Les et se tient le congrès fondateur du Mouvement républicain et citoyen. Il regroupe majoritairement des anciens membres du MDC, dont son président d'honneur, Jean-Pierre Chevènement, son premier secrétaire, Jean-Luc Laurent et son porte-parole, Georges Sarre. Le Pôle républicain subsiste alors en tant que confédération composée à parité de membres du MRC et de représentants des autres composantes (gaullistes de l'Union gaulliste pour une France républicaine (UGFR), radicaux de l'Union des républicains radicaux (U2R)…).
En , des militants ayant appelé à voter PCF aux européennes sont exclus.
Lors du congrès de Paris XXe, au gymnase de la Bidassoa en , le MRC réaffirme sa volonté d'agir en faveur d'une refondation républicaine de la Gauche ; il élit comme premier secrétaire l'ancien ministre Georges Sarre à 69 % des voix, et se donne les moyens d'une action militante dans la campagne pour le non au traité constitutionnel européen, victorieux le .
Les instances du MRC décident à 84 %, le , de ne pas présenter la candidature de Jean-Pierre Chevènement et de soutenir Ségolène Royal dès le premier tour. L’accord électoral prévoit que 10 circonscriptions sont réservées à des candidats MRC, qui sont également soutenus par le PS et que six places de suppléants de candidats socialistes sont réservées au MRC. Dans une soixantaine de circonscriptions, le MRC présente ses propres candidats à côté des candidats présentés ou soutenus par le PS (40). Il obtient finalement un seul siège, celui de Christian Hutin dans le Nord qui s'inscrit au groupe Socialiste, radical, citoyen.
Face au Front de gauche
Le , Jean-Pierre Chevènement prend la tête de la présidence effective du MRC lors du congrès du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), avec l'appui de 167 voix sur 178 votants. M. Chevènement fait part à cette occasion de son ambition de se présenter aux élections sénatoriales de septembre de la même année. Il lance aussi un appel au PS et au PCF pour la fondation d'un grand parti de la gauche, dont le leader serait le candidat unique de la gauche de gouvernement à l'élection présidentielle de 2012[6].
Lors des élections sénatoriales, le MRC gagne un sénateur, Jean-Pierre Chevènement remportant le siège du Territoire de Belfort dans le cadre d'une triangulaire l'opposant au candidat socialiste PS Yves Ackermann et à l'UMP, le [7]. Fin novembre, le sénateur de la Loire-Atlantique, François Autain, quitte le MRC pour rejoindre le Parti de gauche, réduisant les effectifs sénatoriaux du parti à un et mettant un point final à son groupe commun avec le Parti communiste français, le CRC.
En 2009, en l'absence d'un « accord avec l'ensemble des forces de gauche » sur les européennes et après des négociations infructueuses avec le Parti socialiste et le Front de gauche, le MRC décide de renoncer à participer à ces élections, préférant préparer « les échéances qui viennent et plus particulièrement celles de 2012 »[8]. Cette consigne n'est pas suivie par l'ensemble du MRC, plusieurs fédérations et responsables du parti décidant de rejoindre le Front de gauche, la plupart du temps dans le cadre de la nouvelle organisation « République et socialisme »[9]. Le 14 mai, Jean-Pierre Chevènement annonce dans un communiqué de presse que le MRC appellera officiellement à voter blanc ou nul[10].
Le , le MRC conclut avec le PS un « contrat de législature » qui « fonde leur alliance pour 2012 »[12].
Les et , lors de son 6e congrès, le MRC reconduit Jean-Luc Laurent en tant que président et lance une convention nationale sur la question européenne en 2013 pour préparer les élections européennes de 2014. Elle sera précédée de conventions locales, ouvertes « aux autres partis de gauche, aux associations, au monde du travail, aux entrepreneurs, à ceux qui réfléchissent à l'avenir de l'Europe[13]. » Finalement, le parti annonce début mai qu'il ne présentera pas de candidats à ces élections et appelle les électeurs à boycotter le scrutin :
« Tous les cinq ans revient la même campagne de communication pour « vendre » aux citoyens ce parlement sans peuple. […] Cette élection dérisoire se fera sans nous[14]. »
Élection présidentielle de 2017
Le , Jean-Pierre Chevènement annonce qu’il quitte la présidence d’honneur du MRC afin de « reprendre sa liberté »[15]. Cette décision est critiquée par Jean-Luc Laurent qui la regrette publiquement et y voit un « refus des procédures démocratiques et du vote des militants ». Ce départ, contrairement au vote du congrès du MRC qui rejetait le rapprochement avec Nicolas Dupont-Aignan, est salué par celui-ci[16]. La motion adoptée au congrès par 88,5 % des délégués confirme l'inscription du MRC à gauche sur l'échiquier politique et affirme la présence d'un candidat pour l'élection présidentielle de 2017. À cette fin, l'investiture est attribuée le à Bastien Faudot, 37 ans, porte-parole du parti, conseiller départemental du Territoire de Belfort et conseiller municipal de Belfort[17]. Sa candidature devait initialement s'insérer dans la primaire citoyenne de 2017, mais le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis la recale[18]. Il se retire le avec 18 parrainages validés[19].
