Mouvement des sardinesMouvement des sardines
« 6 000 sardines contre Salvini » sur la Piazza Maggiore de Bologne, le .
Le mouvement des sardines (movimento delle sardine en italien), à l'origine 6 000 sardines (6000 sardine dans cette langue)[1], ou plus simplement les sardines (le sardine)[2], est un mouvement politique militant italien d'inspiration antifasciste[3],[4]. Le mouvement est né à Bologne en , pendant la campagne électorale des élections régionales de 2020 en Émilie-Romagne, en opposition au populisme et au souverainisme de partis de l'extrême droite italienne[5],[6],[7]. La référence aux sardines vient de l'expression « serrés comme des sardines dans une boite » (stretti come sardine), et fait référence à la nécessité de remplir le plus possible les places publiques, mais fait aussi allusion au caractère sans défense de ces petits poissons, qui se déplacent néanmoins en groupe[2]. HistoireLors du lancement de la campagne électorale pour les élections régionales en Émilie-Romagne, le , la Ligue du Nord pensait lancer la candidature de la candidate Lucia Borgonzoni[8]. En même temps, un groupe de quatre amis crée sur Facebook une manifestation d'opposition nommée 6000 sardine contro Salvini (six mille sardines contre Salvini)[9] avec pour objectif d'organiser « la première révolution piscicole de l'histoire » et de jeter dans l'ombre la campagne électorale adverse en rassemblant sur le crescentone[N 1] au moins six mille personnes, soit plus que les 5 750 places assises du PalaDozza (it)[N 2],[10] réservées par la manifestation adverse[11]. Le succès du rassemblement des sardines à Bologne (peut-être dix mille personnes) est ensuite répliqué le sur la Piazza Grande de Modène puis, à travers des mobilisations éclair (flash mob), dans d'autres villes italiennes, mais aussi à l'étranger, avec une manifestation à New York[12], portant une visibilité internationale[13]. Le à Rome, les sardines rassemblent 35 000 personnes selon la préfecture de police, 100 000 personnes selon les organisateurs ; au cours de cet évènement, un des organisateurs, Mattia Santori, réclame en particulier l'abolition du « décret sécurité » passé par Matteo Salvini lors du précédent gouvernement Conte I et qui a introduit une série de mesures contre l'accueil des migrants ou qui en facilitent l'expulsion[14]. La gauche menée par le président régional sortant Stefano Bonaccini remporte les élections régionales de 2020 en Émilie-Romagne avec huit points d'avance sur la candidate de la coalition de centre droit Lucia Borgonzoni, soutenue à bout de bras par le chef de la Ligue Matteo Salvini[15],[16]. Ce résultat est notamment attribué à la mobilisation des sardines[15],[16]. Idéologie et méthodesLe mouvement se déclare indépendant des partis et ne pas être un parti politique, ni chercher à en devenir un. Il se caractérise par une opposition à l'extrémisme, ou du supposé extrémisme, des droites. Il cherche à opposer aux déclarations fracassantes et polémiques des droites un langage pacifique et diplomatique, et demandent que « la violence verbale soit considérée comme la violence physique »[3]. Les manifestations sont pacifiques. Les références aux partisans antifascistes de la Seconde Guerre mondiale sont nombreuses ; en particulier, le chant Bella ciao est entonné à chaque manifestation. Une interview à LA7 présente Jasmine Cristallo, une des coordinatrices du mouvement, comme inspirée par Antonio Gramsci, tandis qu'un autre organisateur, Mattia Santori, serait plus modéré dans ses opinions[17]. Selon Mattia Santori, la majorité des participants au mouvement se reconnaît dans les valeurs de la gauche[18]. Bien qu'il ait été répété à plusieurs reprises qu'il ne s'agit pas d'un parti politique, il y a une volonté, une fois passées les élections régionales italiennes de 2020, de donner plus de structure au mouvement lors d'états généraux qui devraient se tenir en [19]. Controverses et polémiquesNicola Zingaretti, du Parti démocrate, a tenté une récupération en applaudissant à l'initiative et en revendiquant pour son parti sa paternité idéologique[11]. Matteo Salvini a rappelé que parmi les organisateurs, il y en a qui, par le passé, ont souhaité sa mort[11]. Notes et références
Notes
Références
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