d'infections[26].

En décembre 2022, l'agence Reuters révèle qu'environ 1 500 animaux seraient morts lors des expérimentations de Neuralink depuis 2018, et qu'une enquête fédérale est en cours concernant les maltraitances animales. La pression que mettrait Elon Musk sur ses employés pour obtenir des résultats rapidement serait notamment en cause, provoquant des erreurs humaines lors d'actes chirurgicaux précipités[27],[28].

Applications humaines

Elon Musk annonce aussi que son projet permettra de soigner l'autisme et la schizophrénie, ce qui suscite des critiques et du scepticisme[29]. La National Autistic Society britannique répond que, l'autisme n'étant pas une maladie, mais un aspect fondamental de l'identité des personnes concernées, il ne peut être soigné par l'implant de Neuralink[30].

Une enquête de l'agence Reuters révèle en 2024 que Neuralink a caché certains problèmes liés à ses implants, comme des fils pouvant se détacher[31].

Notes et références

  1. « Neuralink co-founder departs Musk-backed startup »,
  2. a et b Samantha Masunaga, « A quick guide to Elon Musk's new brain-implant company, Neuralink », sur latimes.com (consulté le )
  3. (en) Rolfe Winkler, « Elon Musk Launches Neuralink to Connect Brains With Computers », Wall Street Journal,‎ (ISSN 0099-9660, lire en ligne)
  4. « Elon Musk lance Neuralink pour connecter nos neurones à l'intelligence artificielle », Sciences et Avenir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Julien Lausson, « Neuralink, le nouveau projet d'Elon Musk qui veut connecter les cerveaux aux machines - Sciences - Numerama », Numerama,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. a et b s, « Neuralink : Elon Musk fait une démonstration de l'implant sur des cochons », sur Futura (consulté le ).
  7. « Où en est Neuralink, la start-up d’Elon Musk qui veut augmenter nos cerveaux ? », sur France 24, (consulté le )
  8. a et b (en) Kelly Servick (2019) « Elon Musk’s startup eyes human testing for brain-computer interface » Science News, publié le 17 juillet d'après Brain & Behavior DOI 10.1126/science.aay7842
  9. Zone Techno- ICI.Radio-Canada.ca, « L'implant cérébral d'Elon Musk avance... à pas de cochon! », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  10. a b et c « Neuralink d'Elon Musk poursuivi en justice pour maltraitance animale : nous avons interrogé l'association PCRM qui a porté plainte », sur Sciences et Avenir, (consulté le ).
  11. « Grâce à la puce Neuralink d'Elon Musk, un singe joue à Pong par télépathie », sur LEBIGDATA.FR, (consulté le ).
  12. [vidéo] « Monkey MindPong », sur YouTube
  13. (en-US) Darrell Etherington, « Elon Musk’s Neuralink looks to begin outfitting human brains with faster input and output starting next year », sur TechCrunch, (consulté le )
  14. Reuters (2023) A Reuters special report : U.S. regulators rejected Elon Musk’s bid to test brain chips in humans, citing safety risks |url=https://www.reuters.com/investigates/special-report/neuralink-musk-fda/
  15. « Neuralink : pour la première fois, la société d'Elon Musk va tester ses implants cérébraux sur des humains », sur CNEWS, (consulté le )
  16. « La start-up Neuralink d'Elon Musk annonce être autorisée à tester ses implants cérébraux sur des humains », sur Franceinfo, (consulté le )
  17. « Neuralink de Musk annonce être autorisée à tester ses implants cérébraux sur des humains », sur Le HuffPost, (consulté le )
  18. « Elon Musk says Neuralink has implanted its first brain chip in human », sur The Guardian, (consulté le )
  19. « Bloomberg - Are you a robot? », sur www.bloomberg.com (consulté le )
  20. (en) « Watch Neuralink’s First Human Subject Demonstrate His Brain-Computer Interface »
  21. « Neuralink: Elon Musk annonce un nouveau patient implanté par son dispositif cérébral », sur BFMTV (consulté le )
  22. (en) « Elon Musk says he is curing blindness », Independent,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. (en) Ethan Waisberg, Joshua Ong et Andrew G. Lee, « Ethical Considerations of Neuralink and Brain-Computer Interfaces », Annals of Biomedical Engineering, vol. 52, no 8,‎ , p. 1937–1939 (ISSN 0090-6964 et 1573-9686, DOI 10.1007/s10439-024-03511-2, lire en ligne, consulté le )
  24. Liam Drew, « Elon Musk’s Neuralink brain chip: what scientists think of first human trial », Nature,‎ (ISSN 0028-0836 et 1476-4687, DOI 10.1038/d41586-024-00304-4, lire en ligne, consulté le )
  25. Liam Drew, « Neuralink brain chip: advance sparks safety and secrecy concerns », Nature, vol. 627, no 8002,‎ , p. 19–19 (ISSN 0028-0836 et 1476-4687, DOI 10.1038/d41586-024-00550-6, lire en ligne, consulté le )
  26. Olivier Lascar, Enquête sur Elon Musk, l' homme qui défie la science, ed Alisio, 2022 p. 189
  27. Marcus Dupont-Besnard, « Neuralink : 1 500 animaux seraient morts lors des expériences de la startup d’Elon Musk », sur Numerama, (consulté le ).
  28. (en) Rachael Levy, « Exclusive: Musk’s Neuralink faces federal probe, employee backlash over animal tests », sur reuters, (consulté le ).
  29. Hilary Brueck, « Elon Musk said his brain chips might 'solve' autism and schizophrenia. A neuroscientist who implants brain chips has doubts. », sur Insider (consulté le )
  30. Isobel Asher Hamilton, « Elon Musk said his AI-brain-chips company could 'solve' autism and schizophrenia », sur Business Insider France, (consulté le )
  31. « Neuralink: l'entreprise d'Elon Musk aurait caché certains problèmes liés à ses implants »,

Annexes

Article connexe

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