Création de la Gauche républicaine et socialiste
En octobre 2018, un conseil national du parti valide une résolution visant à s'associer avec l'Alternative pour un programme républicain, écologiste et socialiste, créée par Marie-Noëlle Lienemann et Emmanuel Maurel[20]. Le Mouvement républicain et citoyen acte lors de son congrès national de Paris Reuilly, les 1er et , de s'engager dès 2019 dans la création d'une « nouvelle formation politique » conjointement avec les forces de l'APRÉS et visant à devenir la « maison commune de la gauche républicaine »[21]. Les Rencontres fondatrices de Valence les 2 et donnent naissance à une nouvelle formation politique dénommée Gauche républicaine et socialiste (GRS). Conformément à ce qui a été adopté lors de son congrès national de décembre 2018, le MRC ne disparaît pas[22].
En amont de l'élection présidentielle de 2022, le MRC et la GRS font défection à Jean-Luc Mélenchon et participent à la campagne avortée d'Arnaud Montebourg[24],[25]. Le 9 mars, après le retrait en janvier d'Arnaud Montebourg, le parti annonce son soutien à Fabien Roussel (PCF)[26]. Il participe à la fondation de la Fédération de la gauche républicaine, en , avec la Gauche républicaine et socialiste, L'Engagement, la Nouvelle Gauche socialiste et Les Radicaux de gauche (LRG, scission du PRG) en vue des législatives[27].
Les jeunes du parti sont regroupés dans un mouvement appelé, de 2003 à 2006, « Jeunesses citoyennes[29] », puis, après quelques années d'interruption, dans une nouvelle organisation, créée en 2009 sous l’appellation « Les jeunes du MRC ».
Christophe Ramaux, économiste et intellectuel, quitte le MRC en 2009 en dénonçant les ambiguïtés de ce parti sur le clivage droite/gauche. Il rejoint le Parti de gauche, qu'il quitte en 2011.
Lors des élections européennes de 2009, le MRC appelle au vote blanc. Refusant ce choix stratégique, plusieurs militants et élus fondent le parti République et socialisme, qui soutient le Front de gauche avant de le rejoindre officiellement en 2011[31].
En 2010 deux conseillers régionaux MRC d'Île-de-France, Guillaume Vuittelet et Eric Chevaillier, rejoignent Europe Écologie Les Verts. Ils affirment amener quatre-vingt adhésions avec eux mais ce départ n'est pas structuré[32].
À droite
Plusieurs militants du MRC ont rejoint Debout la France, parti gaulliste souverainiste de Nicolas Dupont-Aignan, et ont été candidats pour ce parti à diverses élections, il n'y a cependant pas eu de départ massifs du MRC vers DLF[33]. Une alliance a été évoquée pour les élections européennes de 2014 mais n'a pas été suivie d'effet[34].
Plusieurs personnalités affirmant avoir participé à la campagne de Jean-Pierre Chevènement en 2002 sont aujourd'hui militants à l'extrême-droite. C'est notamment le cas de Paul-Marie Coûteaux, ancien député européen et fondateur du Souveraineté, identité et libertés, de Gilles Lebreton, eurodéputé du même mouvement affirmant avoir fait son entrée en politique avec la campagne de Chevènement[36] ou d'Alain Avello, conseiller régional des Pays de la Loire et président du collectif Racines[37]. Mais si ces personnes mettent en avant leur engagement de 2002, elles n'ont jamais été membres du MRC et Chevènement conteste toute proximité avec eux[38].
Bertrand Dutheil de La Rochère, cofondateur du Mouvement des citoyens puis du MRC, qui devient conseiller République et Laïcité de Marine Le Pen lors de la campagne présidentielle de 2012[39]. En un autre cadre national, Thibaut Garnier, alors secrétaire national chargé de l’action militante, rejoint le Front national[40].
On peut aussi noter la participation de militants (ou anciens militants) MRC à des sites classés à l'extrême droite. Ainsi Christine Tasin, ancienne militante également passée par DLR, copréside le site Riposte laïque[44], largement consacré à la défense de l'islamophobie. On peut également citer Julien Landfried, encore membre du MRC et candidat aux législatives de 2012 sous cette étiquette, qui a cofondé avec le très controversé François Devoucoux du Buysson l'Observatoire du communautarisme[45] (aujourd'hui dissout). Ce même Julien Landfried sera pointé du doigt pour avoir donné une conférence sur son livre au local dirigé par le militant fasciste Serge Ayoub[46], fait qu'il admet en expliquant ignorer qui tenait l'endroit.
↑Sylvia Zappi, « Emmanuel Maurel et Marie-Noëlle Lienemann lancent Après, avec 650 élus, cadres et militants socialistes », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).